Formé à San Diego en 1983 par le bassiste Josquin des Pres
et le chanteur Mike Thomas, STRESS fait partie des laissés pour compte
des années 80 qui auraient mérité un peu plus d'attention.
Signé par le label indépendant Bernett Records, ce premier et
unique album du groupe parvint tout de même à sortir des frontières
US, je me souviens l'avoir découvert par le biais d'une chronique dans
un vieux Metal Attack (me semble-t-il) - chronique plutot positive d'ailleurs
- et trouvé relativement facilement le vinyle par la suite. Stress
n'inventait pas la poudre mais disposait d'atouts non négligeables
pour espérer percer. Il y avait d'abord la voix assez haut perchée
mais très harmonieuse de Mike Thomas, qui tirait vers le haut les huit
titres que comptait la version originale de ce Killing Me Night And Day
(la réédition cd sortie en 2001 est complétée
par sept bonus pour la plupart inédits jusqu'alors, dont des sessions
d'enregistrement que le groupe fit en 1986 avec le guitariste Jimmy Crespo,
connu pour son bref passage dans AEROSMITH dans la période de vache
maigre où Joe Perry avait quitté le navire). Le chant n'était
pas le seul charme de ce disque, Thomas et Des Pres pouvaient également
compter sur leur sens assez aigu de la mélodie qui lui aussi distinguait
le groupe, tout en ne le marquant pas très précisément
au niveau du style. Selon les compos, Stress avançait un peu le cul
entre un AOR racé sur les titres les plus softs (Never Should
Have Turn Around, Save Me, l'excellent Killing Me Night And
Day) et un hard/heavy FM mordant où les riffs de Tim Nicholson
se montraient gourmands comme sur Don't Need No Education, Burning
In Your Fire ou dans une moindre mesure le très bon It's
Too Bad et ses légers airs de SURVIVOR période
Eye Of The Tiger. Une répartition assez équilibrée
et cohabitant sans la moindre anicroche. Naturellement, 25 ans après
sa sortie, le son et le style ont un peu vieilli, et ma perception du disque
une quinzaine d'années après l'avoir découvert a un peu
changé, mais Killing Me Night And Day conserve malgré
tout ce charme d'époque qui s'évapore de bien des productions
au fil du temps, pour ne s'accrocher qu'aux meilleures d'entre elles. En bonus,
la réédition Deep Shag Records proposait deux titres du maxi
éponyme sorti en 1985 (le heavy FM débridé Search
For The Fool, pas vraiment inoubliable, et le plus AOR You're
So Critical, qui sans être mauvais n'atteint pas non plus le
niveau des compos de l'album), ainsi que deux chutes de studio des sessions
Killing Me Night And Day (It Makes Me Bad - autre
morceau au tempo galopant, FM vaguement heavy sans saveur particulière
- et le tout aussi dispensable Friday On My Mind, soit deux
titres qui auraient plus alourdi la tracklist originale qu'autre chose) sans
oublier, pour parfaire ce vidage de tiroirs des californiens, trois titres
enregistrés en 1986 pour un second album resté dans les tiroirs,
avec Jimmy Crespo à la guitare, qui montraient un virage nettement
plus AOR, plaisant, mais manquant un peu d'inspiration comparé à
ce que le groupe avait composé par le passé. Rien d'exceptionnel
dans ces bonus, donc, mais une initiative dont les curieux ne peuvent que
se satisfaire.
Highlights : Killing Me Night And Day, Never Should Have Turned Around,
Don't Need No Education, Burning In Your Fire, Prime Time To Party...
Tracklist :
01. Burning In Your Fire
02. Never Should Have Turned Around
03. Don't Need No Education
04. Killing Me Night & Day
05. Prime Time To Party
06. Save Me
07. I Can't Get Over You
08. It's Too Bad
Bonus réédition 2001 :
09. Search For The Fool
10. You're So Critical
11. It Makes Me Bad
12. Friday On My Mind
13. Let Me Make It Alright
14. Don't Let Go
15. Key To Your Heart