On ne dit jamais deux sans trois, après une première sortie
en autoproduction il y a deux ans, et une mise sur le marché par Wind
Up sur le réseau quand même limité du téléchargement
il y a quelques mois (une version cd était également disponible
exclusivement via une enseigne réputée de vente en ligne), et
plus d'un an après leur signature sur le label qui lança entre
autres Creed et Evanescence, ce premier album de THRIVING IVORY était
enfin accessible à un plus large public l'été dernier.
Deux années pour sortir de l'ombre, ça paraît irréel
pour un disque de cette qualité, et comme la loi des séries
est sans fin, j'ai moi-même pris plus de quatre mois avant d'en parler
ici. A force de m'en gaver à longueur de journées, j'en finissais
par ne plus penser à le chroniquer, mais vous n'y échapperez
pas : cet album est pour moi proche du titre d'album de l'année, et
pour de nombreuses raisons. On dit le groupe influencé par la scène
pop britannique, on les compare parfois à COLDPLAY ou encore KEANE.
Le seul vrai point commun que je reconnais avec ces groupes tient dans la
manière dont Thriving Ivory manie le registre émotionnel (en
s'aidant souvent du piano) et le sens de la mélodie. Sorti de cette
évidente habileté commune, Thriving Ivory est à mon avis
bien ancré dans le paysage musical américain, avec un son charpenté
dans la tradition des grosses productions pop/rock américaines (Howard
Benson - producteur entre autre de Hoobastank et Papa Roach - a retravaillé
quelques titres de la version initialement produite par Chris Manning de JELLYFISH,
dont le travail a majoritairement été conservé), avec
souvent des arrangements luxuriants comme sur Secret Life
et son tapis de cordes qui évoque en de brefs instants l'orchestration
d'un November Rain de Guns n'Roses, la voix torturée et un peu androgyne
de Clayton Troope rappelant quant à elle celle du chanteur de STRATA.
Mais il convient de très vite revenir aux qualités d'écriture
de cet album, car c'est surtout sur ce point que le groupe se démarque
clairement du tout-venant, avec un nombre assez incroyable de refrains enlevés
et passionnés qui font mouche et hérissent le poil au quart
de tour, et parmi eux, les imparables Runaway, Angels On The Moon,
Alien, et peut-être plus encore le somptueux Long Hallway
With A Broken Heart. Pas de doute, cet album est une drogue dure,
et il n'y a pas de raison pour que je sois le seul à plonger !
Highlight : Long Hallway With A Broken Heart, Runaway, Angels On
The Moon, For Heaven's Sake, Secret Life, Unhappy...
Tracklist :
01. Runaway
02. Angels On The Moon
03. Alien
04. Hey Lady
05. Twighlight
06. Secret Life
07. Long Hallway With A Broken Light
08. Overrated
09. For Heaven's Sake
10. Unhappy
11. Light Up Mississippi
12. Day Of Rain