On avait connu un RICK SPRINGFIELD fougueux sur Working Class Dog, il apparaissait un peu plus posé sur Success Hasn't Spoiled Me Yet, on le retrouvait impérial et au sommet de son art sur Living In Oz, puis sophistiqué sur Tao. C'est un Rick plus mature qui nous revenait en 1988 avec ce Rock Of Life. La critique saluait le virage plus personnel que prenaient les paroles du musicien, s'écartant assez franchement de la légèreté de Working Class Dog. Mais voilà, occupé qu'il était à parfaire ses textes, Rick s'attardait du coup un peu moins sur ses mélodies. Conséquence directe : des titres moins marquants, des refrains plus effacés (World Start Turning, Honeymoon In Beirut, les plus westcoast One Reason et Hold On To Your Dream...). A l'exception de quelques titres dont l'excellent Rock Of Life et ses désormais récurrents mais toujours aussi irresistibles couplets aux rythmiques reggae, ou du très bon Soul To Soul, il est en effet moins aisé de s'approprier les mélodies de ce disque. Non pas que les compos soient baclées, mais à coup sûr moins directes. Pourtant, le style revenait à plus de sobriété, mettant de côté l'arsenal de programmation auquel recourait Tao, redonnant du coup plus de marge de manoeuvre à la guitare. Une guitare qui se voyait une nouvelle fois confiée à l'excellent Tim Pierce, mais aussi à un autre géant du rock mélodique : Dan Huff (VAN STEPHENSON, ROBERT TEPPER, et bien sûr GIANT). A l'évidence, ce disque n'avait rien du coup manqué, on avait affaire à un excellent album d'AOR classique sublimé par une des plus belles voix du circuit, mais en dépit de son excellente réputation auprès des fans, Rock Of Life me semble mélodiquement un chouia moins abouti que les deux précédents chefs-d'oeuvre.
Tracklist : 01. Rock Of Life 02. Honeymoon In Beirut 03. World Start Turning 04. One Reason (To Believe) 05. Soul To Soul 06. Tear It All Down 07. Woman 08. Dream In Colour 09. Hold On To Your Dream 10. (If You Think You're) Groovy |