Alors que ses anciens groupes UFO et SCORPIONS tournent à
plein régime, le légendaire guitariste ne reste pas de son côté
inactif, et après quelques baisses de régime, contre toute attente,
le turbo a été réenclenché et la Ferrari du hard
rock mélodique est de retour. Pourtant rien ne laissait présager
ce retour en grâce. L’année 2006 avait été
plutôt bonne, avec un album,
Tales
Of Rock'n'Roll, qui marquait le vingt cinquième anniversaire
du groupe, plutôt réussi, et une tournée durant laquelle
le « shredder » était manifestement en forme, j’avais
pu le vérifier par un déplacement à
Bergara,
un concert où les Basques espagnols avaient réservé à
Michael un accueil très chaleureux. Las, l’année 2007 marqua
une nette dégradation lors de concerts aux allures de débâcle,
tant en Asie qu’aux US, le web diffusant quelques vidéos montrant
un Michael au bout du rouleau. La faute principalement à un management
incompétent et une organisation calamiteuse, surtout aux US, qui ont
replongé Michael dans ses vieux démons alcooliques, une sorte
de réflexe dans les situations difficiles. Mais notre héros reprit
assez vite le dessus, et la planète hard rock mélodique fut secouée
par un vrai tremblement de terre lorsque le line-up du nouveau MSG, pour un
nouvel album, fut révélée fin 2007 : Gary Barden de retour
au chant comme à la grande époque, Simon Philips (THE WHO, TOTO)
à la batterie, Glenn Hughes à la basse, et Don Airey (DEEP PURPLE,
OZZY OSBOURNE) aux claviers. Si Glenn Hughes n’a finalement pas pu se
libérer, son remplaçant ne fait pas pâle figure pour autant,
l’élu définitif étant Neil Murray (BLACK SABBATH,
WHITESNAKE), donnant une « dream team » aux allures de super groupe
! Et dès la fin janvier, le premier single,
I Want You,
fut mis en ligne sur le myspace du MSG, ouvrant tous les espoirs, tant les ingrédients
mis en œuvre se révèlent explosifs : intro à la manière
d'un DEEP PURPLE par Don Airey, rythmique au tempo soutenu, refrain imparable
entonné par un Gary Barden visiblement heureux d’être à
bord, et puis, bien sûr, le solo lumineux, unique de Michael. Cette joie
communicative se propage sur tout l’album, le duo Barden / Schenker se
complétant à merveille, comme au début des années
80. Il y a bien
Nana avec son refrain un peu simpliste qui
trahit un léger essoufflement dans l’inspiration, essoufflement
tempéré par les soli toujours magiques de Michael. Pour le reste,
c’est du grand art, avec l’éclat de
City Lights,
le rythme soutenu de
Competition et plus encore de
End
Of The Line, la ballade chargée d’émotions,
Summerdays,
sur laquelle Gary entonne un refrain incluant un clin d’œil au Child
In Time de Deep Purple, les purs MSG
Wings Of Emotion au refrain
entêtant et
Night To Remember, Come Closer qui lui est
plus proche de UFO époque
Walk On Water,
The One
et une petite touche RAINBOW, et
This Time qui retrouve la
magie du MSG époque Into The Arena. Le vrai retour si longtemps attendu
du prodige est donc enfin arrivé, celui qui a illuminé les années
70 avec UFO et SCORPIONS, puis les années 80 et 90 avec le MSG puis UFO
à nouveau, a manifestement retrouvé toute sa splendeur, au travers
d’une œuvre majeure du hard rock mélodique, à ne manquer
sous aucun prétexte !