C’est à la fin des années soixante-dix aux U.S.A. que THE RUNAWAYS, considéré comme ayant été le premier groupe entièrement féminin estampillé Hard Rock, mettait la clé sous la porte après seulement quelques années d’activité, Lita Ford et Joan Jett préférant se lancer chacune dans une carrière solo. A la même époque, quatre jeunes filles Britanniques reprenaient le flambeau en quelque sorte, bénéficiant au passage d’un sérieux coup de pouce de la part de MOTÖRHEAD et profitant également de cette fameuse New Wave Of British Heavy Metal qui marqua le début des années 80. Presque trente ans se sont écoulés depuis ce début de carrière exemplaire qui aura donné les albums incontournables que sont Demolition, Hit And Run ou Screaming Blue Murder entre autres. Pourtant tout n’aura pas été rose pour GIRLSCHOOL durant toutes ces années car en plus d’une actualité discographique parfois très irrégulière, de quelques changements de line-up inévitables, c’est le décès de la guitariste Kelly Johnson en juillet 2007 qui aura été le coup du sort le plus rude alors que le groupe cherchait semble-t-il à retrouver sa formation originelle même si Kelly n’officiait plus à son poste depuis quelques années. Quoiqu’il en soit, Girlschool ne perdent rien de leur forte identité comme le prouvent ici bons nombres de titres énergiques dont se dégage un esprit Rock’n’Roll bon enfant que l’on retrouve sur Everything’s The Same, Other Side, Spend Spend Spend et son approche MOTLEY CRÜE, Just Another Day, Still Waters, Don’t Mess Around, Zeitgeist et bien d’autres. Avec pas moins de quinze titres proposés sur ce nouvel album, les différentes facettes de Girlschool sont bien représentées, du plus mélodique Legend au punkisant London, en passant par un Don’t Talk To Me très speedé sur lequel Lemmy prend le micro (la vieille amitié Girlschool / Motörhead ne se dément pas), alors que I Spy, décliné en deux versions dont une en duo avec Ronnie James Dio, adopte un mid tempo plus posé. On retrouve aussi avec plaisir une nouvelle version plutôt proche de l’originale d’Emergency, un des premiers hit du groupe, ainsi qu’une relecture de Metropolis (titre de Motörhead, of course) dont la fin accélérée s’avère être une bonne surprise. Aucun doute possible, ce Legacy bien envoyé prouve si besoin était que Girlschool ont toujours une sacrée pêche, et si il y a bien un message que l’on aimerait leur transmettre en retour, il est des plus simples : « ne changez rien, les filles, car c’est comme ça qu’on vous aime ! ».