Voila un album qui se sera fait attendre, plus de cinq ans
en fait, de quoi à mettre les nerfs des fans à rude épreuve.
Est-ce la raison pour laquelle les réactions suscitées à
la sortie frisent la démesure, tant dans les éloges que dans les
critiques, qui semblent par ailleurs majoritaires ? Le fait que MANOWAR se soit
longtemps auto proclamé roi du métal amplifie sûrement le
phénomène. Difficile de trancher, mais en tout cas, ma lecture
sera dépassionnée, dans la mesure où j’aborde cet
opus sans attente particulière, comme les autres sorties, sans a priori
aucun. Le virage symphonique déjà abordé par le groupe,
est ici amplifié, la longue intro style BO de film un peu pompeuse :
Overture To The Hymn Of The Immortal Warriors, ne laisse aucun
doute là-dessus, confirmant que les rapports du compositeur de l’album,
Joey Demaio, avec Rhapsody, n’étaient pas le fruit du hasard !
Mais là où le bât blesse, c’est que tout le long des
sillons, pas moins de sept de ces bandes annonces avec narrations viennent plomber
l’univers musical toujours très guerrier, et voué cette
fois-ci au Dieu Odin. Alors cela a sûrement un intérêt au
niveau du concept, mais au niveau musical, cela rend l’opus un peu indigeste,
heureusement que l’on est plus au temps du 33 tours et qu’il est
facile de zapper au morceau suivant. Moyennant quoi, tout n’est pas négatif,
loin s’en faut. Les choses sérieuses commencent avec King
Of Kings, du pur Manowar en forme d’hymne, un beau break suivi
par un solo de guitare enflammé, pas de doute, il y a quelques beaux
restes ! Entrecoupé par des interludes, quelques autres hymnes se succèdent,
tous aussi accrocheurs les uns que les autres : Sleipnir après
une petite intro narrative, Loki God Of Fire, le très
beau mid tempo Blood Brothers, le fédérateur
The Sons Of Odin malheureusement un peu gâché
par du narratif à la fin, le puissant Gods Of War, un
vrai morceau d’anthologie. La fin ménage d’abord un espace
d’apaisement avec le mid tempo consacré à Odin,
puis la ballade Hymn Of The Immortal Warriors, le calme avant
le dernier terrible combat, à la vie à la mort, avec Die
For Metal. Ce morceau, dans lequel on reconnaîtra un riff Zeppelinien
bien connu (Kashmir), a des paroles qui pourront sembler caricaturales suivant
la lecture au premier, deuxième ou énième degré
que l’on aura, ceci dit son efficacité le rendra probablement très
attractif sur scène. Au final, je ne rejoins pas les critiques acerbes,
non, il ne s’agit pas d’un ratage complet. Pour autant, ce n’est
pas non plus un album génial, simplement un bon album là ou certains
attendaient peut être le chef d’œuvre, un album plombé
par des parties narratives dignes d’une BO de film, mais pas vraiment
d’un album de heavy métal.
Highlights : King Of Kings, Sleipnir, Blood Brothers,
The Sons Of Odin, Gods Of War
Tracklist :
01. Overture To The Hymn Of The Immortal Warriors
02. The Ascension
03. King Of Kings
04. Army Of The Dead, Part I
05. Sleipnir
06. Loki God Of Fire
07. Blood Brothers
08. Overture To Odin
09. The Blood Of Odin
10. The Sons Of Odin
11. Glory Majesty Unity
12. Gods Of War
13. Army Of The Dead, Part II
14. Odin
15. Hymn Of The Immortal Warriors
16. Die For Metal
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