Pour son trentième anniversaire, le serpent blanc nous
offre son onzième album studio avec pas moins de onze titres, un album
mûri dans le temps puisqu’il prend la succession de Restless
Heart, sorti il y a onze ans. La stratégie du roi David ne s’inscrit
donc pas dans une production à outrance, quitte à ce que la qualité
en pâtisse, au contraire. L’autre particularité de sa stratégie,
à l’instar d’un Phil Mogg pour UFO, c’est de s’entourer
des meilleurs guitaristes, une constante garantissant un bon niveau, et donc
à la base de la nouvelle dream team qu’il a constitué au
cours de ces cinq dernières années, tiennent le manche, excusez
du peu, Doug Aldrich (DIO, LION, HURRICANE, BURNING RAIN, BAD MOON RISING) et
Reb Beach (WINGER, DOKKEN, NIGHT RANGER). Les autres éléments
ne sont pas des amateurs pour autant, avec aux claviers Timothy Drury (EAGLES,
Stevie Nicks, YES), la section rythmique a été sujette à
évolution, Marco Mendoza à la basse (Dolores O' Riordan, SOULS
SIRKUS, BLUE MURDER) et Tommy Aldridge à la batterie (Ozzy Osbourne,
Gary Moore, THIN LIZZY) ont laissé respectivement la place à Uriah
Duffy (Travers, Appice, …) et Chris Frazier (Steve Vai, Edgar Winter).
Ce line up, à l’exception de Frazier a largement été
rodé par bon nombre de concerts sur toute la planète, et notamment
la seule date française à Toulouse le 21 juin 2006, date mémorable
s’il en est. La question qui se pose par ailleurs pour tous les fans,
c’est de savoir à quelle période se rattache ce nouvel opus,
l’époque du Whitesnake classique, à savoir 1979-1984, plus
bluesy, ou le Whitesnake version plus FM des années 1987-1990 ? Et bien
il y en aura pour tous les goûts, David l’ayant lui-même annoncé,
il tenait à inclure le style « early years », et ce n’est
pas la superbe ballade gorgée de blues qui clôture l’album,
'Til The End Of Time, qui me contredira, ce côté
blues étant accentué par la voix du maître, qui s’est
légèrement éraillée avec le temps, donnant plus
de profondeur à l’ensemble, qui rappellera par ailleurs l’époque
DEEP PURPLE et un titre comme Soldier of Fortune. Et pour ceux pour qui blues
signifie ennui, A Fool In Love vient rappeler brillamment qu’il
n’en est rien, et qu’il peut rimer avec l’attractivité
de l’album 1987, avec un refrain qui ne vous lâchera pas
et un superbe solo. L’aspect british hard rock du groupe, qui est aussi
l’une de ses composantes, ressort dans Lay Down Your Love,
avec un côté Led Zeppelin déjà présent dans
Still of the Night. Autre titre issu des racines premières, Good
To Be Bad, qui s’apparente avec Ready And Willing, alors que
le dynamique Best Years utilise discrètement l’orgue
Hammond à la mode Deep Purple pour compléter un formidable travail
aux guitares. La période 1987 est largement représentée
par des titres aux allures d’hymnes comme Can You Hear The Wind
Blow, All For Love, Got What You Need, ou encore les ballades All
I Want All I Need qui rappellera Is This Love, et la semi acoustique
Summer Rain. Pas un titre à jeter, saluons le travail
de composition, David s’est appuyé sur Doug Aldrich, et ce duo
là se révèle tout aussi efficace que celui formé
en son temps avec John Sykes. Le roi David n’est donc pas prêt à
descendre du trône, son opus possède de quoi à réunir
une fois de plus ces dames, qui lui trouveront un charme allant au-delà
des mélodies, et plusieurs générations de hard rockeurs.
Highlights : All For Love, Lay Down Your Love, Can
You Hear The Wind Blow, Best Years, 'Til The End Of Time
Tracklist :
01. Best Years
02. Can You Hear The Wind Blow
03. Call On Me
04. All I Want All I Need
05. Good To Be Bad
06. All For Love
07. Summer Rain
08. Lay Down Your Love
09. A Fool In Love
10. Got What You Need
11. 'Til The End Of Time
|