On ne peut pas aborder la chronique de cet unique album de
DEVICE, sans s'arrêter auparavant sur la carrière de cette grande
dame du rock mélodique qu'est Holly Knight. En effet, elle a laissé
une marque indélébile sur ce style musical, principalement parce
que son ombre plane au dessus d'un nombre incroyable des plus grands hits des
eighties, qu'elle les ait composé seule, ou en compagnie de pointures
telles que Desmond Child, et que les plus grands ont interprété.
Parmi cette multitude de titres légendaires, on peut citer, entre autres,
des monuments comme Invincible, Love Is A Battlefield, et Sometimes The Good
Guys Finish First, tout trois magnifiés par PAT BENATAR, Hide Your Heart
(KISS puis ROBIN BECK), The Best (TINA TURNER), Rag Doll (AEROSMITH), Stick
To Your Guns (BON JOVI), The Warrior (SCANDAL), Just Between You And Me (LOU
GRAMM) ou encore There's The Girl (HEART), et on pourrait continuer, tellement
la liste est longue. Les deux groupes auxquels elle participa, profitèrent
également de ce don. Tout d'abord, SPIDER, avec lequel elle était
claviériste, tout en participant aux choeurs, et qui sortit trois albums
au début des années quatre-vingts, bénéficia notamment
de deux fabuleux titres, Change (repris plus tard, magnifiquement, par JOHN
WAITE), et Better Be Good To Me (là c'est Tina Turner qui se chargera
de la nouvelle version sur Private Dancer). Le split du combo ne la
laissa pas désemparée, et elle rebondit aussitôt en offrant
à Heart, pour son album éponyme de 1985, deux perles du rock FM,
Never et All Eyes. Et puis, l'aventure Device, dont elle était à
la base, pouvait commencer. Paul Engemann (chant) et Gene Black (guitare) complétaient
le trio où Holly s'occupait du clavier, de la basse et des choeurs (sur
certains titres, elle participe d'ailleurs plus, vocalement, qu'une simple choriste).
Le manque de succès eut pour conséquence, comme souvent, la durée
de vie extrêmement limitée du groupe, avec un seul album, ce 22B3,
à la clé. Mais ce fut vraiment une réelle injustice, tant
ce petit bijou - croisement d'un high-tech AOR très classieux, et de
pop rock au léger parfum de ROXY MUSIC, ne serait-ce que pour la voix
d'Engemann, pas si éloignée que cela de celle de Bryan Ferry -
méritait mieux. Que ce soit pour ses mid tempos reposant sur une atmosphère
envoûtante et chargée d'émotion, à l'image de Pieces
On The Ground, de When Love Is Good, et du génial
Fall Apart Golden Heart, mais aussi grâce à des
titres plus rythmés et entraînants à souhait comme Tough
And Tender, ou encore, I've Got No Room For Your Love.
Dans ce registre, je l'ai gardé pour la fin, comme ultime confirmation
de la valeur de ce disque, la bombe high-tech AOR, Who Says,
et ses couplets qui font monter la pression, avant que le refrain explose et
nous chavire. Toute la magie des eighties se diffuse sur ce titre, comme sur
l'ensemble de ce merveilleux album, qui nous laisse cependant le regret de ne
pas avoir eu de suite.
Highlights : Who Says, I've Got No Room For Your Love, Pieces On The
Ground, Fall Apart Golden Heart, Tough And Tender...
Tracklist :
01. Hanging On A Heart Attack
02. Who Says
03. Pieces On The Ground
04. Tough And Tender
05. When Love Is Good
06. Didn't I Read You Right
07. Fall Apart, Golden Heart
08. I've Got No Room For Your Love
09. Who's On The Line
10. Sand, Stone, Cobwebs And Dust
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