Rockmeeting nous permet une nouvelle fois de découvrir en avant première un groupe dont la notoriété ne dépasse guère pour l’instant les frontières Germaniques, mais parions que cela ne saurait perdurer. Et une nouvelle fois nous saluerons la perspicacité de gsponouf qui nous a branché sur l’univers original de ce groupe dès l’été 2005, une contribution qui participe vraiment à faire de Rockmeeting un espace privilégié. C’est donc le deuxième album, et la maturité du combo est surprenante, mais pas tant que cela si on veut bien se pencher sur sa biographie. Les trois membres initiaux jouent en effet déjà depuis une dizaine d’années, à savoir Chris Siemons qui, en plus de la guitare s’occupe aussi de la production, Frank Stumvoll à la basse et S.C. Kuschnerus à la batterie. Plus récemment, Jin Cho, qui a étudié le piano et le chant à Cologne, a rejoint le line-up, avec une voix à ranger dans un registre plutôt rock pop que lyrique. Et si le style du groupe peut être dans une première approche rangé dans le gothique à chant féminin, c’est finalement bien éloigné de ce que peut produire Nightwish et tous ses adeptes, grâce à une subtile alchimie incluant des éléments de hard rock mélodique, de power sympho pop métal, rien que ça. Le son est magnifié par une production exemplaire, les arrangements avec des chœurs sont calibrés pour mettre en valeur des lignes mélodiques qui vous saisissent dès le début pour ne plus vous lâcher. La variation continuelle des tempos contribue à maintenir l’intérêt éveillé, par l’alternance des morceaux rentre dedans comme All Systems Go, Scream qui alterne quand même entre des chants speed des moments plus calmes, ou I Can't Breathe ; ou des morceaux plus calmes comme At The Gates Of Retribution, une ballade tellement poignante avec des lignes mélodiques si belles qu’elle génère immanquablement des frissons. Entre les deux, les mid tempos assurent de belle transitions avec The Promise qui oppose de belles lignes de piano très calmes à des riffs métalliques affûtés, Time To Bring The Pain dans lequel Chris signe un très beau solo, Somebody Save Me prétexte à nouveau à des échanges piano guitare inspirés, Lost et ses chœurs lyriques, Out Of Tears et ses lignes vocales soignées, The Night All Angels Cry qui par moment vire à la ballade, et sans oublier le hit épique Sweet Revenge. Bref rien à jeter, que du beau, du mélodique, de l’énergique, les superlatifs manquent pour décrire le plaisir apporté par cet opus. Il apporte, par sa créativité, un souffle nouveau à un genre qui en avait bien besoin, et qui devrait marquer durablement cette année 2007.