Voila donc le dixième album studio des Anglo-Norvégiens
qui vient en même temps célébrer le 25ème anniversaire
de la sortie de leur premier album. Pendant ces 25 années, le line-up
a été remodelé à plusieurs reprises, avec trois
chanteurs, quatre batteurs, et quatre bassistes différents, le batteur
Diesel Dahl du line-up original étant revenu accompagner le guitariste
Ronni Le Tekrø, seul fil conducteur du groupe. Mais le changement majeur
se situe au niveau du départ de Tony Harnell, qui était quand
même dans le groupe depuis 1984, et qui avait participé à
quelques albums d’anthologie ! Le chanteur Tony Mills (ex-SHY) a donc
pris le relais, avec une voix un peu moins axée dans les aigus que Harnell,
mais néanmoins adaptée au répertoire du groupe, de nombreux
concerts avant cet album ayant pu valider la formule. La nouvelle équipe
s’est donc fixé la mission d’explorer un nouveau territoire,
puisqu’il s’agit du titre de l’opus, révélateur
d’un profond changement, seules les initiales de ce titre rappellent la
marque déposée du groupe. Ce changement a déjà été
la source de débats passionnés sur les forums entre fans conservateurs,
déçus de ne pas trouver une suite à My Religion
par exemple, et les plus progressistes, dans le sens les plus ouverts à
une évolution, qui se sont intéressés à l’exploration
de ce nouvel univers. Alors c’est toujours sans à priori que j’ai
glissé cet objet de tous les débats dans le lecteur, découvrant,
comme dans tout nouveau territoire, de bonnes et de moins bonnes surprises.
La volonté du groupe d’expérimenter se traduit par une formidable
diversité, ce qui n’est pas pour me déplaire, le revers
de la médaille, car il y en a un, se concrétise au travers de
quelques titres discutables. J’en dénombre trois, qui se caractérisent
par des refrains désagréables avec Substitute, 2 Seconds
Away ou encore Can´t Go On Without, à
tendance pop mais au refrain pas convaincant. Mais fort heureusement, ces titres
en deçà ne constituent pas la majorité. En ouverture, A
Constitution apporte un côté folk sympathique au travers
des deux violons de Sveinung Sundli et Stefan Brisland, et des lignes de guitare
fraîches et adaptées. Petit côté pop au travers d’un
refrain accrocheur sur Are You Blind, puis quelque chose de
spécial sur Something Special, avec des sonorités
anglaises très BEATLES, sûrement un apport du très britannique
Tony Mills, côté qui est repris avec un peu moins de réussite
sur Now We´re Talkin, où des textes célèbres
du style I wanna hold your hand, All you need is love, Michelle, I wanna be
your man, côtoient des lignes de Can't Buy Me Love et Eleanor Rigby dans
les soli de guitare de Ronni. Les trois titres suivants offrent le meilleur
côté de cette nouvelle formule, avec le festif Wild Life
et sa bonne humeur à la CHEAP TRICK, la ballade Fountain Of Love,
et après l’excursion dans les sixties, c’est le territoire
des fifties qui est revisité sur June, dans lequel Tony
révèle une facette de crooner pleine d’humour… anglais,
humour qui ne sera peut être pas du goût de tous les hard rockers,
mais très rafraîchissant en tout cas. A noter aussi la superbe
ballade Milestone River, dont le côté émotionnel
est rehaussé par la présence de violon, avec l’ambiance
folk du début d’album. En résumé, si vous attendiez
une suite à My Religion, les risques sont assez élevés
que vous soyez déçus. En revanche, si vous avez l’esprit
aventureux de ces explorateurs toujours prêts à découvrir
de nouveaux territoires, tentez le voyage, vous y trouverez quelques bonnes
surprises, en rupture avec le quotidien routinier.
Highlights : Something Special, Are You Blind ?, Wild
Life, Fountain Of Love, Milestone River, June
Tracklist :
01. A Constitution
02. Substitute
03. Are You Blind ?
04. Golden Opportunity
05. Something Special
06. Now We´re Talkin´
07. Wild Life
08. Fountain Of Love
09. June
10. Can´t Go On Without
11. 2 Seconds Away
12. Milestone River
|