Hormis un album live en 2005, les Danois ne nous avaient
donné guère de nouvelles depuis leur dernier album studio, Once
Upon Our Yesterdays, en 2003, et si l’enthousiasme de la chronique
de Plunk était mesuré, celui des commentaires était nettement
plus enflammé (mis à part l’avis représentatif d’un
allergique au hard rock classique, qui n’est pas conjoncturel !). La sortie
de l’opus était passée un peu inaperçue, mais grâce
à une piqûre de rappel efficace de la part d’un des nouveaux
membres très actif du forum, Queeny, et bien cette injustice est réparée.
Durant les quatre années écoulées, les deux pilotes du
combo, Doogie White (chanteur de l’ultime version de Rainbow, faut il
le rappeler) et Steen Mogensen (ex-Royal Hunt), ont mis le temps a profit pour
composer cette suite tout aussi enthousiasmante, seul le titre Prey
a reçu le renfort du claviériste Rune Brink, qui fait maintenant
partie officiellement de l’équipe. La construction des dix titres
est parfaite, suivant la structure établie dans les années 70-80
par des groupes comme DEEP PURPLE ou RAINBOW. Le chant de Doogie White, à
la croisée des chemins entre un Glenn Hughes et un Joe Lynn Turner, en
est une composante majeure, Blackmore avait été bien inspiré
en l’embauchant. Le guitariste Kasper Damgaard assure de belles lignes
de guitare dans une tonalité moderne, avec une production qui l’est
tout autant, participant au rafraîchissement du genre. Rune Brink s’acquitte
brillamment, quant à lui, des parties de clavier, dans un style dont
les fondements ont été mis en place par Jon Lord. Misery
et One Mans Hell s’imposent d’emblée et
ne vous lâcheront pas, la ballade Mother of Mercy vient
calmer le jeu, avant le morceau éponyme : Two Tales of One Tomorrow,
sur lequel plane l’ombre de Blackmore, elle n’est d’ailleurs
pas bien loin sur Starlight And Mystery, sur lequel les claviers
ne déméritent pas non plus. We Are The Dead,
le titre épique, qui fait aussi partie des moments forts, clôt
l’album, et permet à Doug de signer une dernière prestation
éblouissante. Alors si Richie Blackmore semble perdu corps et bien pour
la cause du hard rock en général, et celle de Rainbow en particulier,
absorbé qu’il est dans son univers moyenâgeux, et bien aucune
importance, Cornerstone reprend brillamment le flambeau, non pas pour un revival
passéiste, mais bien pour un hard rock mélodique rénové,
presque comme si Rainbow s’était reformé en 2007.
Highlights : Misery, Two Tales Of One Tomorrow, Blinded,
Starlight And Misery, We Are The Dead, Wicked
Tracklist :
01. Misery
02. One Mans Hell
03. Mother Of Mercy
04. Two Tales Of One Tomorrow
05. Prey
06. Blinded
07. Starlight And Misery
08. The Dance
09. Wicked
10. We Are The Dead
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