On peut dire que HOUSE OF LORDS aura pris son temps pour préparer son
retour. Deux ans se sont en effet écoulés depuis l'annonce du
retour du line-up original. Ce retour se fera finalement sans Gregg Giuffria
qui, en fin d'année 2003, annonçait qu'il préférait
se consacrer à son projet solo. Curieux line-up quand on pense que le
claviériste n'était rien d'autre que le leader et fondateur du
groupe. Cette absence ne manquera sans doute pas de décevoir les fans,
mais la vraie polémique viendra plus vraisemblablement de la nouvelle
orientation des américains. House Of Lords n'ayant rien sorti depuis
12 ans, il était prévisible que les membres aient quelque peu
changé leur façon d'aborder la musique, et je dois dire que le
résultat est en fin de compte loin de m'inspirer l'allergie.
La première chose à faire avant d'aborder cet album est donc
de ne pas vous attendre à retrouver le House Of Lords d'il y a 16 ans.
La qualité des trois premiers titres n'éxige du reste pas une
grande concentration, car très honnêtement, je me demande quel
mélomane saurait être insensible à la classe de morceaux
comme Today et Am I The Only One notamment.
Certes, ces trois premiers titres sont indiscutablement éloignés
du hard mélodique d'autrefois. On a plutôt affaire à de
l'AOR moderne, soft donc, mais aussi très émotionnel. La superbe
voix de James Christian n'est bien entendu pas étrangère à
la beauté de ces titres. Il faut en tout cas attendre Living
In Silence pour trouver le premier morceau assimilable à du
hard rock. Un style très typé 70's, et plus en rapport avec le
côté âpre qu'on rencontrait parfois sur les premiers albums,
avec une puissance nettement revue à la baisse. Il n'en demeure pas moins
que cette facette de House Of Lords n'emporte toujours pas mon adhésion...
On peut également reprocher à cet album de seulement 10 titres
la présence de l'instrumental The Power And The Myth
au parfum 70's progressif et quasi expérimental (sur lequel on retrouve
par ailleurs l'ancien claviériste de DREAM THEATER Derek Sherinian),
mais dans l'ensemble, le positif ressort à mon sens assez nettement,
et l'excellent The Man Who I Am - qui nous replonge dans l'ambiance
des premiers titres - ne saurait contredire cette impression générale.
House Of Lords n'est pas le premier groupe des 80's à revenir avec un
style modernisé. L'important pour moi est que la démarche soit
naturelle, et les vertus émotionnelles d'un grand nombre de titres ne
laissent planer aucun doute sur la sincérité du groupe. The
Power And The Myth ne sera à l'évidence pas du goût
de tous, et bien qu'il soit moins marquant que les deux premiers chefs d'oeuvre
de leur discographie, force est de reconnaître qu'artistiquement, cet
album est bien loin d'être une calamité.
Highlights : The Man Who I Am, Today, Am I The Only One, All Is Gone...
Tracklist :
01. Today
02. All Is Gone
03. Am I The Only One
04. Living In Silence
05. The Power And The Myth (instrumental)
06. The Rapture
07. The Man Who I Am
08. Bitter Sweet Euphoria
09. Mind Trip
10. Child Of Rage
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