Du Helloween des débuts, il ne reste plus grand monde à l'exception
de Michael Weikath et Markus Grosskopf. Mais il faut reconnaître que le
groupe a toujours eu un certain flair pour remplacer ses infidèles partenaires
successifs, à commencer par le recrutement de Andi Deris qui en dix ans
a quasiment fait oublier son prédécesseur, ce qui n'était
pas une tâche aisée. Le groupe a aussi eu un certain pif dans le
choix de ses orientations musicales, passant d'un heavy mélodique des
débuts à un power metal plus adéquat en ces temps, mais
aussi très naturel pour Helloween.
Avec ce onzième album, les allemands célèbrent quasiment
leur vingtième anniversaire, et il faut reconnaître qu'ils sont
toujours en forme. Pour preuve le démarrage tambour battant de l'album
où l'on voit se succéder pas moins de 3 titres aux tempos débridés
! Parmi eux, le premier single Just A Little Sign qui est une
sorte de condensé de l'histoire du groupe, alliant le côté
épique de leur heavy des débuts à une rythmique termo-nucléaire
chère aux power metalleux. La tempête passée, on retrouve
un peu ses esprits sur l'excellent Never Be A Star dont l'intro
et le refrain révèlent un sens de l'émotion qu'on aimerait
bien rencontrer plus souvent. Andi Deris s'impose plus que jamais comme la pièce
vitale du combo. Non seulement son travail de composition est devenu incontournable
(il signe la plupart des meilleurs titres), mais sa voix si particulière
est devenue au fil des albums la nouvelle marque de fabrique du son Helloween.
N'étant pas franchement friand des rythmiques à deux grosses caisses,
je déplore un peu leur utilisasion quasi systématique. Don't
Stop Being Crazy, la seule ballade de l'album, apporte un second souffle
à l'album, qui sans ça serait probablement un peu trop monolithique.
Helloween prouve même une certaine ouverture d'esprit sur Nothing
To Say, le dernier titre dont les différentes facettes nous
transportent d'un hard rock classique à un heavy metal mordant pour ensuite
nous plonger dans un reggae franchement inattendu. Une vraie réussite
!
Difficile de se démarquer dans un style aussi codifié que le
power metal. Helloween y parvient en partie, mais on sent une tentation plus
forte que le groupe finira peut-être un jour par assouvir pleinement.
Rabbit Don't Come Easy, malgré quelques incartades en territoire
méconnu, reste tout de même trop calqué sur la même
rythmique.
Highlights : Never Be A Star, Nothing To Say, Just A Little Sign, Don't
Stop Being Crazy..
Tracklist :
01. Just A Little Sign
02. Open Your Life
03. The Tune
04. Never Be A Star
05. Liar
06. Sun For The World
07. Don't Stop Being Crazy
08. Do You Feel Good
09. Hell Was Made In Heaven
10. Back Against The Wall
11. Listen To The Flies
12. Nothing To Say
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