Il y a peu, j’ai pris possession de Duality le dernier album studio en date de RA, à moins d’ailleurs que ce ne soit lui qui ait pris possession de moi, au point que je me demande comment j’ai pu survivre depuis 2005 sans cet album. Il faut le dire j’ai été subjugué par la qualité des titres, le style, le ton général, le savoir faire tout à fait personnel de Ra. Le groupe se dit influencé par POLICE et STING, U2, QUEEN, RUSH, MOTHER’S FINEST, SOUNDGARDEN et BLACK SABBATH, effectivement c’est un peu tout cela à la fois, mais leur style reste indéfinissable, il s’agit d’un univers spécifique. Pour ma part c’est l’alchimie de tout ce que j’aime dans le rock, mêlant habilement : Métal, progressif, atmosphérique, A.O.R et rock groovy à la SEAL. Cela a donné lieu à une oeuvre sublime pour ce qui est de la diversité, de l’harmonie et de la finesse des compos, Ra est dans un registre assez corsé, les guitares étant souvent orientées Metal. Duality a été enregistré, mixé et produit à 70% dans le studio personnel de Sahaj à New York, le chanteur charismatique (à demi portoricain par sa mère et Russe par son père), le producteur Bob Marlette (Black Sabbath, Seether, Saliva) n’est venu à la rescousse que pour quatre titres. L’album est présenté en deux parties distinctes : (dualité) introduites par des voix off, dont le premier chapitre est une « analyse » de la peur (Fear) et le second chapitre, celle de L’amour (Love). Fallen Angels laisse augurer que nous avons affaire à du Metal/prog et pourtant cela n’aura rien à voir avec tout ce qui suivra, cette intro laisse place à un titre électro-acoustique au refrain tueur, à la mélodie fracassante dont l’atmosphère est sombre et envoûtante. La puissance de la voix de Sahaj se révèle dans Tell Me, un mid tempo au refrain tel un hymne, accompagné de guitare acoustique et d’un pont vocal d’exception avant un final tout en douceur. Introduction de rythmes et d’instruments orientaux pour Take Me Away au refrain imparable, aux couplets racés dont la voix rappelle celle de Scott Anderson, le pont inter couplet très A.O.R à la TOTO. On remarquera sur I Lost Everything de grandes similitudes entre les voix de Sahaj et Sting, avec sa mélodie touchante et avec son excellent solo de guitare. La reprise de Police sous amphétamines: Every Little Thing She Does Is Magic, pas forcément le meilleur titre, mais parfaite maîtrise. La power ballade : Superman, intro et final en acoustique, les vocaux splendides des couplets et refrains transcendent les riffs lourds de ce titre d’une grande richesse et de son chorus de guitare superbe. Arpèges de guitare sur fond de métronome, Say You Will est un des plus beau hit de l’album, poétique aux vocaux subtils et aux arrangements stupéfiants avec une montée en puissance explosive. Got Me Going aux refrains très Police/Sting et aux couplets imaginatifs, au chant d’inspiration orientale. De surprise en surprise avec Far Enough couplets de riffs plombés et refrain atmosphérique et final en solo de guitare et batterie. The Only One : Intro dont la mélodie rappellera la série « les envahisseurs », couplet étonnant, étrange, mordant, presque nu metal, et un refrain assez groove tel un hymne, avec un pont vocal : frisson assuré, le plus beau de l’album. Le suivant Undertaken, une autre splendeur, voix angélique sur rythmique de basse, batterie, guitare saccadée, puissante et épurée, aux multiples arrangements en son clair avec un final en feu d’artifice. On se dit forcément qu’une telle volupté va finir par s’estomper, Taken est un somptueux titre acoustique très émotionnel qui me rappelle certain titre de Seal. Quant à Swimming Up Stream final en douceur pour une romance au chant très émouvant. Les albums qui allient avec autant d’élégance, magie et surprises de bout en bout ne sont pas légion. Les quelques rares B sides possèdent leur part de profondeur, il est vrai que Sahaj a dit : « C’est notre métier, d’être votre soleil » ; gagné ! Rendons grâce à Râ, c’est l’été tous les jours !