AGNES est une de ces artistes révélées par la TV réalité, Idols en l’occurrence, en Finlande. Elle avait pas mal d’atouts pour terminer au sommet mais une campagne de presse n’ayant pas grand-chose à voir avec la musique a fait capoter l’aventure, sans qu’elle puisse se placer dans les trois finalistes, et son penchant pour le hard rock et le métal ne l’ont pas aidé dans sa tâche. Malgré cet échec apparent, Sony BMG ne s’y est pas trompé et l'a signée, en prenant en compte son goût pour le hard rock, il ne s’agit donc heureusement pas d’un produit calibré Idol. Pour que ce premier coup d’essai soit à la hauteur, ils se sont donnés les moyens en terme de compositions, avec l’aide de professionnels tels que Joey Tempest (EUROPE), Mr. Lordi, Kimmo Blom (URBAN TALE), Luke Morley (THUNDER), Tony Kakko (SONATA ARCTICA) et d'autres encore. Côté musiciens, ils n’ont pas non plus lésiné avec quelques guests comme à la batterie Mikko Sirén (APOCALYTICA) ou Sami Ojala (CARMEN GRAY), à la guitare Tuomas Väinölä (Kotipelto), et à la basse Lauri Porra (Stratovarius). La voix d’Agnes reste le point fort, un timbre axé souvent dans les médiums, assez inhabituel pour une voix féminine, mais qui fait merveille dans ce style. Bleed et son riff agressif en intro n’est pas représentatif de l’album, la coloration nu metal de ce riff est vite estompée par le refrain AOR, la belle se déclarant influencée par les années 80, cela est confirmé sur tout le reste de l’album. A commencer par When The Night Falls, un premier vrai standard AOR, au refrain et aux riffs imparables. Encore meilleur est le premier single I Thought We Were Lovers avec ses chœurs et les claviers qui renforcent le côté AOR, ces deux perles ayant été écrites par un duo gagnant pas vraiment inconnu : Heikkinen (Leverage) et Kimmo Blom. La marque de Joey Tempest et dans une moindre mesure de Luke Morley est bien perceptible dans le mid tempo au son moderne Change, qui sert de transition à la superbe ballade, mélancolique à souhait, Evil Empire. Puis c’est le sommet de l’album, Danger In Love, avec un déchaînement de riffs qui nous conduit à un superbe refrain qui n’est pas sans rappeler PAT BENATAR dans les années 80. Closed The Gates est un beau mid tempo écrit par Tony Kakko, qui marque une transition vers une deuxième partie de l’album un peu moins intense, plus orientée rock pop, mais pas inintéressante pour autant. Alors l’album parfait d’AOR me direz vous ? Et bien il s’agit d’un premier album plein de charme et de qualités. Mais Agnes peut sûrement faire encore mieux en s’appuyant sur un vrai groupe et du coup en étoffant un peu les parties instrumentales qui sont ici souvent réduites au strict minimum. Ceci dit, les amateurs d’AOR peu avides de lignes instrumentales seront probablement plus généreux dans leurs notations.