Déjà huit longues années se sont écoulées depuis Kimosabe, dernier album en date de ce guitariste chanteur Canadien légendaire dont les fans n’avaient de cesse de souhaiter un retour qui se faisait attendre. Certes, on avait pu prendre son mal en patience avec la sortie du best of Fill Your Head With Rock en 2005 sur lequel figurait un inédit et quelques titres réarrangés, le tout agrémenté d’un DVD live issu de la tournée Rockland (1989). Mais les news concernant un nouvel opus restaient relativement vagues, voire inexistantes jusqu’à cet été 2007 qui voit enfin le come back du grand Kim. Un rapide coup d’œil à l’artwork nous donne déjà une petite idée de l’état d’esprit dans lequel semble se trouver le personnage : très excité et fidèle à cet humour qu’on lui connaît. C’est clair et net, KIM MITCHELL est dans une forme éblouissante et cela se ressent tout au long de l’album, nous offrant un dynamisme rafraîchissant avec par exemple Lick A Message, le groovy Killer’s Name, ou encore Bad Times qui évoque un de ses titres les plus populaires, le fameux Rock N Roll Duty. Kim Mitchell possède l’art et la manière de créer des mélodies originales particulièrement bien ficelées comme le prouvent le superbe Ain’t Life Amazing, l’émouvant Love Overtime avec sa légère touche COCK ROBIN, le plus lent In The Stars Tonight dont quelques parties guitares peuvent évoquer ZZ TOP, ou encore Dreamthieves qui oscille entre la douceur de la ballade et le climat étrange d’un Rock mélodique lourd presque hypnotique. La richesse d’écriture ne faiblit jamais tout au long de ces onze titres, aussi bien dans les moments les plus énergiques que sur les parties plus calmes, démontrant une fois de plus toute la personnalité du musicien dont le style reste plus que jamais difficile à classifier : Rock, Hard Rock mélodique, Classic Rock, voire A.O.R. ? Kim Mitchell est un genre à lui seul car ses compositions sont intelligentes sans être « intello », nous offrant parfois des parties musicales et quelques solos bien déjantés et très techniques dont il a le secret, résultat d’une grande expérience tout en gardant souvent un certain sens de l’humour. Et puis si il fallait se faire une idée du professionnalisme de ce musicien, citons par exemple son travail de producteur sur le premier opus éponyme de CONEY HATCH (1982), ou encore les six albums de son ancien groupe MAX WEBSTER (1976-80) dont on ne peut aucunement oublier l’originalité et en particulier le fameux titre Battle Scar que le combo jouait live avec…RUSH ! Ce Ain’t Life Amazing se classe directement parmi les meilleurs offrandes du grand Kim qui va même ici jusqu’à nous proposer une cover, I Got A Line On You, signée RANDY CALIFORNIA (époque SPIRIT) dans une version très remuante tel un superbe hommage à la mémoire du regretté Randy. C’est vrai, il aura fallu patienter huit longues années pour ce nouvel album, mais l’attente est dignement récompensé car Kim Mitchell est vraiment un musicien fantastique. Alors, elle est pas belle la vie ?