L’excellent chanteur Tony Martin, qui fit des merveilles au sein de BLACK SABBATH faut-il le rappeler, a décidément la cote auprès des guitaristes Italiens : après Dario Mollo avec le groupe MOLLO/MARTIN, c’est Aldo Giuntini qui s’offre ses talents, et cela déjà depuis l’album précédent, II. Et tout ce beau monde se retrouve encore une fois réuni puisque Dario Mollo est ici à la production, sa collaboration avec Aldo Giuntini ayant d’ailleurs débuté en 1988. Ceci dit, Tony Martin est ici comme un coq en pâte car l’inspiration Black Sabbath est assez présente dans certaines compositions de Aldo comme on peut s’en rendre compte avec Mourning Star, The Closest Thing To Heaven, le rythmé Tarot Warrior, ou le très bon Que Es La Vida (néanmoins chanté en Anglais malgré le titre) qui rappelle dès les premières secondes un certain Heaven And Hell, titre qu’on ne présente plus ; et avec cela, la reprise Anno Mundi tiré de l’excellent album Tyr, jouée ici quasiment à l’identique mais avec bonheur, finit par convaincre que l’ombre du Sabbath plane bel et bien au dessus de nos têtes, pour le plus grand plaisir de certains d’entre nous, cela va sans dire. Ce n’est pas pour autant qu’il faut faire l’impasse sur les autres facettes de GIUNTINI PROJECT car les compositions qui restent bien inspirées des 80’s savent être très énergiques comme le premier titre Gold Digger et son riff à la Spotlight Kid de RAINBOW, Fool Paradise ou Disfunctional Kid dont le refrain très efficace et entêtant fait vite oublier l’aspect un peu banal du titre. Certains morceaux comme Not Connected ou Early Warning sont plus proches d’un Metal U.S. assez classique un peu dans le style de IMPELLITTERI, le jeu de guitare de Aldo Giuntini n’étant pas très éloigné de ce dernier, que ce soit au niveau rythmique ou de la vitesse d’exécution des solos, ce qui n’est pas rien, et sans vouloir réveiller certaines rivalités, l’excellent instrumental Tutmosis-Tarantula est quant à lui plus à rapprocher d’un YNGWIE MALMSTEEN en plus soft. Quelques moments de douceurs sont aussi du voyage avec la ballade instrumentale Memories In The Sand ou le très mélodique et presque F.M. Trouble Just Keeps Coming qui prouvent bien que Aldo Giuntini sait varier les plaisirs avec talent. Bien sûr, on peut être tenté de reprocher un certain manque d’originalité, des titres parfois trop typés 80’s, ce qui est sans doute le but de la démarche d’ailleurs, mais quand l’opération est menée de si belle façon par des musiciens talentueux et d’expérience pour un résultat aussi réussi, on ne peut que tomber sous le charme, applaudir et en redemander.