Une nouvelle épidémie semble toucher les valeurs sures du métal comme Poison, Tesla, Jorn, Def Leppard ou d’autres encore, c’est l’épidémie des albums de reprises. Au tour d’AXEL RUDI PELL donc de dépoussiérer quelques vieux diamants issus de quatre décades de rock, pop, métal. Car si Axel reste l’un des meilleurs guitaristes de heavy métal mélodique outre Rhin, considéré un peu comme le Blackmore Allemand, il n’hésite pas à s’approprier des titres de tout le répertoire rock, sans se limiter au métal. Il est toujours entouré de la dream team qui le soutenait lors de son précédent opus, Mystica, l’excellent chanteur Johnny Gioeli, Ferdy Doernberg aux claviers, et une section rythmique très efficace menée par le puissant Mike Terrana et Volker Krawczak à la basse. Quelques titres de hard rock sont quand même au programme, Warrior de RIOT ouvre l’album de façon très speed, la machine étant emballée par Terrana, une entrée en matière fracassante. Puis il y a Love Gun de KISS, joué à contre emploi, en version acoustique, première surprise agréable. Autre standard du métal du tout début des années soixante dix, le fabuleux Rock The Nation de MONTROSE, un riff universel dépoussiéré de manière magistrale, Johnny Gioeli se fondant dans la peau d’un Sammy Hagar avec aisance pour un joyau brillant de mille feux. Le traitement de Fools Game de MICHAEL BOLTON n’a pas grand chose à lui envier, ainsi que le classique Heartbreaker des FREE, qui nous remet en mémoire le regretté Paul Kossof. Et puis il y a les reprises inattendues de Beautiful Day de U2, les riffs d’Axel couplés au chant de Gioeli lui donnent une autre dimension, impressionnante, et plus encore le très pop In The Air Tonight de PHIL COLLINS, tout en contraste entre la frappe légère de Mike Terrana (une fois n’est pas coutume), les lignes atmosphériques des claviers et des guitares, et le chant légèrement éraillé de de Gioeli, coupés de riffs heavy, une belle émeraude du cd, à n’en pas douter. Mais le plus beau des joyaux est pour la fin, avec Won´t Get Fooled Again des WHO, un classique du rock, possédant déjà à l’origine un potentiel hard rock, potentiel qui est élevé au rang d’un hymne intemporel, un petit chef d’œuvre en soi. Avec Axel, les diamants sont éternels, et de tous les derniers dépoussiérages effectués, celui-ci s’avère de loin un des plus efficaces, d’autant que nos joailliers ne se contentent pas des joyaux du métal, mais arrivent à donner de l’éclat, métallique bien sûr, à de vieilles pierres issus du rock pop, bravo !