DANNY VAUGHN, artiste incontournable de la scène Rock FM, dont on retiendra surtout le plébiscite unanime attribué à l'album éponyme de TYKETTO (son ancien groupe) et son fantastique morceau d'ouverture : le fameux Forever Young, qui aujourd'hui encore est régulièrement psalmodié dans le diocèse du Rock mélodique. En 2007, il nous propose d'apprécier son dernier travail, intitulé sobrement Traveller. La pochette illustre cette imagerie qu'il semble tellement apprécier, celle des Indiens d'Amérique du Nord : rappelez-vous de ses tenues de scène les plus anciennes ! Si j'évoque cette peinture c'est parce qu'elle m'a pertubé par rapport à son contenu : j'y voyais une corrélation obligée avec la musique américaine dans ce qu'elle propose de plus authentique, hors, pour moi, Danny Vaughn est majoritairement coutumier des résonnances anglo-saxonnes, du moins sur ses productions les plus récentes. Alors quel est l'axe principal de cet album ? Eh bien, ce natif de l'Ohio, trouve un équilibre entre ses influences les plus anciennes (le côté bluesy amerloque) et celles plus récentes (comme sur Fearless, plus british). Le résultat est une nébuleuse musicale, plus dense et riche que jamais, mais qui s'inscrit malgré tout dans une forme de continuité. Le charme n'opère donc pas dès la première écoute : pas de chansons phares, pas de gros refrains accrocheurs qui tuent. L'impression est plutôt celle d'une pérégrination auditive où l'auditeur persévère et cherche toutes les petites subtilités qui jalonnent ce disque. On sent le talent et l'application du groupe à offrir quelque chose de beau et de classe et petit à petit, à force de patience on découvre toutes ces merveilles. Ouf ! C'était pas facile mais nous y voilà ! Au coeur de ces 12 très bons morceaux ! On peut enfin savourer toute la majesté de ce cd, sublimé en cela par la voix exceptionnelle de Danny Vaughn. Car la vraie star de Traveller c'est lui : il insuffle une telle émotion et un tel caractère à chaque mot, à chaque phrase que c'en est jouissif ! Il chante divinement bien et sait parfaitement s'accorder au ton et à l'esprit de chaque compo. Un sacré chanteur qui apporte avec son organe vocal cette saveur et cette science indéfinissable là où les musiciens ne peuvent plus reproduire l'émotion avec leurs instruments. D'entrée, ça balance avec Miracle Days, on enchaîne avec de très belles mélodies sur Traveller et Restless Blood ou encore un peu plus tard sur Lifted et son intro au piano. Mais pour moi le meilleur se situe à la plage 8 et 9 : deux titres qui détonnent un peu du reste et dont je suis raide dingue ! Le premier, Warrior's Way oppose un méchant riff bourrin à des arpèges légers (dans le 1er couplet) sur lesquels se pose la voix aérienne de Danny, un peu comme s'il venait d'éclaircir de son seul timbre un ciel noir d'orage, c'est dantesque ! Quant au deuxième, The Measure Of A Man, on pénètre le coeur des Etats-Unis (le lien le plus prononcé avec la pochette à mon sens) avec un mid-tempo électrifié juste ce qu'il faut à la gratte et qui pourrait être le mix ultime entre SPRINGSTEEN, MELLENCAMP, PETTY, et BON JOVI : original dans le contexte, poignant et absolument excellent ! On retrouve d'ailleurs cet esprit "cow-boy" sur Better By Far qui clôt l'album. Sinon, je ne peux décemment oublier de citer la très belle berceuse qu'est Think Of Me In The Fall. Le reste se tient, si ce n'est le gentillet That's What She Says, un brin culcul-la-praline, mais bon...il ne dure que 2 min 58, c'est supportable ! En définitive, un album d'une performance et d'une intensité rare servi par l'un des chanteurs les plus en vue du circuit. Un must-buy de ce début d'année !

Highlights : Miracle Days, Traveller, Restless Blood, Lifted, The Warrior's Way, The Measure Of A Man, Think Of Me In The Fall...

Tracklist :
01. Miracle Days
02. Badlands Rain
03. Traveller
04. Restless Blood
05. That's What She Says
06. The Touch Of Your Hand
07. Lifted
08. The Warrior's Way
09. The Measure Of A Man
10. Think Of Me In The Fall
11. Death Of The Tiger
12. Better By Far