Parmi les groupes qui perpétuent un état d’esprit
musical ancré dans le Heavy Metal des 80’s, il y a d’un côté
les nouveaux venus qui remettent le genre au goût du jour et de l’autre
ceux qui ont toujours été présents depuis le début.
METAL CHURCH font partie de ces dinosaures que rien ne semble pouvoir faire
changer de cap depuis presque trente ans, à tel point que l’on
pourrait imaginer que ce combo de Seattle est resté figé dans
un espace temps parallèle. Si bon nombre de formations de l’époque
en activité aujourd’hui ont suivi l’évolution du temps,
Metal Church ont préféré rester délibérément
hors de toute mutation, pratiquant un Heavy Metal conventionnel aux guitares
sous-saturées et à la production favorisant l’aspect naturel
des instruments. Et c’est bien là un des atouts de Metal Church
car à défaut d’originalité, le groupe parvient à
nous offrir encore aujourd’hui quelque chose d’authentique qui aurait
pu voir le jour il y a plus d’un quart de siècle sans pour autant
donner dans le réchauffé. Il est clair que l’expérience
est au service de compositions qui s’avèrent variées et
riches de nombreux éléments, passant de titres typiques où
la double grosse caisse est indispensable (The Company Of Sorrow),
à des moments très mélodiques et parfois aériens
sur lesquels les guitares claires ou même acoustiques semblent inspirées
du JUDAS PRIEST de la fin des 70’s (Meet Your Maker).
Les changements d’ambiances sont fréquents, alternant les mid-tempo
(The Perfect Crime), les parties plus lourdes (le presque épique
Deeds Of A Dead Soul aux allures Sabbathiennes) et les accélérations
faisant redémarrer la machine sur les chapeaux de roues comme sur A
War Never Won ou encore Monster dont la deuxième
partie est emportée par un riff d’une simplicité et d’une
efficacité redoutable. Le chanteur Ronny Munroe met à profit les
différents aspects des compositions pour affirmer sa capacité
d’adaptation, optant selon l’occasion pour la douceur ou au contraire
pour un chant plus écorché et éraillé qui, d’un
point de vue général, pourra tout aussi bien évoquer Graham
Bonnet (RAINBOW, MSG et j’en passe) alors que certains des modèles
de Ronny sont aussi à situer du côté de personnages comme
Rob Halford, Geoff Tate ou encore Bruce Dickinson sur l’entraînant
Breathe Again très typé IRON MAIDEN. Metal Church
apportent aussi quelques rares touches Southern Rock à leur musique sans
que cela semble évident au premier abord, pourtant cet aspect est à
chercher au détour du passage énervé de Monster qui pourrait
se placer entre OUTLAWS et DOC HOLIDAY sous amphétamines, ou encore avec
le cours arpège de Congregation qui semble tout droit
sorti du premier album de MOLLY HATCHET. This Present Wasteland est
un hymne au Metal 80’s au sens plutôt large, une sorte de regard
avisé vers l’époque de la NWOBHM sans être un retour
en arrière pour autant car Metal Church prouvent ici que c’est
un sujet qu’ils ont dans le sang depuis toujours et cela s’entend,
s’apprécie comme il se doit aussi bien hier qu’aujourd’hui
et que demain.
Highlights : The Perfect Crime, Meet Your Maker, Monster,
Breathe Again…
Tracklist :
01. The Company Of Sorrow
02. The Perfect Crime
03. Deeds Of A Dead Soul
04. Meet Your Maker
05. Monster
06. Crawling To Extinction
07. A War Never Won
08. Mass Hysteria
09. Breathe Again
10. Congregation
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