Rockmeeting le carrefour des rocks mélodiques, voilà
un slogan qui va comme un gant à Renaud Hantson, artiste dont le carrefour
semble ne pas avoir de limites en termes d’ouverture à des styles
qui semblent à priori incompatibles. Vous en connaissez en effet beaucoup,
vous, des artistes, capables de taper le bœuf avec son groupe, les SATAN
JOKERS, Angus Young, le guitariste emblématique d’AC/DC, et TRUST,
et à l’opposé d’interpréter Gringoire dans
Notre-Dame de Paris ou Ziggy dans Starmania. Vous en voulez un peu plus : défini
par Michel Berger comme le meilleur chanteur de sa génération,
et considéré par ailleurs à ses débuts dans Satan
Jokers comme le numéro un des batteurs du rock français dans les
magazines spécialisés. Artiste aux multiples aspects à
fort contraste donc, musicien complet (batterie, basse, piano), auteur, compositeur,
il signe avec les Satan Jokers trois albums de 1983 à 1985, puis entame
une carrière solo dans la chanson française avec 8 albums à
ce jour. Il faut croire que les lumières du show-business ne suffisaient
pas à éclairer l’horizon de Renaud, puisque en 2005, le
démon du hard rock le reprend au travers de FURIOUS ZOO, projet parallèle,
qui se traduit par deux albums, II en 2005 et III en 2006,
voici donc la troisième édition. Pour cette troisième mouture
(en fait la quatrième si l’on prend en compte un album solo titré
Furioso), il est entouré de trois professionnels de haut niveau,
le guitariste Benoît Cousin, le bassiste Cédric Le Coz, (tous deux
ex-Spectrum et Rock Four), et du batteur Steinmann (ex-Stallion, Big Ben). Je
dois reconnaître être passé à côté des
épisodes précédents, et le soutien médiatique de
celui-ci n’a pas l’air massif, peut-être en raison du profil
éclectique de Renaud, qui heurte la partie la plus conservatrice des
« métaleux », toujours prête à crier à
la trahison. Si c’est le cas, autant ne pas laisser le suspense planer
plus longtemps, ils ont tort ! Ce Furioso IV s’inscrit comme
un véritable brûlot de hard rock, de qualité internationale,
on a peine à imaginer qu’il y a là derrière un acteur
de Starmania ! La production délivre un son puissant et somptueux, Renaud
s’impose comme un chanteur complet et varié, le choix de la langue
anglaise lui permettant de se laisser aller à des textes pas mal axés
sur le sexe, comme l’indique clairement le bien nommé S.E.X.
(In Need For It), un sujet qu’il évite pour son public
traditionnel français ! Le « shredder » de service, Benoît
Cousin, nous régale de soli et de riffs qui en disent long sur sa culture
hard rock, cela passe par exemple par du riff AC/DC dans I’ve
Heard The Message, ou bien du Blackmore dans S.E.X. (In Need For It),
ou encore du ZZ TOP dans la superbe reprise des STOOGES : Down On The
Street. Le talent des musiciens est une chose, le niveau des compositions
en est une autre, et sur ce plan là, un autre constat s’impose,
les quatorze titres s’enchainent sans la moindre baisse d’intensité,
avec un gros effort de renouvèlement permanent, des tempos variés,
allant des speed Get Out Of My Way, No More, H Bomb Child, Dangerous
Game, à la power ballade Tonight, en passant
par des mid tempos classieux à l’image de A Dead Man Won’t
Lie, avec un beau travail sur les chœurs. Les bonnes surprises
se succèdent dans le camp français, celle-là est plutôt
inattendue, si vous aimez le hard rock d’une part, et avez par ailleurs
quelques préjugés en la matière, il est temps de les balayer,
donnez une chance à cet opus, FURIOUS ZOO devient définitivement
synonyme de plaisir total garanti, pour paraphraser un titre rock bien connu
: Satisfaction Guaranteed !
Highlights : tous
Tracklist :
01. Get Out Of My Way
02. Rock Messiah
03. The Furious Zoo
04. H Bomb Child
05. Down On The Street
06. Tonight
07. No More
08. Tough Enough
09. Dangerous Game
10. S.E.X. (In Need For It)
11. A Dead Man Won’t Lie
12. Playing The Game
13. Break Away
14. I’ve Heard The Message
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