Adema ou la vie tumultueuse d’un groupe de rock, dans l’ombre
de KORN. Originaire de Bakersfield, le premier vocaliste d’ADEMA n’est
autre que le demi frère de Jonathan Davis, lui-même vocaliste
du groupe Korn. Pour cette raison, fort probable, le combo signe rapidement
chez Arista et entame des tournées marathon. N’hésitant
pas à jouer plus sur l’aspect Pop/rock musclé que sur
l’agressivité, le fanbase de Korn déçu, ne tarde
pas à se détourner du groupe. En 2003, Unstable le
2nd opus encore plus électro-acoustique, ne fait que confirmer qu’Adema
n’est absolument pas dans le même sillage. Le grand renfort de
promo et les tournées exaspérantes à la traîne
de Korn, n’attirent qu’un public, qui en fait, ne lui correspond
pas. Dès début 2004, le leader, fondateur, Mark Chavez, sans
le vouloir source de la confusion, quitte le groupe, bientôt suivi par
le guitariste co/compositeur Mike Ramson. L’on croit Adema mort et enterré.
Le batteur Kis Kohls, pensant judicieusement que l’ombre du frère
aîné, maintenant disparue offrirait d’autres perspectives,
engage Luke Caraccioli au chant et Ed Farris à la guitare. En 2005,
Planets, le 3ème opus d’Adema, voit le jour, toujours
à la fois suave et musclé, parsemé de claviers, de samples
et de touches charmeuses de Pop acidulée, mélancolique et de
vocaux de grande envergure encore plus tempéré, un excellent
album au retentissement plus positif, mais encore limité. Peu convaincu
par le durcissement de ton généralisé de la production
américaine, que les membres d’Adema comptent bien exploiter,
rebelote, le vocaliste Luke Caraccioli quitte le navire. Ce line up «
fragile » entame une nouvelle série de concerts en compagnie
de son troisième chanteur, Bobby Reeves et la préparation d’un
nouvel opus, Kill The Headlight, accouché dans un climat plus
serein.
Quelques extraits suffiront à se convaincre qu’il s’agit
d’un groupe dans la mouvance de SKILLET et autres BREAKING BENJAMIN,
avec en sus du clavier et des samples, ce qui en fait une sorte de NATIONAL
PRODUCT avec les guitares plus orientées Metal que Emo. L’introduction
de séquences répétitives synthétiques, mixées
aux guitares incisives, est exploitée à fond dès Cold
And Jaded, à la mélodie sucrée, puissante et
racée. Plus conventionnel, intro de basse et son de guitare comblé
d’effets, sur le mid tempo Brand New Thing dans l’esprit
de National Product, avec l’ajout de quelques screams en fond de refrain,
là aussi mélodie et refrain de suite mémorisable. Plus
mélancolique, les guitares finalement New Wave sur les couplets laissent
place aux riffs profonds du refrain, le cœur balance entre finesse et
muscle, Open Till Midnight laisse déjà entrevoir
toute la dextérité d’Adema. Nettement Nu Metal, couplet
hargneux, Waiting For Daylight, assure le durcissement de
ton, quelques phrasés en fin de refrain s’inspirent du Rap, tout
en conservant l’identité Pop/rock. Power ballade électro-acoustique,
Days Go By joue la carte du charme et du refrain à
chanter sous la douche. Courte intro de synthé, Prelude
mène au superbe single All These Years New Wave synthétique
revisitée, envoûtante et secondée d’une rythmique
de guitare du plus bel effet. Retour aux riffs pour What Doesn’t
Kill Us parfaitement dans la lignée de Breaking Benjamin,
alternant « patate » d’enfer et mélodie vocale digne
du meilleur power Pop/rock. Mélodie touchante et lancinante, Invisible
au refrain sévère tranche avec le couplet en arpèges
et aux arrangements vocaux exceptionnels. De loin le titre le plus Nu Metal
en raison de son intro volcanique et du refrain excité, Black
Clouds se permet des couplets très soft de Pop moderne. Intro
de type ballade électro-acoustique, Los Angeles est
un mid tempo Power Pop au refrain imparable. Malgré son intro nerveuse,
The Losers parsemé de bruitages synthétiques,
et de guitare à la U2 oscille entre New Wave et riffs syncopés
en arrière plan, un ensemble plutôt inattendu. Pour un groupe
que l’on croyait définitivement radié de la carte, il
y a peu, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il tient
une sacrée forme, les frasques et les malentendus n’auront pas
eus raison de ce super combo, si c’est pour faire des albums de cet
acabit, moi je suis preneur !
Highlights : Cold And Jaded, Brand New Thing, Open
Till Midnight, Days Go By, All These Years, What Doesn’t Kill Us, Invisible,
Los Angeles.
Tracklist :
01. Cold And Jaded
02. Brand New Thing
03. Open Till Midnight
04. Waiting For Daylight
05. Days Go By
06. Prelude
07. All These Years
08. What Doesn’t Kill Us
09. Invisible
10. Black Clouds
11. Los Angeles
12. The Losers
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