Les spécialistes teutons du happy métal sont
de retour avec leur cinquième album studio, qui vient ainsi entériner
une décade d’existence, dédiée donc à un heavy
metal symphonique et parfois speed, toujours dans la bonne humeur, par opposition
aux groupes qui préfèrent les ambiances à base de dragon
et autres monstres. La démarche du groupe s’inscrit dans la continuité,
ce qui provoque à chaque sortie d’albums des réactions épidermiques
soient très enthousiastes, soit très critiques par rapport à
un supposé « non renouvellement ». Ce qui est incontestable,
c’est le renouvellement du line-up, puisque depuis le dernier album :
The Circle of Life, trois éléments ont quitté
le groupe : Ilker Ersin à la basse, Cédric Dupont à la
guitare et Nils Neumann aux claviers, ce dernier n’a pas été
remplacé, les nouvelles recrues qui complètent le duo fondateur
sont Armin Donderer à la basse et Lars Rettkowitz à la guitare.
Alors autant ne pas laisser planer le suspense, cet apport de sang neuf n’a
en rien révolutionné la formule, par contre la qualité
est à nouveau au rendez-vous. Non seulement les deux petits nouveaux
jouent bien, mais ils s'avèrent être aussi d'excellents compositeurs,
avec l’écriture de quatre des onze morceaux, les autres étant
le fruit du duo fondateur Bay et Zimmermann, assurant cette fameuse continuité
! Stylistiquement, Dimensions s’inscrit comme un mélange
des deux derniers studios, ce que confirme le batteur Dan : « Nous avons
intégré notre inclinaison pour les titres rapides et très
mélodiques d'Eternity avec les éléments plus contemporains
et bombastiques de The Circle of Life ». L’excellente production
est signée par le très expérimenté Tommy Newton
qui compte à son actif des pointures comme UFO, HELLOWEEN, KAMELOT, VICTORY,
et Paul Raymond Gregory s’est acquitté de l’artwork (Blind
Guardian, Molly Hatchet, Saxon). Alors s’il y a peu de surprises quant
au style général, l’omniprésence, pour ne pas dire
l’avalanche de mélodies entraînantes et renouvelées
sur tous les titres, est épicée par quelques trouvailles comme
les chœurs enfantins remarquablement bien intégrés dans Innocent
World, ou les instruments celtiques sur Far Away,
ou encore des éléments électroniques contribuant à
donner une ambiance « métallique » à Blackened
Sun. Et puis les mélodies sont souvent magnifiées par
le chant impressionnant de Chris Bay, et des chœurs qui s’apparentent
par moment à ceux de certains titres de QUEEN, comme United Alliance,
Light Up The Sky ou My Dying Paradise. Hormis l’habituelle
intro passe partout, tous les titres frisent l’excellence et classent
cette production dans le top 2007, et si d’aventure, vous croisez quelque
chronique méprisante envers cette œuvre, et bien n’en croyez
pas un mot, il s’agit probablement d’allergiques au heavy metal
forcés par leur rédaction à chroniquer contre vents et
marées ! Indéniablement l’alliance du rock et des mélodies
dans une telle harmonie devrait au contraire remporter le suffrage de tous les
amateurs de rock mélodique, au-delà des habituels clivages de
genre.
Highlights : tous sauf l’intro Demons Dance
Tracklist :
01. Demons Dance
02. Innocent World
03. United Alliance
04. Mr. Evil
05. Queen Of My World
06. Light Up The Sky
07. Words Of Endeavour
08. Blackened Sun
09. Dimensions
10. My Dying Paradise
11. Magic Moments
12. Far Away
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