On aura beau dire, Hawaï n’est pas spécifiquement une «
terre du rock », les groupes de tous poils, sur l’île ne
sont pas légion. C’est peut être pour mieux préparer
l’avènement du monument NATIONAL PRODUCT, car c’est une
perle rare. Danny Castler, chanteur et membre fondateur, est originaire de
Californie ; les deux précédents albums avec un line up et un
label différents, ont été enregistrés au Canada,
le vocaliste, mécontent du résultat, reconnaît qu’il
donnait dans du Post Hardcore brutal et pas assez mélodique. De retour
en Californie, il n’a de cesse que de concocter un nouveau projet, il
vogue vers Hawaï, afin de retrouver quelques amis avec lesquels il entend
former le « vrai » National Product. Il faut croire que les parois
du bateau n’étaient pas étanches, du Canada il a rempli
les soutes d’un rock souvent recherché, complexe aux multiples
facettes, de Californie, il n’a pas oublié l’univers sonore
de haute volée et la maîtrise instrumentale parfaite, et de l’insularité,
l’originalité et une rare curiosité en terme de créativité.
L’album Luna cultive la différence, la bataille instrumentale
doublée d’une densité effervescente. Bien sûr, il
y a des connotations, ANBERLIN, 30 SECONDS TO MARS, et même PAPA ROACH,
mais la personnalité du groupe est tellement forte, qu’elle est
unique ! En bref une vraie tuerie ! La tension, la puissance qui émane
de l’album me laisse pantois. By All Means est un univers
à lui tout seul, fracassant refrain avec une telle performance vocale,
il n’y a pas de mot ! Nous n’en restons pas là, l’intro
mid tempo de Collision laisse place aux rythmes effrénés
presque violents et aux ponts agrémentés de riffs hard rock,
quelle maturité dans les retournements de situation, Medicated,
dans le même esprit nous dirige d’horizons musicaux variables
en horizons inattendus, secondé par des vocaux supplices à donner
le vertige. La ballade Love Me, subtile d’une rare
finesse, tout simplement belle, transcendante. Intro de basse pour Sad
Excuse, rythmique purement Emo, les meilleurs ingrédients
du hit en quelques notes, breaks changeants, vocaux d’enfer. Dans le
genre LOST PROPHETS, Valentine frise le screamo et le New
metal alternativement, purement et sauvagement rock. Paper And Ink,
à nouveau aux riffs hard rock fortement métallisés, n’est
pas sans lorgner vers BULLET FOR MY VALENTINE, refrain assassin, rythmique
criminelle, une compo au couteau. Petit instant de calme relatif avec Where
Do You Go, la deuxième power ballade, quel génie, à
la fois émotionnelle, entraînante, sensuelle. Retour à
la « patate » Quay, nous propose un titre dense
aux plans diversifiés où la voix de Castler est mise en valeur
par des rythmiques impressionnantes. November Night, encore
un copieux son d’enfer, des effets de guitares stéréophoniques,
pour un mid tempo mélancolique, au final onirique et émouvant.
Sean Song, à la sauce fortement pimentée, chœurs
et vocaux survoltés, hanté par l’extrémisme turbulent
d’antan. Pour terminer, Explode, avec son intro acoustique
trompe le jeu, mid tempo radical, en guise d’uppercut terminal, on ne
pouvait faire mieux, montée en puissance, d’échelon en
échelon, une telle maîtrise des vocaux oscillant entre férocité
et frisson c’est proprement ahurissant. Je vais faire criser un de mes
confrères, j’ai une nouvelle étiquette : National Product
c’est du mortel Modern rock F.M. eh, finalement, cela ne convient pas
si mal !
NB : écoute de plusieurs titres sur site
officiel
Highlight : By All Means, Medicated, Love Me, Paper
And Ink, Where Do You Go, November Night, Explode.
Tracklist :
01. By All Means
02. Collision
03. Medicated
04. Love Me
05. Sad Excuse
06. Valentine
07. Paper And Ink
08. Where Do You Go
09. Quay
10. November Night
11. Sean Song
12. Explode
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