Nos amis de SONATA ARCTICA avaient scié tout le monde en 1999 avec
Ecliptica, un album quasi-parfait. Les finlandais avaient d´emblée
réussi à faire leur trou parmi une concurrence pourtant pléthorique
et étoffée. Nous savions déjà qu´ils étaient
capables de composer des hymnes métal rayonnants, qu´ils étaient
des musiciens de grande classe. Après une tournée triomphale
avec STRATOVARIUS et RHAPSODY qui leur aura permis de prendre du galon, ils
nous en remettaient une autre rasade ! On retrouve pour l’essentiel
ce qui avait plu sur Ecliptica : morceaux speed, compositions inspirées
et bien prenantes, on franchit même avec ce nouvel album une nouvelle
étape dans la qualité de l'écriture. On trouve ici certes
des titres très directs et très accrocheurs, avec de superbes
nappes de claviers et une rythmique excellente, mais surtout quelques morceaux
plus longs, et très travaillés, alliant ambiances et complexité.
On commence par l’intro …Of Silence, l'instrumental
avec une narration distillant lentement quelques mots au milieu de l'ambiance
au piano, et on enchaîne directement sur l’ultra-speed Weballergy
: pas de secret, c’est un morceau speed comme on les aime, avec une
rythmique survitaminée. Le chant de Tony est très bon, les mélodies
au clavier ne sont pas oubliées, du Sonata assez classique, le groupe
appose sa marque d’entrée de jeu, et qu’est-ce que c’est
bon ! Le chef d'oeuvre The End Of This Chapter est pour moi
un des morceaux cultes de Sonata Arctica, complexe avec une intro plutôt
étonnante au piano… avant que le chant nous prenne aux tripes,
vibrant d’émotion. L’arrivée de la section rythmique,
le morceau tisse ses ambiances, avec de temps à autre l’irruption
brutale d’une voix écorchée, les passages calmes ou speed…
Un petit joyau ! Vient ensuite le rapide et mélodique Black
Sheep, condensé d´efficacité dans tous les registres,
servi par une production colossale des Mika/Miko du Finnvox avec des claviers
magnifiques, de superbes lignes de chant sur le refrain : encore un morceau
d'une très grande efficacité. Place maintenant à la véritable
ballade Last Drop Falls qui peut même faire songer
par moments à SCORPIONS : superbe, assez typique des ballades du groupe,
reprenant souvent le thème de l’amour déçu ou trahi,
un solo de folie inspiré, un morceau magnifique. Sing In Silence
encore une nouvelle bombe, on a le droit cette fois-ci à un mid-tempo
qui commence très doucement comme une ballade, avant d’accélérer
dès lors que la batterie entre en piste. Le chant de Tony est un peu
plus bas qu’à l’ordinaire, un peu moins forcé avec
un solo superbe et un refrain terriblement accrocheur… bref, l’excellence
est une fois de plus au rendez-vous. Le groupe nous offre meme une nouvelle
vesion encore plus rapide de l'excellent San Sebastian présent
sur le EP Successor. Finalement pas si différente de l'originale
que cela, disons qu'il aurait mérité de figurer sur Silence
mais en tant que bonus track simplement !! L'instrumental Revontuet
est un intermède néo classique du plus bel effet, intelligemment
casé entre deux ballades, les Finlandais nous font ici une démonstration
de mélodie et de technique exemplaire. L’album touche à
sa fin, avec l'étonnant The Power Of One, la plus
longue chanson de cette galette avec ses superbes nappes de claviers, narrations,
chant calme, le morceau s’annonce déjà fort bien, et continue
avec changements d’ambiances, tempo un peu plus enlevé dans le
dernier tiers du morceau, le tout dans une ambiance onirique, laissant pour
finir l’auditeur sous le charme. Sonata Arctica trouvait le compromis
idéal entre ses influences et son style propre, alliant des compos
speed à des mid tempo en passant par de superbes ballades. Ecliptica
était l’album de la révélation, Silence
est celui de la confirmation !