Au premier abord, je ne trouvais pas cette pochette à la Gutter
Ballet de Savatage très engageante. Je me voyais déjà
passer par les armes d'un groupe de metal progressif sombre et glacial. Erreur
de jugement. Premièrement, LEANDRA n'est pas un groupe, mais une jeune
artiste allemande d'origine biélorusse. Pas forcément plus engageant
vous me direz, sauf quand on s'intéresse de plus près au contenu
de ce cd, qui nous embarque dans un univers féminin délicat
et très marqué, à la croisée de KATE
HAVNEVIK (référence la plus évidente à mon
avis), KATE BUSH ou BJORK sans la folie. Ophelia Dax alias Leandra a fait
ses armes au piano, formation classique, et on retrouve cet élément
dans de nombreux titres, auxquels elle a mêlé des influences
allant du trip hop à la pop atmosphérique en passant par le
gothique. Ne vous attendez pas à des murs de guitares, la musique de
Leandra est plutôt du genre introspective, la facette gothique se retrouve
plus dans l'approche très mélancolique de bien des compos. Ceci
n'interdit pas à ce disque une certaine légèreté,
bien que l'atmosphère générale ne soit pas non plus à
la franche gaîté, mais ce Metamorphine n'est pas de
ces disques qui vous accablent par des climats dépressifs malsains.
A l'écoute des premiers titres, on se laisse même facilement
attirer dans l'univers de la chanteuse, les mélodies sont souvent accrocheuses,
comme par exemple le très bon Coloured, mais aussi
The Art Of Dreaming (en duo avec le chanteur Sven Friedrich
de ZERAPHINE) et ses nappes de clavier particulièrement aériennes,
ou encore Lie To Me, des titres dont le renfort de rythmiques
electro rapproche plus que jamais Leandra de Kate Havnevik. Malheureusement,
contrairement à la norvégienne, Leandra ne parvient pas à
garder cet éclat mélodique tout au long de l'album. Après
une première partie de très belle tenue, la jeune femme sombre
dans des compos aux mélodies nettement moins accrocheuses, ou plus
difficiles d'accès (les insupportables Son Of Venus et
Lullaby, ou les guère plus fameux Pi et
Inverted Mirrors Of Decay), et dans ce style intimiste plus que dans
d'autres, ça ne pardonne pas. Même si quelques titres se révèlent
plus intéressants après quelques écoutes (la ballade
piano/voix Angeldaemon, voire même Naked Eyes),
l'ennui ne tarde pas à s'installer, pour finalement nous laisser dans
un état proche de la léthargie. Il ne faudrait pas pour autant
en oublier la très intéressante première partie, qui
nous présente une artiste capable de nous séduire encore à
l'avenir.
Highlights : Coloured, The Art Of Dreaming, Lie To Me, Noisy Awareness,
Angeldaemon
Tracklist :
01. Noisy Awareness
02. Lie To Me
03. The Art Of Dreaming *
04. Coloured
05. Naked Eyes
06. Angeldaemon
07. Tyberi Folla
08. Son Of Venus (Danny's Song)
09. Lullaby
10. Pi
11. Inverted Mirrors Of Decay