Que le temps est long à attendre que l’un de ses groupes préférés daigne refaire un nouvel album avec de nouvelles chansons. A vrai dire je n’espérais plus que CHICAGO ressorte un jour un nouvel opus. Depuis l’album 21, seize ans se sont écoulés. Alors certes il y a eu un nombre incalculable de compilations et puis en 2003, grâce à leur nouveau label Rhino, la sortie d’un coffret incontournable pour tous les fans du groupe. Sur ce coffret on retrouvait d’ailleurs des titres inédits qui faisaient regretter que le groupe ne se remette pas à composer pour une nouvelle galette. Et à la fin 2005, j’apprends que le groupe sortira un nouvel opus en mars 2006 baptisé XXX. Le problème quand on attend un cd depuis longtemps, c’est que l’on risque d’être déçu. A la fin de l’écoute de ce XXX, on est pleinement rassuré et on savoure un très grand album et le retour d’un très grand groupe. Feel - le titre qui ouvre le cd et qui le clôt dans une version avec cuivres - est absolument sublime. Ce titre est différent du répertoire habituel et propose un AOR Pop de grande classe, maîtrisé de main de maître par la voix chaude de Robert Lamm. Il est à noter - et cela se retrouvera tout au long du cd - que le nouveau guitariste Keith Howland apporte une touche plus rock au combo et permet de mettre les guitares bien plus en avant que par le passé. King Of Might Have Been est une ballade Chicagoesque interprétée par Jason Scheff où on retrouve toute la beauté et la complexité de la partie vocale. Caroline postule pour le titre de l’année, une putain de bombe, un hit en puissance, un must… j’arrête, je n’ai plus de qualificatif. Ensuite, on enchaîne avec deux duos sublimes, un entre Bill Champlin et Shelly Fairchild et l’autre entre Jason Scheff et le groupe Rascal Flatts. Deux petits bijoux remplis d’émotion. Long Lost Friend nous gratifie comme par le passé d’un duo entre Scheff et Champlin, incontournable. Puis on attaque la partie un peu plus groovy du cd avec 90 Degrees And Freezing ou le mélange cuivres et guitares fait de ce titre l’un des plus puissants de ce XXX. Sur les morceaux d’après, c’est Bill Champlin qui se taille la part du lion avec Where Were You et Already Gone, deux morceaux groovy à souhait bien dans la lignée des opus solos du monsieur. Le magnifique Come To Me Do est un hymne soul, Lovin Chains et son intro à la guitare sèche qui repart dans le groove avec l’apport des cuivres non négligeables. On finit par le morceau le plus jazz du cd l’excellent Better. Vous l’aurez compris, on est pas loin de la perfection. On retrouve d’un coté le Chicago que l’on aime, la prédominance des cuivres, le travail hyper léché au niveau des vocaux, et puis on découvre une facette plus actuelle du groupe avec un gros apport de guitare électrique et des arrangements plus actuels, ceci ne dénaturant en rien l’âme du groupe. En tout cas moi je dis merci les gars pour cet album, mais n’attendez pas 16 ans de plus pour en refaire un autre !