Voilà un petit bonhomme qui ne paie pas de mine, plombier de son état,
et musicien amateur le weekend avec ses amis et son groupe BREED. En 98, à
la faveur d’un radio crochet voilà cette petite bande hétéroclite
qui enregistrent un cd, puis un 2nd en 2002 sous le nom de FENRIK LANE, sans
grand retentissement outre mer du nord. Un peu par hasard KURT NILSEN tente
le concours international TV IDOL en 2003, avec quelques titres personnels
de new country aux odeurs de Californie, pourtant chez lui, pas question de
palmiers, c’est plutôt les sapins, pas de sable chaud non plus,
c’est plutôt les fjords, cette voix sans égal est directement
issue des glaciers de Bergen en Norvège. Et voilà celui que
l’on surnomme le hobbit à la voix d’ange propulsé
au devant de la scène, certains se souviendront peut être de
ce duo extraordinaire avec MARION RAVEN, It’s All Coming Back To Me
Now, et le bougre remporte le 1er prix devant KELLY CLARKSON. Cet avatar nordique
de KEITH URBAN et de CHRISTOPHER CROSS, apparemment sans prétention,
sans battage intempestif est devenu une fierté nationale et une institution
en Scandinavie et au-delà, (à part chez nous, comme toujours
!) jugez plutôt : 4 fois disque de platine pour son 1er opus, idem pour
A part Of Me, le second, et 6 fois disque de platine pour Live
Hallelujah. Tête froide, le succès grandissant et assurément
le talent avec, il propose cette bombasse, ce skud extra terrestre : Push
Push, et prévoit déjà pour février 2008 un
Country Album, en compagnie, excusez du peu, de Willy Nelson !
Revenons à Push Push, s’il comporte encore des traces
non dissimulées de New country , cet album amorce un tournant, qui,
sans être décisif, se veut plus intimiste et plus Pop/rock, tout
en conservant ce qui fait que Kurt Nilsen reste Kurt Nilsen, une beauté
indescriptible. Amateurs de mélodies imparables, de voix suave et émouvante,
d’arrangements sans égal, ou tout simplement de musique intemporelle
et d’artiste avec un grand A, l’album 2007 nous arrive de Bergen.
Pop acidulé guitare secondée de piano Reality Kicks
In, est-ce pensable une telle simplicité et une telle émotion
avec quelques notes ? L’album commence fort, très fort, une mélodie
sublime, et ce n’est pas fini, Silence sent bon la
westcoast ; ce titre est purement du génie à l’état
pur, pas de démonstration et d’artifices inutiles, émotion
rien que l’émotion. Enthousiaste et teinté de New Wave
à la U2, Push Push, avec la force et le sens de la
mélodie irrésistible en plus, le moindre détail des arrangements
frise la perfection. Ballade pour piano et voix aux relents New Country, I’ll
Forget You, quelle magnificence cette voix d’ange, elle me
prend aux tripes et ça continue avec Every Once In A While,
une telle expressivité vocale ne peut que laisser pantois, songeur,
presque aux larmes, c’est clair ce type vient d’ailleurs ! Troisième
ballade au piano et rythmique minimaliste avec un refrain mid tempo, Tearing
Me Up Inside, si cela ne laisse pas sans voix une sensibilité
si intense, c’est à n’y rien comprendre ! Intro de piano
et montée en puissance contenue pour Still They Wait,
de nouveau un faux air de Bono et sa bande, un titre subtil et vaporeux. Retour
au côté ouest outre Atlantique avec Blind Me,
aveuglant c’est le moins que l’on puisse dire, superbes les arrangements
de guitare et de claviers en arrière plan, un refrain à chanter
du soir au matin. Et mon titre préféré Come On
fortement teinté d’A.O.R. irrésistible, à chaque
écoute la claque ! Avec une telle performance je veux bien être
masochiste. Un titre piano guitare acoustique pour terminer, presque Smooth
Jazz, Dance With Me clôture ce trop court album en
beauté, on aimerait encore plonger dans cet univers somptueux et harmonieux,
encore un peu, ok j’appuie sur repeat…