Le hard FM, c'était mieux avant. Les années 80 aussi. Fort
de cette réflexion pleine de bon sens, NIGHT RANGER réapparaissait
en 1997 avec un Neverland qui marquait un second souffle dans la
carrière du groupe, en proposant le parfait compromis entre la préservation
de leur identité et la nécessité d'actualiser leur son.
La bande à Jack Blades en remettait une couche un an plus tard avec
Seven, d'une manière un chouia moins étincelante quoique
nettement au dessus de la moyenne, mais depuis, plus rien. Night Ranger sort
aujourd'hui de neuf années d'hibernation, et à la découverte
des premiers extraits, j'avais tendance à me dire que Night Ranger,
c'était également mieux avant. Les pochettes de leurs albums
aussi (Frontiers ou la révolution ludique dans l'industrie discographique
: alignez vos cds du groupe, et chassez l'intrus...). Je retrouvais le son
modernisé de Neverland et Seven, mais d'un point
de vue mélodique, rien ne m'accrochait vraiment l'oreille. Et puis
en découvrant l'album dans son intégralité, après
quelques écoutes, mon avis est maintenant loin d'être aussi tranché.
D'emblée, les californiens nous surprennent par un son bien plus heavy
que d'habitude sur Tell Your Vision, mais tout ceci s'adoucit
assez vite grace à des lignes mélodiques nettement plus subtiles
que les gros riffs balourds de la mise en bouche. Le très bon Drama
Queen tend à confirmer - après quelques écoutes
- le bon niveau global des compos, qui alternent entre morceaux percutants
(le très bon Wrap It Up, White Knuckle Ride
et ses faux airs nu metal, le plus théatral et un peu loufoque Rockstar...)
et d'autres un peu moins débridés aux sonorités plus
acoustiques comme le très bon Hole In The Sun et son
petit côté bluesy, ou les (semi) ballades Fool
In Me, Revolution 4am ou encore la plus classique There Is
Life qu'on aurait pu trouver sur un album solo de Kelly Keagy. Le
line up a beau être une nouvelle fois amputé de la présence
du claviériste originel Alan Fitzgerald (remplacé comme sur
scène par Michael Lardie de GREAT WHITE), on a tendance à retrouver
une fraîcheur et un enthousiasme proches de l'album de la réunion
- Neverland - sur la majorité des compos (les très
entrainants You're Gonna Hear From Me, Drama Queen, l'excellent
Whatever Happened, etc...). Le duo de tueurs Jeff Watson
et Brad Gillis s'en donnent de plus à coeur joie sur la majorité
des titres, qui dégoulinent de solos assassins et comme toujours inspirés,
ce qui n'est pas pour gâcher la fête ! Non, Night Ranger n'a finalement
pas raté le coche avec ce nouvel album. Il ne se dégage certes
pas de classique incontestable dès les premières écoutes,
mais il s'avère en revanche évident que Night Ranger a toujours
des choses intéressantes à exprimer musicalement. Virevoltant,
chatoyant, vivifiant, et d'un niveau finalement tout à fait comparable
à Seven (si ce n'est meilleur encore), ce Hole In The
Sun démontre après plusieurs tentatives en solos plus ou
moins convaincantes qu'il subsiste toujours une alchimie très particulière
dès lors que ce fabuleux groupe se retrouve, malgré les années.
Une dream team de ce calibre ne se désagrège pas du jour au
lendemain !
Highlights : Drama Queen, Whatever Happenened, You're Gonna Hear
From Me, Tell Your Vision, Wrap It Up...
Tracklist :
01. Tell Your Vision
02. Drama Queen
03. You're Gonna Hear From Me
04. Whatever Happened
05. There Is Life
06. Rockstar
07. Hole In The Sun
08. Fool In Me
09. White Knuckle Ride
10. Revelation 4am
11. Wrap It Up
12. Being