CHEAP TRICK est de retour, et il n’aura pas cette fois ci fallu attendre 6 ans entre deux albums studio, le précédent, Special One, datant de 2003. Nous étions par ailleurs resté sur une semi déception avec un album mitigé, déception que Plunk avait mis en lumière dans sa chronique, le diagnostic était sans appel : « l’effet cheap trick », ce rock festif inimitable avait perdu de sa saveur, et le groupe ayant alors 30 ans d’existence, l’avenir semblait hypothéqué. Eh bien à 33 ans au compteur, le groupe remet avec Rockford les pendules à l’heure. Rockford est le nom de la ville où le groupe s’est formé, et aussi la ville d’origine du guitariste Rick Nielsen, cela a probablement valeur de symbole. Rentrons dans le vif du sujet avec Welcome To The World, et l’on retrouve le Cheap Trick festif de Dream Police, tout y est, l’enthousiasme, le refrain accrocheur, bref un premier hit. Perfect Stranger a été choisi comme single, c’est un bon choix, il a été produit et co-écrit par Linda Perry (ex 4 NON BLONDES), c'est du Trick classique, parsemé de riffs et de refrain entraînants, un autre hit. A noter que sur le reste de l’album, il y a l’empreinte du producteur fort connu Jack Douglas, autant dire que la production est irréprochable. Sur la belle semi ballade If It Takes A Lifetime, les vocaux de Robin Zander sont très soignés, avec quelques claviers en arrière plan, le morceau s’apparente un peu au style ELO. Le ton se durcit avec Come On Come On Come On, un rock comme son titre le laisse supposer un peu basique et répétitif, mais dont l’énergie sera communicative sur scène. Dans la merveilleuse ballade O Claire, Robin se fait plaisir dans un registre qu’il maîtrise, c’est celui de Mc Cartney ou des BEATLES, où les harmonies sont belles et douces. This Time You Got It continue dans l’ambiance Beatles sur un tempo plus soutenu, et le rock festif reprend ensuite le dessus avec un nouveau hit : Give It Away. One More change complètement l’ambiance avec un rock au rythme parfois un peu disco-funk, Robin pousse la voix et les riffs deviennent rageurs par moments. Après trois nouvelles perles mélodiques avec des refrains tous plus entraînants les uns que les autres, Decaf clôture l’album en beauté avec une évidence, le groupe est aussi à l’aise dans le hard rock, le riff est ici presque heavy, le morceau n’est pas vraiment décaféiné ! Cheap Trick a donc réussi à faire du grand Cheap Trick, ce cocktail détonnant et festif de rock, power pop et hard si unique, et à retrouver le niveau en termes de hits jouissifs de l’époque de Dream Police, et au final une production qui marquera l’année 2006.