Voici déjà le retour de « The voice of
rock », celui qui fait partie de ces chanteurs dont le talent est presque
sans limite, et qui pourraient chanter le bottin sans que l’on s’en
aperçoive, comme aime à le répéter mon collègue
Fab. Et bien il existe désormais une épreuve encore plus ardue
que le bottin, c’est de chanter du Funk pour Frontiers. Je m’explique,
le Funk est une discipline en général fort peu prisée dans
le milieu du rock mélodique, et je ne fais pas exception à cette
règle. GLENN HUGHES aime le funk, et tout au long de sa discographie
solo, il a toujours su glisser dans son hard rock une dose plus ou moins importante
de ce style, mais sans jamais dépasser un seuil qui fait que pour ma
part, j’ai jusqu’à présent adhéré à
la plupart de ses albums, notamment Music For The Divine en 2006. Mais
toutes les interviews de Glenn laissaient présager que ce seuil allait
exploser puiqu’il répétait volontiers qu’il allait
enfin se faire plaisir, suivre totalement ses envies, et donc faire un album
100% Funk, comme l’indique symboliquement les initiales du titre. C’est
effectivement le cas, mais que vient ajouter à cela Frontiers dans l’affaire.
Cela provient du "warning" accompagnant le cd promotionnel et expliquant
qu’il était enregistré avec la technique du voice over,
une voix qui répète inlassablement pendant les titres «
you are listening the Glenn Hugues album : Funk », merci on avait remarqué
! Ce procédé n’est pas nouveau mais concernait d’autres
labels moins chroniqués ici, il est sensé combattre le piratage
jusqu’à l’édition officielle d’un cd. Alors
inutile de s'appesantir sur la difficulté, pour un chroniqueur de faire
partager le plaisir censé apporté par un album, ce plaisir étant
largement entamé par ce parasitage. Autant dire que le cumul voice over
+ Funk ne favorise pas cet opus, relégué d’office après
une première écoute dans les derniers de la pile des cd à
chroniquer, et bien après sa sortie ! C’est ce qu’on appelle
l’effet pervers, j’espère que Frontiers en prendra la mesure,
pour ma part ces cd ne sont plus prioritaires ! Venons en au contenu, avec deux
points positifs, la très bonne production de Glenn, et sa prestation
vocale, qui, même si elle n’est pas mise en valeur par les mélodies
accrocheuses du hard rock, n'en demeure pas moins excellente. Les points négatifs
s’articulent autour de la monotonie engendrée par le 100 % Funk,
à savoir des riffs, des refrains et des rythmiques qui se répètent
et qui se ressemblent. Les mêmes titres, noyés dans une structure
mélodique classique, passent comme une lettre à la poste, mais
sur la longueur, donnent un sentiment d’indigestion. A noter Oil
And Water et plus encore Too Late To Save The World,
qui sortent du lot, en jouant un peu plus la carte mélodique. Au final,
cet album satisfera sans aucun doute les amateurs de Funk, pour les autres,
il n’est plus qu’à attendre que Glenn en revienne au hard
classique, avec lequel il s’est fait connaître avec David Coverdale,
et à l’image de la dernière production exemplaire de Whitesnake.
Highlights : Too Late to Save the World, Oil And Water
Tracklist :
01. Crave
02. First Underground Nuclear Kitchen
03. Satellite
04. Love Communion
05. We Shall Be Free
06. Imperfection
07. Never Say Never
08. We Go To War
09. Oil And Water
10. Too Late to Save the World
11. Where There's A Will
12. Love Communion (videoclip)
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