Certains musiciens sont réellement des boulimiques du travail, des acharnés des studios d’enregistrement dont il semble difficile de les déloger. Pour ceux d’entre vous qui lisent régulièrement les chroniques de Rockmeeting, le nom de Christian Rivel ne vous est sans doute pas inconnu puisqu’en plus d’être le chanteur de NARNIA, il officie aussi au sein de AUDIOVISION et DIVINE FIRE, deux formations qui ont sorti leurs premiers albums respectifs cette année, deux albums de qualité chroniqués ici même en juillet dernier. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’ami Christian (qui va finir par faire partie des murs de Rockmeeting si ça continue) nous en remet une couche, aidé pour cela de son compère Linus Kase (claviériste dans Narnia) avec qui il forma FLAGSHIP en 2002. Avec ce Maiden Voyage, on se replonge directement dans l’époque glorieuse du Rock/Hard Rock prog. de la fin des 70’s, cette période qui donna naissance à des albums fabuleux comme Song For America, Point Of Know Return (la comparaison entre l’artwork de ce dernier et celui de Maiden Voyage s’impose), The Grand Illusion ou Pieces Of Eight… En effet, dès les premières notes de Heart Is The Center, le décor est planté : des structures musicales alambiquées et des mélodies tout à fait dans l’esprit de KANSAS ; des chœurs et des synthés dignes de STYX… bref, on se croirait revenu au temps où ces deux très grands groupes étaient au sommet de leur art (nostalgie, nostalgie…). Les titres tournent tous autour des sept/huit minutes tout en donnant l’impression d’être trop courts tellement le songwriting et l’interprétation sont superbes, les changements de tempos et d’ambiances sont autant de rebondissements qui ne laissent place à aucun moment de faiblesse. En guise de cerise sur le gros gâteau, l’album se termine par une reprise de KERRY LIVGREN, Ground Zero issu de son premier album solo, reprise où Kerry apparaît lui même en guest. On peut dire sans risques qu’avec cet opus, les fans du Kansas et du Styx de la plus belle eau vont se régaler, et même si une petite larme de nostalgie est tout à fait compréhensible, ne voyez pas ici un simple regard en arrière car Flagship se veut actuel et remet au goût du jour une façon d’écrire une musique émouvante, belle, profonde, et nous propose une sorte de retour vers le futur plein d’espoir pour les amateurs du genre.