Cela faisait longtemps que les fans attendaient ça,
la reformation originale de ASIA. En effet depuis 1983 et la sortie du second
opus Alpha, le line up avait pour le moins changé. Steve Howe
le guitariste avait quitté le navire pour le troisième opus Astra,
remplacé par Mandy Meyer et ensuite ce fut le tour de John Wetton et
de Carl Palmer. Geoff Downes restait seul en scène mais continua l’aventure
avec John Payne. Downes et Wetton se reforment à deux pour le projet
Icon qui sortit deux albums puis en 2007, une tournée avec les membres
originaux voit le jour. Cela donna un live l’an dernier Fantasia Live
In Tokyo. Ce live comme souvent avec Asia n’est pas inoubliable.
Ils n’ont jamais, à mon avis, retranscrit en concert, la complexité
et le son lié à leur musique. En 2008, sort ce Phoenix
avec une pochette faite par le légendaire Roger Dean qui avait dessiné
les premières pochettes du groupe. Après ce rapide historique
que reste t il de nos papys du rock ??? Physiquement déjà, il
faut éloigner les enfants de peur de provoquer des cauchemars. En effet,
Steve Howe ressemble à une momie qui pourrait jouer tranquillement sans
maquillage dans un film fantastique. John Wetton a grossi et a subi une opération
du cœur il y a peu. Carl Palmer et Geoff Downes s’en tirent le mieux
même si ils ne font pas perdreaux de l’année. Pour les amateurs
de nouvelles sonorités il faut passer son chemin. En effet, à
l’écoute de ce Phoenix on ne peut pas dire que le groupe
ait fortement évolué musicalement. Même le son de synthé
nous le joue très 80. Je dirais que ce qu’il manque le plus sur
cet opus c’est le souffle épique qui transparaissait sur les trois
premiers albums. Que ce soit au niveau du son ou même de la puissance
qui se dégage des compos le compte n’y est pas. Maintenant, pour
les fans du groupe dont je fais partie, il y a quand même quelques très
bons titres. Never Again par exemple qui nous rappelle la verve
d’antan, la superbe ballade Heroine où Wetton
donne le meilleur de lui-même, le léger mais très mélodique
Alibis, la très réussie I Will Remember
You là aussi dans le plus pur style slow qui tue, l’entrainant
Shadow Of A Doubt et pour finir Extraordinary Life.
Le reste passe du moyen au franchement ennuyeux comme les deux titres de 8 minutes,
Sleeping Giant/No Way Back/Reprise et Parallel Worlds/Vortex/Deya
où le poids des ans se fait sentir franchement. Ca sent bon la maison
de retraite après avoir regardé un bon vieux Derrick, Des Chiffres
Et Des Lettres, s’être enfilé un gâteau de semoule
et aller se coucher. Dans l’ensemble, un album sympathique qui s’écoute
avec plaisir sans transcender l’auditeur vers des sommets. Mais cela reste
Asia…
Tracklist :
01. Never Again
02. Nothing's Forever
03. Heroine
04. Sleeping Giant/No Way Back/Reprise
05. Alibis
06. I Will Remember You
07. Shadow of a Doubt
08. Parrallel Worlds/Vortex/Déyà
09. Wish I'd Known All Along
10. Orchard of Mines
11. Over and Over
12. Extraordinary Life
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