Même libéré de ses obligations avec MASTERPLAN, Jorn Lande ne s’est pas mis en vacances pour autant, puisque après son album solo The Duke en 2006, et avant les productions suivantes, notre talentueux vocaliste revient occuper le terrain avec deux albums simultanés, un best of et un album de reprises. Comme son titre l’indique, Unlocking The Past est l’album des reprises. L’exercice des reprises peut s’avérer périlleux et les exemples de réussites en la matière ne sont pas si nombreux. Autant dire de suite que la tentative de Jorn se traduit par un résultat plutôt mitigé. Jorn est familier avec cet exercice, et n’hésite pas à dévoiler ses influences, notamment celle de David Coverdale, quitte à entretenir la comparaison systématique que d’aucuns effectuent entre les deux chanteurs. C’est donc tout naturellement que deux morceaux de David apparaissent dans cet album, Fool For Your Loving dans le cadre de WHITESNAKE, et Burn dans le cadre de DEEP PURPLE. Au niveau vocal, pas de surprises, la prestation de Jorn est au moins au niveau de celle de David, par contre, là où le bât blesse, c’est au niveau des orchestrations. Dans la liste pléthorique des invités, il n’y a pas vraiment de noms très connus, mis à part Don Airey (Deep Purple) aux claviers, John Macaluso (ARK), Jorn Viggo Lofstad, le guitariste attitré de Jorn en solo, et Morty Black à la basse (TNT). Y a-t-il une relation de cause à effet, difficile à dire, ce qui est certain, c’est que les orchestrations sont jouées sans originalité, voire sans flamme, la routine n’est pas bien loin, et cela vient gâcher quelque peu le plaisir, les lignes vocales étant elles de très bon niveau. Du point de vue du choix des morceaux par contre, pas de faute de goût à signaler, au contraire, les grands standards du hard rock sont là, au premier rang desquels le formidable On And On de MSG, qui ouvre de façon symbolique l’opus. Cette version remet magnifiquement le morceau au goût du jour, d’autant que les lignes mélodiques de Schenker sont ici restituées avec brio, en complément des lignes vocales de Jorn, et l’on se prend à rêver d’une association entre les deux hommes, le MSG aurait bien besoin actuellement de rehausser ses lignes vocales de cette manière ! Le reste du répertoire fait appel à trois décades de hard rock, avec du THIN LIZZY bien interprété, KISS, BAD COMPANY, CITY BOY, et puis pas moins de deux morceaux consacré à Dio, l’un issu de la période BLACK SABBATH : Lonely Is The Word, l’autre de RAINBOW : Kill The King, dans les deux cas, Jorn se sort de cet exercice délicat avec les honneurs. Au final la prestation de Jorn est une fois de plus époustouflante, dommage que les orchestrations ne suivent pas systématiquement. Néanmoins cette galette peut s’avérer un excellent choix pour tous ceux qui voudraient à la fois découvrir quelques bons vieux classiques du hard rock et la formidable voix de Jorn Lande.