Pour passer le temps, il y a les adeptes des mots croisés, d'autres
préfèrent le Scrabble, le boss de Frontiers s'amuse quant à
lui à touver des noms improbables à des projets solos anonymes,
aux pochettes parfois aussi improbables que le nom, comme c'est le cas ici,
avec ce premier album de INDIGO DYING dont l'univers heroic fantasy de l'artwork
évoquerait plus un projet metal vieille école que ce à
quoi est censé correspondre ledit projet. Du coup, je l'ai un peu laissé
moisir au fond de la pile de cd à écouter qui commençait
à devenir instable de par sa hauteur, faute de temps à leur
consacrer ces derniers mois. Alors, première mise au point : ce projet
monté autour d'une chanteuse d'origine chilienne nommée - je
regarde ma fiche - Gisa Vatcky, à qui son label prête toutes
les vertus et qu'on associe aux plus grands noms du rock et de la pop en guise
de mise en bouche (elle aurait notamment travaillé pour Melissa Etheridge
et Meat Loaf, probablement comme choriste), ne donne pas vraiment dans le
metal, mais plutôt dans une sorte de pop/rock contemporaine. C'est d'ailleurs
l'adjectif que met témérairement en avant le label pour promouvoir
le disque. Avant même d'écouter l'album, mon oeil fut attiré
par la septième piste : Real Life Fairytale, titre
d'une composition du répertoire trois étoiles de la divine chanteuse
américaine PLUMB, bien connu de mes oreilles. Ceci me mit sur la piste
d'une nouvelle production Frontiers composée essentiellement de reprises
maquillées (il n'en est nulle part fait état dans la promo du
label), après les VERTIGO (Joseph Williams), OVER THE EDGE, PERFECT
WORLD, etc... la liste commence à être longue. Et bingo ! Frontiers
nous refait le coup de la réinterprétation de titres récents
- empruntés à la scène pop/rock actuelle si souvent décriée
- sans variation majeure par rapport aux versions originales, si ce n'est
dans la baisse de qualité assez significative de la production, confiée
comme souvent chez Frontiers à Fabrizio "approssimativo"
Grossi. Si Gisa Vatcky se sort tout à fait honorablement de ses parties
vocales, il faudra en revanche m'expliquer l'intérêt de reprendre
des titres pour la plupart très récents, sans ne rien y apporter
de neuf si ce n'est quelques guitares un peu plus plombées (et excessivement
saturées) ici et là, qui relèvent au fond plus du détail
qu'autre chose tant le reste est fidèle aux versions originales. A
l'achat de ce cd de qualité inférieure, je ne pourrais que recommander
de préférer se pencher sur le cas des interprètes originales,
et particulièrement Plumb, dont on retrouve trois compositions sur
ce disque (Better, Taken et Real Life Fairytale). En ce qui
concerne les autres reprises de l'album, vous trouverez notamment du KELLY
CLARKSON (Hear Me), un titre d'une autre ancienne candidate
d'American Idol : DIANA DEGARMO (All I Never Wanted), et
même du ANGGUN (buvez un peu d'eau, ça passera) avec le titre
Breathe In Water. Tout ceci sent clairement le réchauffé...
Quant au reste, probable qu'il y ait encore d'autres reprises que je n'ai
pu identifier tant la plupart des titres sonnent pop US actuelle, excepté
quelques morceaux en fin d'album renouant quant à eux davantage avec
le passé heavy des deux invités que compte le cd : l'ancien
chanteur de HELLOWEEN Michael Kiske sur Breathe In Water, et l'ex MALMSTEEN
Mark Boals sur Superman et Far Enough. Je
pense notamment à ce dernier qui correspond un peu moins à l'orientation
globale du cd, sans toutefois paraître désagréable. Voilà
qui font bien peu de raisons pour justifier l'acquisition de ce cd sans grand
intérêt de mon point de vue. Comme disait l'autre : méfiez-vous
des contrefaçons...
Tracklist :
01. All I Never Wanted
02. Hear Me
03. Breathe In Water +
04. Better [reprise PLUMB]
05. Taken [reprise PLUMB]
06. Superman *
07. Island
08. Remember (I.O.U.)
09. Real Life Fairytale [reprise PLUMB]
10. Far Enough *
11. Shattered Life
12. Go