Edguy fait un peu figure d'exception dans un monde metal où le sérieux poussé parfois à l'extrême est davantage de rigueur que les pitreries d'un Tobias Sammet jamais à l'économie de drôleries. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles ce groupe m'est tellement sympathique, en plus du fait que Tobias soit un grand fan de Louis de Funès ! Edguy me rappelle un peu Autograph dans sa démarche : un groupe qui ne se prend absolument pas au sérieux, mais qui ne néglige pas non plus sa musique. Ce côté fun a payé en quelques années, et Edguy fait maintenant figure de gros calibre du power metal, tout particulièrement en France où la plupart des titres de ce live ont été enregistrés en 2001, lors de la tournée Mandrake.

Burning Down The Opera est le premier live des allemands et inutile de dire que le coté festif du groupe y ressort plus que jamais. On est immédiatement frappé par la qualité du son, énorme et sans le moindre accroc. La participation du public est tout bonnement fabuleuse (l'intro de The Headless Game, How Many Miles ou l'acoustique Inside...), on sent tout au long de ce double live un échange généreux entre le groupe et ses fans. Un grand nombre de titres s'étalent sur plus de 8 minutes et pourtant, l'ennui ne se fait jamais ressentir tant la mayonnaise prend parfaitement. Quelques mots en français du chanteur viennent ponctuer les morceaux toujours joués avec une rare dextérité malgré la relative jeunesse des membres du groupe. On relèvera la très belle intro Welcome To The Opera qui ouvre on ne peut mieux le bal. Les morceaux du dernier album sont bien entendu très largement représentés, notamment l'excellent Tears Of A Mandrake qui s'étend sur près de 7 minutes 30. Du reste, la plupart des albums du groupe sont représentés, de même que l'opéra metal de Tobias Sammet Avantasia. Un grand nombre de petites subtilités font de ce live un passage obligé pour tous les fans et peut-être même le meilleur moyen de découvrir le groupe pour les autres. Au rayon des étrangetés (nombreuses !) on notera le mini solo de guitare emprunté au générique du Gendarme de Saint Tropez en plein milieu de Babylon ou encore les beuglements, bêlements et autres hénnissement après le solo magistral de Wings Of A Dream, ce qui traduit bien le mélange déconnade / dextérité qui caractérise ce groupe !

Voilà en tout cas du metal tel qu'on aimerait en écouter plus souvent, proposant un large éventail d'émotions allant du rire au frisson en passant par l'enthousiasme, et qui parvient pour une fois à utiliser à bon escient la dextérité de ses interprêtes. Un grand moment, incontestablement !

Highlights : Tears Of A Mandrake, Painting On The Wall, How Many Miles, Vain Glory Opera, The Headless Game, Avantasia, Wings Of A Dream....

Tracklist :