Après leurs Dep Sessions de 1996 - mythiques pour être longtemps restées dans les tiroirs, avoir circulé sous le manteau, et officiellement sorties en octobre 2004 - les deux dinosaures du hard rock remettent le couvert, en plaçant la barre encore plus haut : Tommy Iommi, guitariste fondateur du groupe Black Sabbath et initiateur du courant doom metal, et Glenn Hughes "The Voice", bassiste et chanteur ayant œuvré dans Deep Purple, et plus récemment dans HTP avec Joe Lynn Turner. Tony et Glenn s’étaient par ailleurs déjà rencontrés en 86 sur l'album Seven Star de Black Sabbath. Pour compléter l’équipe, Tony a également invité le batteur Kenny Aronof qui a joué entre autre avec Lynyrd Skynyrd, John Mellencamp et Alice Cooper ; Bob Marlette enfin assure ponctuellement les claviers et la basse, et surtout la production. Cet album a été enregistré en trois semaines en conditions live, suivant une méthode chère à Tony, après de longues répétitions les morceaux sont enregistrés d’une seule prise. L’album restitue cette énergie à l’état brut avec notamment les deux premiers morceaux : Dopamine et Wasted Again, les plus rentre-dedans de l’album. L’alchimie fonctionne à merveille entre la voix au spectre presque illimité de Hughes et le jeu puissant et mélodique de Iommi, tantôt lourd, tantôt agressif, tantôt s'appuyant sur des solos élaborés. Si les mélodies sont évidentes sur Resolution Song, Grace et la ballade Deep Inside A Shell, tous les titres apportent une diversité qui évite à l’album de lasser, les variations vocales de Glenn Hughes y étant pour beaucoup. I Go Insane, qui clôture l’album, en apporte la plus brillante démonstration, tant la palette des atmosphères y est diversifiée. Tony Iommi réussit donc à donner de la modernité à ses bon vieux riffs heavy, passant allègrement du métal au blues, n’hésitant pas à utiliser les claviers et les synthés, et signe avec Hugues un bien bel album qui rend certainement un peu plus difficile l’hypothétique reformation de Black Sabbath.