De toutes les disciplines du monde hétéroclite
du rock, la pop a toujours souffert d’une déconsidération,
l’aspect commercial étant souvent décrié, sans pour
autant prendre en compte les qualités artistiques des artistes, et le
forum de Rockmeeting n’échappe pas aux critiques des intégristes
de tel ou tel genre pour raisons commerciales ou autres. Cette frustation touche
aussi les musiciens, à l’instar du britannique Jem Godfrey, un
compositeur reconnu pour la production d’artistes de la pop anglaise comme
Ronan Keating, Holly Valliance, Atomic Kitten ou encore Shane Ward. Apparemment
son fantasme n’était pas l’AOR mais plutôt le progressif,
voici ce qu’il déclare volontiers : "Je n’ai rien contre
la musique pop, elle est comme une voiture de famille : fiable et efficace.
Mais parfois, vous voulez conduire une Ferrari et foncer pour vous prouver que
vous êtes encore vivant. Ma Ferrari, c’est la musique progressive".
Alors pour éviter que la Ferrari ne cale, notre homme a recruté
des musiciens de groupes de prog reconnus : John Mitchell (Arena, Kino) à
la guitare et au chant, John Jowitt (IQ) à la basse et Andy Edwards (IQ)
à la batterie, et s’est procuré une quarantaine de cds de
prog, manière de se forger des influences. Cela explique la tonalité
du métal progressif qui nous est proposé, un voyage initiatique
dans le monde du prog au travers des 40 années de la discipline. Ce voyage
commence doucement avec Hyperventilate, et les premières
notes de piano, puis la montée en puissance s’opère avec
l’entrée fracassante des guitares et rythmique de toute beauté.
Les changements de rythme se succèdent, avec des parties limpides au
piano, des solos, des breaks, un vrai festival à la DREAM THEATER, mais
pas seulement, il y a un vrai mélange bien assimilé de rock prog
70’s et de métal prog d’aujourd’hui. No Me
No You lui s’oriente carrément sur du heavy moderne avec
une superbe intro au riff bien lourd, un effet sur la voix accentue ce côté
moderne, le refrain et les guitares très mélodiques alternent
aussi avec des passages plus calmes au piano. Moment de détente ensuite
avec la ballade Snowman et ses sonorités oscillant entre
GENESIS et MARILLION. L’ambiance repart ensuite sur du métal groove
avec The Other Me, le refrain accrocheur est appuyé
par des effets vocaux et des guitares saturées, avant de replonger dans
le progressif pur et dur avec Black Light Machine puis Milliontown,
respectivement 10 et 25 mn. Ce long voyage épique et symphonique passe
par des sonorités tout droit issues des Dream Theater, YES, Genesis ou
encore SPOCK'S BEARD, un voyage au cours duquel les breaks et les prouesses
instrumentales se succèdent. Autant dire qu’il y a de quoi régaler
les amateurs de métal progressif, inutile de préciser que de nombreuses
écoutes seront nécessaires pour pénétrer dans cet
univers un peu éclectique mais inspiré, qui surprendra peut être
les puristes du rock progressif.
Highlights : No Me No You, The Other Me, Hyperventilate,
Milliontown
Tracklist :
01. Hyperventilate
02. No Me No You
03. Snowman
04. The Other Me
05. Black Light Machine
06. Milliontown
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