Parmi les sorties les plus attendues de l’année en matière de Hard FM/AOR, nul doute que ce troisième album de RADIOACTIVE figure en bonne place et pour cause, les deux premiers avaient récolté de très bonnes critiques amplement méritées. Tommy Denander, leader du groupe pour ne pas dire chef d’orchestre, s’est acquis une solide réputation à travers nombre d’autres projets en tant que guitariste (il débuta l’apprentissage de la guitare à l’âge de cinq ans), claviériste, bassiste, songwriter, producteur, mais aussi en jouant avec des artistes de renom, ce qui explique en grande partie la liste impressionnante de guest figurant sur ses albums. Puisque la recette avait fonctionné à merveille, c’est encore avec une belle brochette de musiciens faisant partie de la crème du rock mélodique que Tommy nous revient plus en forme que jamais. En guise d’introduction, c’est un (trop court) solo de guitare à tomber à la renverse, C.O.W., qui donne le ton et semble dire : « Attention, on va envoyer la sauce ! » . Et ça ne loupe pas : le premier titre, Taken, est une de ces compositions les plus agressives de Tommy, et avec un Bobby Kimball qui semble lui aussi des plus en verve, inutile de dire que ça chauffe. Plus ou moins du même acabit, Hit Her Where It Hurts, Easy's Gettin' Harder et son fabuleux duo James Christian/Robin Beck, le groovant Shattered, Premonition, Love Is On Your Mind ou Sinner sont eux aussi des brûlots qui donnent plus envie de grimper aux rideaux que d’aller faire la sieste. Les titres plus mid-tempos ne sont pas en reste pour autant avec Stronger Than Yesterday, Forgivness, Carry On et bien d’autres, où l’on retrouve la marque de fabrique Denander avec ces mélodies imparables et ces arrangements riches et subtils. Il n’y a pas une seconde de flottement ou de manque d’inspiration dans ce Taken où les compositions, la production et les performances de tout les intervenants se situent au niveau le plus haut, se permettant même de terminer l’album par un instrumental/ballade/Jazz Rock de toute beauté (Never Gonna Let Her Go entièrement composé par Frederic Slama) qui aurait pu figurer sur Candyman de STEVE LUKATHER ou Tales From The Bulge de MICHAEL LANDAU, ces deux guitaristes amenant justement leurs fortes personnalités sur ce titre. Chronique d’un chef d’œuvre annoncé ? Evidemment diront ceux qui avaient déjà craqué sur les deux précédents albums, quant à ceux qui ne sont pas encore convaincus ou qui seraient tentés de découvrir, on peut dire sans hésitation que l’on touche ici l’excellence de la grande famille du Hard FM/AOR et qu’il serait bien étrange que ce Taken ne figure pas bientôt parmi les références du genre.