Pour voyager dans le temps, il existe un moyen plus simple que fabriquer
la machine imaginée par H.G. Wells ou trafiquer une DeLorean à
propulsion nucléaire. Les suédois de LOUD'N'NASTY ont choisi
le hard rock en décrétant que l'évolution musicale s'était
arrêté en 1989, voire même un peu avant ! En pompant allègrement
sur le style de RATT, le groupe délivre une nouvelle fois un hard rock
à forte tendance US et sauvage. Le chant de Rob Nasty s'inspire sévèrement
de Stephen Pearcy, mais hélas n'atteint pas le niveau du maître,
tout le monde n'étant pas capable de transformer ses faiblesses techniques
en atout. Malgré ça, Loud'n'Nasty s'en tire plutôt honorablement
en ce qui concerne son travail d'écriture, au point qu'on croirait
réellement que ce disque date des 80's et non de 2002, date à
laquelle les six premiers titres sont sortis la première fois sur vynil
(les deux derniers étant des inédits enregistrés en 1999).
Le son est un peu approximatif (surtout la voix de Nasty qu'on pourra trouver
lointaine, car la batterie reproduit pour sa part la recette des productions
énormes des 80's !), mais le groupe compense ce genre de faiblesse
par une efficacité mélodique assez évidente sur des titres
comme Too Much Ain't Enough ou Sweet Sixteen
(sorte de croisement entre Ratt et MOTLEY CRUE pour les riffs calqués
sur Wild Side). Mais voilà, le chant finit par fatiguer assez vite,
et sur seulement huit titres, le combo semble méchamment se répéter.
On en retiendra quand même un groupe qui, malgré une démarche
dont j'ai un peu de mal à trouver un réel intérêt,
devrait tout de même satisfaire les nostalgiques d'une vision du hard
rock révolue, mais toujours séduisante pour bon nombre d'entre
nous.
Tracklist :
01. Too Much Ain't Enough
02. Me And The Boys
03. You Better Run
04. Little Miss Pretty
05. Clown Of The Town
06. Leave Me Alone
07. Sweet Sixteen
08. Hellbound