La tête dans les étoiles et l’esprit tourné vers de lointaines galaxies, le multi instrumentiste Hollandais Arjen Lucassen n’a pas son pareil pour nous proposer des voyages intergalactiques musicaux dont il a le secret. Tout d’abord le concept : une civilisation vivant sur la planète Y est devenue dépendante des machines et a perdu toute émotion. L’opportunité de mélanger leur ADN aux premiers habitants d’une planète appelée Terre offre la possibilité de retrouver ces émotions disparues. Après un début concluant, l’erreur finit par se répéter et ce nouveau peuple devient à son tour dépendant de la technologie (si on veut suivre le raisonnement de l'auteur, il faut bien reconnaître qu’il n’est pas loin d’une certaine vérité qui mérite réflexion, soit dit en passant). Ensuite le casting : c’est encore une affiche de rêve que l’on retrouve avec pas moins de seize chanteuses et chanteurs de renom, ainsi que des musiciens tout aussi prestigieux que sont Derek Sherinian (PLANET X, ex DREAM THEATER), Michael Romeo (SYMPHONY X) Tomas Bodin (THE FLOWING KINGS), Joost Van Den Broek (AFTER FOREVER) ou encore la guitariste Suédoise Lori Linstruth (STREAM OF PASSION), chacun apposant un seul solo au fil de ce double album, mais tout à fait à la hauteur de sa personnalité bien évidemment. Ce Space Rock Opera est une veritable aventure qui nous entraîne aussi bien au sein d’une sphère Metal Progressive vigoureuse (Age Of Shadows en tête) tout autant que sur les sentiers d’un Rock Planant aux synthés aériens avec par exemple Comatose et son superbe duo entre Jorn Lande (ex ARK, BEYOND TWILIGHT, MASTERPLAN) et Anneke Van Giersbergen (AGUA DE ANNIQUE, ex THE GATHERING) ou encore avec Waking Dreams sur lequel Jonas Renkse (KATATONIA) et Anneke nous offrent un échange des plus émouvants. On s’aventure avec autant de bonheur dans l’ambiance acoustique de Web Of Lies avec Simone Simons (EPICA) et Phideaux Xavier (PHIDEAUX) ou encore au beau milieu du paysage Folk Médiévale de The Truth Is In Here où la voix de Liselotte Hegt (DIAL, ex CIRRHA NIVA) inspirée par Kate Bush donne la réplique à Arjen Lucassen, alors que sur le presque Celtique River Of Time, ce sont Bob Catley (MAGNUM) et Hansi Kürsch (BLIND GUARDIAN) qui sont d’une connivence complice. Cette variété d’éléments allant du Metal Prog au Rock Progressif et Planant s’imbriquant parfaitement est aussi très bien représentée par quatre pièces divisées en plusieurs parties que sont Beneath The Waves, Newborn Race dans lequel on peut y déceler un passage au tonalités THIN LIZZY, The Fifth Extinction et enfin The Sixth Extinction sur lequel pas moins de neuf intervenants se partagent les rôles pour un final remarquable dans lequel on notera encore de superbes performances de la part de Floor Jansen (AFTER FOEVER), Daniel Gildenlöw (PAIN OF SALVATION), Steve Lee (GOTTHARD) ou encore Tom Englund (EVERGREY) par exemple. Ces structures à nombreux chants sont d’ailleurs assez fréquentes pour notre plus grand plaisir comme sur le puissant Ride The Comet interprété par une sacrée équipe constituée de Jorn Lande, Floor Jansen, Tom Englund, Jonas Renkse, Bob Catley et de la toute aussi talentueuse Magali Luyten (BEAUTIFUL SIN, VIRUS IV). 01011001 est un voyage musical captivant dont les lead singers invités et parfois inattendus comme Marjan Welman (ELISTER) ou Ty Tabor (KING’S X mais aussi guitariste chanteur de PLAYTIPUS) s’investissent sans compter aux côtés d’Arjen Lucassen qui signe ici un magnifique double album qui semble inspiré par les images de lointaines galaxies étranges et célestes.