Après la traditionnelle balade champêtre annuelle nous amenant à l’entrée du site et récupération du précieux bracelet, nous profitons toujours de l’arrivée sur le site pour noter les quelques aménagements de l’année sur le site.
Cette année, le gros chantier a été l’ouverture d’un nouveau restaurant (qui fait également brasserie) le Hellcity à l’entrée du site, celui-ci est situé proche du Market et restera ouvert à l’année pour les visiteurs du site hors festival. Plutôt une bonne idée. A noter également que la gardienne des ténèbres est - pour ce premier jour - placée à l’entrée du site pour une forte sensation visuelle dès l’arrivée. Arrivée sous une canicule qui est déjà bien installée et qui sera un des challenges principaux de cette édition. Bienvenue en enfer !
JOUR 1
SLOMOSA - Valley - 18h00 ( Metalden)
Premier groupe de la journée pour moi avec ce jeune combo norvégien qui a sorti son premier opus en 2020, et le deuxième, Tundra Rock, en 2024, et qui est déjà venu au Hellfest en 2022. Des norvégiens qui ont choisi le Désert Rock comme style, et qui nous le servent sous un soleil de plomb, cela pourrait paraitre paradoxal ! En tout cas le public s’est massé devant la Valley, un signe comme quoi leur notoriété est déjà grande. Le quatuor se compose actuellement de Benjamin Berdous à la guitare et au chant, Tor Erik Bye à la guitare, Marie Moe à la basse et Jard Hole à la batterie. Un line-up toujours aussi efficace, qui alterne les mid tempos avec les rocks plus rapides, des breaks, avec technicité, le tout restant très mélodique. Benjamin s’autorise ponctuellement quelques piques envers certaines des figures politiques actuelles, on entend notamment : « Netanyaou, suce ma bite ! Trump, suce ma bite… Le créneau de 40 minutes est exploité sans temps mort, Quand arrive le huitième et dernier titre, Horses, le public est chaud bouillant, et à la fin, lors de la traditionnelle photo, c’est une véritable ovation qui salut la prestation du groupe. Nul doute qu’au prochain et 3ème passage à Clisson, le groupe sera plus haut dans l’affiche !
APOCALYPTICA - MS1 - 18h00 Vidéo ARTE
En musique, il est de coutume de distinguer “un classique” du “classique”. Le premier terme se référant au caractère révolutionnaire ou intemporel d’une oeuvre, et le second s’attachant plutôt à définir un genre musical normé par des règles harmoniques mais aussi généralement joué par un certain type d’instruments. Cette distinction, les finlandais d’Apocalyptica l’ont vertement envoyée balader dès leur sortie de la prestigieuse académie de musique classique Sibelius d’Helsinki. Car si c’est bien armés de violoncelles et d’archers qu’ils débarquent au début des années 1990, c’est en fouillant le répertoire des légendes metal de Metallica qu’ils piochent les oeuvres interprétées dans leur premier album Plays Metallica, sorti en 1993.
En ressort un mélange des genres qui fait mouche tant par son originalité que par l’illustration qu’il donne du paysage musical nordique, entre sonorités contemplatives et riffs à fendre la roche.
Après 30 d’existence ponctuée d’une discographie mêlant compositions inédites et reprises d’autres grands noms du genre (Sepultura, Faith No More,...), le groupe porté par Eicca Toppinen, Paavo Lötjönen et Perttu Kivilaakso revient en 2024 avec Plays Metallica Vol. 2, dixième album marquant un retour aux sources. Un album de reprises de Metallica sur lequel on peut notamment entendre la basse de Robert Trujillo et la voix de James Hetfield de… Metallica. La boucle est donc bouclée pour les Finlandais qui viennent honorer la Main Stage du Hellfest d’un set dédié à leurs reprises de Metallica.
AIRBOURNE - MS1 19h30 ( Oso Garu)
Premier choc Hard Rock de la journée : les australiens d’Airbourne. Des habitués de Clisson (7ième passage) et des grosses scènes, ils arrivent après la traditionnelle intro de Terminator 2. Formés depuis plus de 20 ans, Airbourne a un show bien rodé avec toujours les mêmes gimmicks. Mais il n’y a rien à dire, c’est d’une efficacité redoutable.
Dès l’arrivée sur Ready to Rock, le public chante et acclame le groupe. « Too Much, Too Young, Too Fast », « Breakin' Outta Hell », les titres s’enchainent sans pause. Les frangins O’Keefe tiennent la barre et malgré un changement de guitariste, la formation reste solide. Le nouveau guitariste, Brett Tyrrell, est arrivé il y a 2 ans et figurera sur le prochain album dont le groupe nous interprètera ce soir le titre « Gutsy », qui donnera d’ailleurs son nom à l’album. Joel O'Keeffe fera un grand tour sur le site sur les épaules d’un roady, Ryan O'Keefe activera la sirène sur l’intro de « Live it Up » pendant que Joel balance son intro très « AC/DCesque » en haut d’un grand mur d’ampli. Pendant le morceau, une très longue pause ou – pendant que la rythmique continue – Joel enverra des bières dans le public, moment rock n’roll ou interminable suivant les avis. Avec 50 minutes de show, pas de temps à perdre et nous sommes déjà au dernier morceau, le classique « Runnin' Wild » d’une efficacité imparable. Même si Airbourne produit plus ou moins le même show depuis leur début, cela fonctionne toujours autant auprès du public et c’est toujours un plaisir de les voir avec leur énergie communicative.
IHSAHN - Temple - 20h45 ( Metalden)
Cinquième passage à Clisson pour Vegard Sverre Tveitan, plus connu sous son nom de scène Ihsahn , musicien, chanteur, auteur-compositeur, producteur et compositeur norvégien, surtout connu pour son travail avec le groupe de black metal Emperor. Depuis 2006, Tveitan se consacre principalement à des albums solo, l’éponyme, huitième et dernier en date est sorti l’an dernier.
Dès l’entame, le son s’avère très heavy, avec la basse un peu trop omniprésente, avec une impression de rouleau compresseur, moins présent sur les breaks, plus axés sur des guitares aériennes. L’aspect progressif est d’ailleurs plutôt en retrait par rapport à une dominante black. Toujours est-il que le line-up qui l’accompagne, et qu Ihsahn prend soin de présenter, avec leur .ancienneté, est terriblement efficace et le groupe a tôt fait d’embarquer les fidèles, nombreux dans la Temple ce soir !
TILL LINDEMANN - Main Stage 1 - 21h20 (Oso Garu)
Après le départ de Peter Tägtgren (HYPOCRISY, PAIN), le « groupe » Lindemann est devenu un projet solo à part entière sous le nom de « Till Lindemann ». Ceci reste cependant la continuité de l’aventure du chanteur de Rammstein en solo. Il y développe un univers freakshow dérangeant et décalé, et propose même en salles un show interdit au moins de 18 ans. Passage en festival tout public oblige, les images choquantes projetées normalement sont aujourd’hui censurées et beaucoup plus soft qu’à l’accoutumée. Ce n’est vraiment pas grave puisque le show se passe avec Lindemann et son groupe, tous plus habités les uns que les autres.
Venu défendre son dernier album en date « Zunge », 6 titres seront interprétés ce soir. Après une arrivée calme, voire un peu mystique du groupe par l’arrière de la scène, les 6 membres se positionnent derrière leur instrument respectif pour interpréter « Zunge » et « Schweiss », 2 nouveaux titres. Tout de rouge vêtu, avec un look entre tenues SM, militaires et sexy, Lindemann nous transporte immédiatement dans son univers torturé. A la basse et à la batterie, Danny Lohner (ex NIN) et Sandy Beaches (Nom de scène pour le batteur Joe Letz) assurent une rythmique en béton. A signaler quand même le tour de force du batteur Joe Letz qui assure tout le show avec un écarteur de mâchoire et de nez (en plus de son costume de Sandy Beaches). On a mal pour lui mais quel charisme, il attire une grande partie des regards du public avec son « déguisement » et son jeu très théâtral et puissant. Le reste du line up est 100% féminin : Emily Ruvidich et Dani Sophia aux guitares, Constance Antoinette aux claviers, toutes autant charismatiques que douées. Cette dernière faisant également des prestations de pôle danse pendant les passages ne nécessitant pas de claviers : un vrai freakshow !
Musicalement, on n’est pas tant éloigné de Rammstein que ça avec néanmoins un coté electro plus développé et des paroles beaucoup plus trash. Que le chant soit en anglais ou en allemand, c’est toujours aussi malsain. « Fat », « Golden Shower » font mouche même sans écrans interdits au moins de 18 ans. Quelques titres de Lindemann seront aussi interprétés « Praise Abort », « Skills in Pills » par un Till habité par son rôle. Regards malsains, cassage de pieds de micro (ramassés et réparés en permanence par un roadie), jets de micros, le gars nous transporte dans son univers maladif. Pour finir un show d’une heure, une reprise très réussie d’« Entre dos tierras » de Héroes del Silencio et l’hypnotique Ich hasse Kinder. Un des meilleurs shows du festival et assurément l’un des plus intense !
MONKEY3 - Valley - 21h50 ( Metalden)
Monkey3 est un habitué des terres clissonnaises, c’est le 5ème passage depuis 2010, 2012, 2017, et 2022. Depuis 2022, le groupe suisse a sorti l’an dernier son nouvel album, Welcome To The Machine. Rappelons que Monkey3 a débuté comme groupe de jam à Lausanne en 2001. Le noyau dur était composé de Picasso (basse), Walter (batterie) et Boris (guitare). Le trio a enregistré son premier album, « MONKEY3 », en 2003. En 2005, dB (claviers et sons) rejoint le groupe en tant que quatrième membre permanent. En 2006, Monkey3 sort son deuxième album, « 39Laps », En 2013, Monkey3 signe chez Napalm Records et sort The5thSun. Le membre fondateur Picasso a quitté le groupe en 2014 et Kevin l'a rejoint à la basse. Avec cette nouvelle formation, Monkey3 a sorti trois albums : Astra Symmetry (Napalm Records, 2016), Live At Freak Valley (Napalm Records, 2017) et Sphere (Napalm Records, 2019). En 2021, Kevin a quitté le groupe et a été remplacé à la basse par Jalil. C’est cette formation qui officie, donc Walter à la batterie, Jalil à la basse , Boris - Guitare et dB aux claviers
Les suisses entament le show avec Collapse, un long titre de 15 mn, et une première invitation à planer, un voyage psychédélique dans le cœur des 70’s aux couleurs Floydiennes, dans une ambiance visuelle très sobre, un light show minimaliste. Pas de chant, c’est leur caractéristique, mais des développements instrumentaux époustouflants. Icarus se veut plus progressif, alterne les passages très calmes, notamment l’intro, et des montées en puissance. Trois autres titres complètent ce voyage d’une heure de space rock, et à la fin de Through the Desert et son final très intense, le public, totalement embarqué, ovationne le groupe !
THE HELLACOPTERS Warzone - 22h55 (Oso Garu)
Place maintenant sur la warzone au rock n’roll pur et dur avec The Hellacopters. Petit changement de line up ce soir avec le guitariste LG Valeta (du groupe 77) en remplacement de Dregen qui a toujours une main convalescente et ne peut donc pas tourner actuellement. Sinon, c’est un groupe en très grande forme qui vient nous donner une petite leçon de rock.
23h00 à Clisson, l’éclair du rock a touché la warzone et après un « Token Apologies » issu du dernier album en guise d’intro, le groupe enchainera les tubes pour également l’un des concerts de ce Hellfest. Très grosse énergie et une envie communicative avec un son parfait et puissant : tous les ingrédients sont réunis pour passer une bonne heure. Impossible de résister aux rythmes de « The devil stole the beat from the lord », « Everything's on T.V. » ou « I'm in the Band ». Avec 9 albums sous le coude ainsi que 666 singles, compilations et split ep, le groupe a de quoi choisir pour nous régaler. Le duo Nicke Andersson + LG Valeta fonctionne à merveille et on sent une grande osmose entre les 2. La rythmique est impeccable et Boba Fett fait résonner son piano avec émotion sur les morceaux les plus calmes (« So sorry I could die »). Les nouveaux morceaux du petit dernier Overdriver s’intégrent parfaitement à la setlist et le public devient fou sur les titres les plus rock (« Baby borderline ») ou pour la dernière salve avec un « (Gotta Get Some Action) Now! » rageur. Feeling, puissance et classe, ce groupe a tout réuni ce soir. Le concert le plus Rock de la journée et peut être du festival.
Les pros américains du Nu metal entament ce soir leur 5ème show à Clisson sur la Mainstage 1, après 2013, 2015, 2016, 2022. En 2015 il s’agissait du « 20th Anniversary Tour », on pourrait donc en conclure que ce sont les 30 ans du groupe, en fait un peu plus puisque formé en 1993, et un 1er opus éponyme sorti en 1994.
Leur formation actuelle comprend Shaffer (guitare), Arvizu (basse), Brian « Head » Welch (guitare), Jonathan Davis (chant) et Ray Luzier (batterie), ce dernier ayant remplacé Silveria en 2007. Leur dernier album, « Requiem », est sorti en février 2022.
Le concert clissonnais de 2022 s’était terminé par Blind, qu’à cela ne tienne, c’est avec Blind que le groupe entame le show ! Basse bien en avant, gros son, le public réagit au quart de tour ! Le combo est manifestement en forme, ça bouge sur scène, notamment Jonathan Davis. Beaucoup d’énergie donc, au travers d’une set-list de 18 titres, faisant la part belle au premier album, oubliant comme en 2022 le dernier opus, manière de donner satisfaction prioritairement aux fans de la première heure. La cornemuse s’invite en intro de Shoots and Ladders qui voit aussi à la fin la reprise du refrain de « One » de Metallica. A la fin du dernier titre, Freak on a Leash, le groupe fait entonner au public un happy birthday à destination du guitariste Brian « Head » Welch, ravi, un public qui au final ovationne le combo au meilleur de sa forme, après une prestation pour le moins énergétique !
ORANGE GOBLIN Valley - 00h00 (Oso Garu)
Direction la Valley pour la suite de la soirée avec le concert de la tournée d’adieux des anglais d’Orange Goblin. Pour ses 20 ans de carrière, le groupe a en effet annoncé vouloir raccrocher les gants après les dates de cette année. Fin probable avec un dernier concert à Londres en décembre de cette année. Ce concert au Hellfest est donc probablement l’un des derniers passages du groupe en France. Ben Ward (chant), Joe Hoare (guitare), Harry Armstrong (basse) et Chris Turner (batterie) prennent la scène au son d’AC/DC pour envoyer le très stoner « Solarisphere ». Le groupe oscillant suivant les morceaux (et les disques) entre gros hard rock qui tache et stoner. On aura d’ailleurs droit ce soir à une petite rétrospective (tournée d’adieu oblige) avec au moins 1 titre interprété de chacun de leurs 10 albums studio. Belle façon de faire une dernière fois la fête avec le public de Clisson pour leur 6ième venue au festival. Ben Ward en impose avec ses 1m95 et tient la scène comme un ours déchainé. La triplette « Saruman's Wish », « The Filthy & the Few » et « Renegade » maintient le public chaud alors qu’il est déjà minuit passé et que la chaleur retombe un peu. Le seul titre du dernier album interprété ce soir sera le très hard rock « (Not) Rocket Science ». Après un milieu de concert un peu plus stoner, le groupe garde pour la fin le très Motorheadien « The Devil's Whip » interprété face à la statue de Lemmy qui trône toujours entre la Valley et la Warzone. Les efficaces « Quincy the Pigboy » et « Red Tide Rising » clôtureront un très bon set des anglais. Est-ce que ce sera leur dernière tournée ? Personne ne le sait mais – on l’a déjà vu par le passé - tous les groupes finissent par se reformer, même les plus improbables. Le futur nous le dira.
TURBONEGRO - Warzone - 00h00 (Oso Garu)
La présence de Turbonegro à l’affiche du Hellfest 2025 a été lors de l’annonce, une très grande surprise. En effet, le groupe semble en semi retraire. Leur dernier excellent album étant sorti en 2018, le groupe avait tourné en 2018/19 pour le promouvoir avant de disparaitre plus ou moins des radars – avec un passage au Hellfest 2018. En 2022, 2 dates en Norvège puis plus rien. A priori pas d’album annoncé mais une tournée des festivals d’été en 2025 : ne boudons pas notre plaisir et allons devenir des party animals pour une heure.
Le groupe reprend là où il nous avait laissé il y a 7 ans. « Hurry Up & Die » ouvre le set ce soir avant l’excellent « Back to Dungaree High » issu de l’album Apocalypse Dude. Album qui sera d’ailleurs mis à l’honneur ce soir avec 7 titres (tubes ?) interprétés, dont certains non joués en live depuis un petit moment comme « Zillion Dollar Sadist ». Ce dernier est introduit par un Tony Sylvester bavard qui nous explique que le groupe a été longtemps absent des scènes car ils ont investi dans une société d’IA qui leur a fait gagner des zillions de dollars (!). Euroboy (dans un bel imperméable) a toujours ce touché parfait et Happy-Tom mène toujours la barque Turbonegro de main de maitre, son fidèle chapeau de marin vissé sur le crâne. Les 3 titres conservés dans le set de « Rock N Roll Machine » (2018) se sont vraiment transformés en classiques instantanés du groupe post Hank von Hell (RIP). Le public malgré l’heure tardive est à fond sur les « All My Friends Are Dead » ou « City of Satan » et Il est deux heures du matin quand le groupe entame un dernier « I Got Erection » repris en chœur par la foule pour une apogée de cette journée très rock n roll. Vivement le nouvel album s’il doit y en avoir un, ce que j’espère et - à la vue des sourires du public à la fin du set – je suis sûr que c’est également tout ce que le monde espère.
 OSO GARU Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
 METALDEN Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
Comments:
Facebook