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mostly autumn spirit of 66 verviers belgique 16 12 2022

C'était déjà pour découvrir MOSTLY AUTUMN que nous avions découvert cette mythique salle, le Spirit of 66, ce vendredi 3 juin 2022. Le calendrier des concerts de ce bel écrin nous a tentés bien souvent au cours de l'année mais son éloignement de Paris (environ 400 km/4 heures de routes) ralentit nos ardeurs, quand même.

 Oui, il nous arrive d'être raisonnables. Les voisins de ce prestigieux établissement ont bien de la chance, épicétou.

A l'instar de CAMEL et de LAZULI, MOSTLY AUTUMN est de nature à nous faire déplacer sur de longues distances puisque la probabilité de les revoir à Paris reste faible à ce jour. En dépit de conditions hivernales sur les routes (brouillard, verglas, neige), nous avons maintenu notre engagement pris depuis le 8 octobre…

L'accueil particulièrement convivial, chaleureux, accueillant du personnel de l'hôtel des Ardennes (ah, Maggi c'est un personnage !), et de la friterie à proximité, nous a rapidement fait oublier ces aléas.

LE GROUPE, brève biographie

Mes récits de concert n'ont pas vocation à s'attarder excessivement sur la biographie des artistes. Mais je rappelle ici volontiers le pedigree de MOSTLY AUTUMN. Parce que ces musiciens méritent une attention particulière, compte tenu des émotions que leur Musique me procure.

Ce groupe originaire de York, (North Yorkshire) s’est formé en 1995 autour de Bryan Josh, chanteur et guitariste et de la chanteuse Heather Findlay (qui mène maintenant une carrière solo depuis 2010). A la base, leurs prestations consistaient principalement à reprendre des titres de Pink Floyd, mais, au fil du temps et des changements d'effectifs, leur musique s'est forgé une identité, en fusionnant diverses influences, notamment Pink Floyd donc, mais aussi Fleetwood Mac, Genesis, Jethro Tull ou Camel. Les ingrédients subtilement dosés se composent de superbes mélodies enveloppées de voix féminines sensuelles et envoutantes, et transcendées de longs soli de guitares. Cet enchantement musical mêle brillamment du rock à la fois puissant et mélodique avec des thèmes folkloriques, traditionnels, celtiques.

Il me semble intéressant de rapporter ce que Bryan raconte pour expliquer comment lui est venue l'idée du nom de son groupe : "Le nom "Mostly Autumn" est né en 1992, alors que Liam (Davison) et moi buvions dans un pub appelé The Newfield Inn à Dunnerdale, dans la région des lacs. Je savais que je voulais donner au projet un nom ayant un rapport avec l'automne et lorsque, de but en blanc, Liam a pointé du doigt un rail de carte postale indiquant "Mostly Sheep", je n'ai vu que le mot "mostly". Cela m'a frappé et c'est ainsi que le nom a été créé. J'ai et j'ai toujours un grand amour pour la saison de l'automne. Outre les changements de couleurs et les parfums frappants, je trouve que c'est une période très provocante, très nostalgique et puissante avec sa beauté époustouflante et un certain air de tristesse, mais avec un grand sentiment d'optimisme. La période entre l'automne et Noël a toujours été l'une de mes préférées." Je le comprends d'autant plus que je préfère l'automne également…

Bryan a demandé à Iain Jennings de jouer pour MOSTLY AUTUMN au pub "The Northern Wall" à York en 1997, pour remplacer temporairement leur claviériste qui ne pouvait pas venir. Iain se souvient n'avoir disposé que de peu de temps pour répéter avant le concert, mais il apprécia vraiment la musique car elle lui semblait différente de tout ce qu'il 'avait joué auparavant. Une belle complicité durable est ainsi née.

Angela Gordon rencontre Bryan Josh en 1997, c'est le début de son aventure avec MA. Elle suspend toutefois sa participation en 2007 pour une pause maternelle, avant de revenir en 2016. Une multi-instrumentiste de talent, capable d'alterner avec grâce et sensibilité les flûtes (traversière, picolo, fifre), les synthétiseurs, les percussions ou les chœurs.

Avec la parution du premier opus "For All We Shared..." en 1998, MA démontre déjà de très belles compétences. Dès 1999, MA fut remarqué et honorés, notamment en obtenant le trophée de meilleur nouveau groupe accordé par la "Classic Rock Society".

Arrivé en mai 2000, Andy Smith fait partie du groupe depuis leur troisième album. Mais en fait, c'est un ami de longue date, alors qu'il était ingénieur du son et éclairagiste. Il avait donc eu tout le temps de se familiariser avec l'univers de MA avant d'accepter de mettre ses compétences à son service pour remplacer le bassiste parti pour raisons familiales.

Chris Johnson est un auteur compositeur, ingénieur du son et universitaire qui semble s'épanouir pleinement au sein de MA depuis 2006, même s'il s'est aussi accordé une pause entre 2007 et 2014. Sa sensibilité, autant à la guitare qu'au chant, constitue un apport magistral (écoutez en particulier "Silver Glass" et "Changing Lives").

Un soir de fin 2004, Bryan entend Olivia Sparnenn chanter sur une scène et lui demande de faire les chœurs au sein de MA pour le lancement de l'album "Storms Over Still Waters", à l'Astoria. Puis Iain lui demande à son tour des collaborations de son côté. Tant et si bien qu'en 2010, Olivia a accepté l'offre de Bryan de prendre la relève de Heather Findlay en tant que chanteuse principale de Mostly Autumn. L'entente est telle que, sur le plan personnel, Olivia a épousé Bryan Josh en 2013, union dont est issue une fille, opportunément nommée Autumn.

Le poste de batteur semble être le plus délicat pour MA puisque Henry Rogers est le neuvième batteur. Arrivé en 2018, c'est ainsi le membre le plus récent. Recruté pour sa polyvalence et son expérience dans des styles musicaux différents, il a déjà officié au service du funk, de la soul, du progmetal.

Même si tous leurs enregistrements en studio rivalisent de qualités, leurs prestations scéniques sont légitiment remarquées par leur maitrise des atmosphères et par leur durée. Nous avons pu constater lors du concert de juin que ce groupe dégage une aura particulière. Son histoire humaine contribue sans doute à cette impression.

L'opus "White Rainbow", paru fin 2018 (ou le 1er mars 2019, selon les sources…) rend un hommage touchant à Liam Davison, longtemps guitariste de MA et ami d’enfance de Brian Josh, disparu brutalement fin 2017. Selon moi, c'est leur chef d'œuvre ; cet album transpire une émotion tellement sincère qu'elle en est à la fois indescriptible et presque palpable. Un opus indispensable dans la discothèque de tout mélomane.

Le quatorzième album, le superbe "Graveyard Star" est paru le 24 septembre 2021.

Bryan Josh (chant et guitares), et Iain Jennings (claviers, depuis 1997) sont donc désormais entourés d'Olivia Sparnenn-Josh (37 ans, chant, percussions, flûte à bec, depuis 2005), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, 1997-2007, et depuis 2016), Chris Johnson (guitares rythmiques et acoustiques, chant, claviers, 2006-2007, et depuis 2014), Andy Smith (basse, depuis 2000) et de Henry Rogers (batterie, depuis 2018).

LE CONCERT [20h30/21h30 – 21h50 /23h45]

Afin de se protéger du froid glacial (en dessous de zéro), nous nous réfugions dans le tunnel d'accès d'où nous percevons avec plaisir et admiration les derniers réglages préparatifs au concert ("Soundcheck", pour les anglicistes). Même en répétition, ces artistes assurent admirablement. Ce petit apéritif sonore accroit encore notre excitation. Peu après 19h les portes s'ouvrent enfin.

En pénétrant dans la salle avec ma p'tite Fée, nous étions tentés d'aller nous asseoir en balcon mais finalement nous optons pour un retour au premier rang, afin de communier pleinement avec les musiciens. Certes, ce n'est pas idéal pour le son, mais nous préférons partager leurs sourires, leurs regards, et leur complicité. L'établissement dispose d'une capacité d'accueil de 350 personnes, mais étonnamment la soirée n'affiche pas complet.

Le septuor prend place et la magie opère immédiatement avec le titre introductif "Tomorrow Dies". Olivia irradie la scène de son charisme, de son charme, de sa vivacité et de sa voix. Son timbre limpide, harmonieux et puissant est valorisé par les accords et soli de Bryan qui semble au mieux de sa forme ce soir. La complicité du couple se ressent pleinement ; les interventions sont dosées et exprimées avec charisme et engagement. A l'instar de leur prestation ici en juin, tout est interprété avec soin et poésie.

Les accords à la fois énergiques et sensibles de Chris aux guitares classiques et électriques étoffent ceux de Bryan et apportent indéniablement un surcroît d'émotions à l'ensemble. J'apprécie tout particulièrement les talents de Chris, notamment lorsque qu'il chante de sa voix douce mais expressive (lors des fameux "Changing Lives" et "Silver Glass" donc, mais aussi en chœur). A l'instar de la complicité entre les Josh, on peut distinguer aussi une belle complicité entre Chris et Angela qui jouent d'ailleurs ensemble en dehors du groupe. Cette multi-instrumentiste exprime de magnifiques émotions, surtout aux flûtes (notamment la traversière), mais aussi aux chants et aux chœurs, en appui à Olivia. Angela dispose également de son clavier pour soutenir les riches et puissants accords d'Iain dont le synthétiseur constitue un socle essentiel aux harmonies. Iain m'impressionne toujours par son calme, son regard vigilant sur ces collaborateurs.

Andy est peut-être celui qui bouge le plus, après Olivia. Il exprime ses lignes de basse stables et puissantes avec vivacité et expressivité. Avec la batterie d'Henry, ils constituent un plateau puissant et rythmé qui contribue largement à secouer les nuques et les jambes !

Bref, ces sept ne font qu'un. Aucun ne semble tirer les couvertures à lui, pas même Bryan dont les soli pourtant brillants semblent couler de source dans ce flot de mélodies. Il laisse chacun des pupitres s'exprimer et s'épanouir à tour de rôle. Ils sont visiblement heureux (au moins sur scène) et jouent parfaitement leur rôle de troubadour des temps modernes. Je ne peux m'empêcher de relater un court épisode de vie de couple anecdotique mais qui en dit long sur leur état d'esprit ; Bryan ayant maladroitement renversé une (de ses) Jupiler, Olivia s'est empressée d'éponger humblement le sol à ses pieds. J'ai trouvé cela mignon tout plein. Autre anecdote ; Bryan cherche un décapsuleur pour une (nouvelle) Jupiler ; je lui temps le mien (j'en ai toujours un sur moi !), c'est Olivia qui vient me l'emprunter. J'aurai ainsi accompli ma B.A. pour la journée !!

Cette petite scène, heureusement dépouillée d'artifice ou de décor, aura permis toutefois de contenir les sept musiciens sans léser leur expression. La sonorisation était sans doute parfaite pour les auditeurs plus en retrait ; de notre position assumée nous ressentions davantage les basses/batterie, au dépend parfois du chant. Mais rien de rédhibitoire à nos sens d'admirateurs inconditionnels !

Je serais tenté de distinguer des moments forts dans ce bouquet de toute beauté, mais à mon sens chaque titre est une invitation au voyage. Les opus "Graveyard Star", "White Rainbow" et "Sight of Day", "For All We Shared" sont légitimement représentés avec trois extraits chacun.

Le public ne pouvait qu'être enthousiaste et pleinement engagé dans ce tourbillon de notes enchanteresses et envoutantes.

En clôture de soirée, dans un admirable état d'esprit, les sept artistes nous accordent un programme spécial pour fêter Noël comme il se doit, coiffés des couvre-chefs adéquats.

Leur titre "For Everyone at Christmastime" paru le 4 décembre 2020 s'impose avec évidence et bonheur. Puis c'est l'opportune reprise de Greg Lake "I Believe in Father Christmas" durant laquelle Olivia, tout sourire, secoue bruyamment son manche à grelots, et Angela perce les harmonies de sa flute picolo. La magnifique reprise de Chris De Burgh "A Spaceman Came Travelling" permet une participation accrue du public. Je ne peux qu'approuver le recours au répertoire festif de The Pogues "Fairytale of New York" dont l'interprétation laisse percer fifre et flute. Dans une ambiance conviviale et chaleureuse, le public contribue volontiers à chanter avec le groupe ces airs réjouissants.

Cette magnifique soirée nous aura permis d'écouter vingt et un titres, dont trois du dernier opus "Graveyard Star" (2021), trois de issus de "White Rainbow" (2019), trois de "Sight of Day" (2017), trois de leur superbe premier opus "For All We Shared..." (1998), deux de "Heart Full of Sky" (2006), un titre de "The Last Bright Light", un de "The Spirit of Autumn Past" (1999), leur monoplage "For Everyone at Christmastime" (2020), et une reprise issu de l'album de Josh & Co. Limited "Transylvania - Part 1 - The Count Demands It "(2016). Et pour clore spécialement cette soirée de l'Avent, les trois reprises citées.

PROGRAMME
 

ACTE 1:

  1. Tomorrow Dies (Sight of Day, 2017)
  2. Spirit of Mankind (Graveyard Star, 2021)
  3. Nowhere to Hide (Close My Eyes) (For All We Shared…, 1998)
  4. The Spirit of Autumn Past, Part 2 (The Spirit of Autumn Past, 1999)
  5. The Last Climb (For All We Shared…, 1998)
  6. Gaze (Heart Full of Sky, 2006)
  7. This Endless War (Graveyard Star, 2021)
  8. Back in These Arms (Graveyard Star, 2021)
  9. Mother Nature (The Last Bright Light, 2001).

ACTE 2:

  1. In for the Bite (Limited, Transylvania - Part 1 - The Count Demands It, reprise de Josh & Co, 2016)
  2. Into the Stars (White Rainbow, 2019)
  3. Western Skies (White Rainbow, 2019)
  4. Changing Lives (Sight of Day, 2017)
  5. Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
  6. Heart, Body and Soul (Sight of Day, 2017)
  7. Heroes Never Die (For All We Shared…, 1998)
  8. White Rainbow (White Rainbow, 2019).

RAPPEL

  1. For Everyone at Christmastime (monoplage, 2020)
  2. I Believe in Father Christmas (reprise de Greg Lake)
  3. A Spaceman Came Travelling (reprise de Chris de Burgh)
  4. Fairytale of New York (reprise de The Pogues).

Le programme aura peu évolué par rapport à celui interprété ici en juin ; des vingt et un titres, ils ont juste remplacé "Passengers", "Skin of Mankind", "The Harder That You Hurt" et "Forever and Beyond" par les quatre titres de Noël. Mais compte tenu de la qualité, on ne se plaindra pas !

A noter que le lendemain au De Boerderij de Zoetermeer, le public chanceux a eu droit à une reprise de "Comfortably Numb" de Pink Floyd. C'est bien connu, les absents ont toujours tort…

Comme en juin, le concert terminé, les musiciens (tous, cette fois, y compris Bryan) descendent dans la salle pour recueillir en toute simplicité et avec bienveillance nos impressions bafouillées dans un anglais plus ou moins approximatif. Je retrouve l'extrême amabilité d'Angela, et de Chris qui ont bien voulu entendre nos compliments et qui nous ont très simplement communiqué leurs activités parallèles. Olivia, radieuse et souriante reste elle aussi très disponible ; Rien d'une star si ce n'est la beauté. Mais je découvre également l'humilité et la gentillesse de son mari, Bryan qui nous laisse espérer une réédition d'une partie de sa discographie, espérer aussi une prestation au prochain Rock en Scène (le 13 mai semble-t-il) ! Iain, Andy et Henry étaient aussi disponibles mais les conversations ne m'ont pas laissé le temps de les approcher.

Je pourrais me lâcher à l'échoppe, mais je n'y trouve pas les premiers albums que je continue d'attendre…

Tout à une fin, nous peinons cependant à quitter les lieux.

Nous retrouvons nos chambres, la tête dans les étoiles.

walt
PATRICE DU HOUBLON

Plus d'infos à propos de l'auteur ici




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MOSTLY AUTUMN – Spirit of 66 - Verviers, Belgique - 16/12/2022 - 4.0 out of 5 based on 1 vote