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Acteur de l ombre Phil Lageat banniere

Cette série d’interviews met en lumière des personnes exerçant une activité en rapport avec le milieu musical. Cet épisode est consacré à Phil Lageat, rédacteur en chef du magazine ROCK HARD.

Tu es le rédacteur en chef du magazine Rock Hard. Quel a été ton parcours avant d’en arriver là ?
J’ai commencé par faire de la radio libre sur Brest dans les années 84-85. C’était plutôt de la radio pirate car c’était strictement interdit. Ça me permettait, avec des copains, de faire des émissions sur le Rock et le Hard Rock dont une qui s’appelait ‘Petite musique de nuit’.

En 1991, j’ai lancé le fanzine ‘Let There Be Light’ consacré à AC/DC qui est mon groupe de cœur. Les suivre aux quatre coins de l’Europe m’a permis de tisser des liens avec les musiciens. Suffisamment, pour décrocher des interviews et avoir des photos inédites pour le fanzine qui a duré jusqu’en 1996. En parallèle, j’ai commencé à faire quelques papiers pour Hard Rock Magazine à partir de 1994 avant d’intégrer totalement l’équipe en 1995. Plusieurs rédacteurs en chef se sont alors succédé, Laurence Faure et Vincent Martin, avant que la direction du magazine nous propose, à Olivier Rouhet et moi-même, de reprendre la rédaction en chef du magazine. C’était une belle époque et une belle expérience qui a duré jusqu’en mars 2001.  
L’envie de voler de nos propres ailes était là et il se trouve, qu’à ce moment-là, le magazine allemand Rock Hard voulait s’implanter en France. Nous étions intéressés par l’idée de travailler avec eux car la renommée du magazine nous permettrait de toucher rapidement les labels. C’est de cette façon que nous avons lancé Rock Hard France en mai 2001.

Tu l’as dit, Rock Hard est un titre qui vient d’Allemagne et qui existe aussi en Italie. Est-ce qu’il y a un lien entre Rock Hard France et ses confrères européens ?
La maison mère est Rock Hard Allemagne où le magazine est né en 1983. Au début, nous devions respecter une certaine maquette, reprendre quelques rubriques et le logo bien sûr. Nous échangions aussi des textes mais c’est arrivé assez rarement. Nous nous sommes éloignés de Rock Hard Allemagne au fil du temps en apportant des changements comme la modification des couleurs du logo ou la création de nouvelles rubriques et ce, en toute liberté. Nous sommes totalement indépendants et nous n’avons pas besoin de demander une autorisation quelconque pour prendre des initiatives. C’était d’ailleurs la condition sine qua non dès le départ. La seule obligation qui nous incombe est de payer une sorte de redevance annuelle pour avoir le droit d’utiliser le nom.

Aujourd’hui, nos relations se limitent à quelques appels téléphoniques ou à des rencontres dans le cadre de voyages de presse mais chacun fait son magazine de son côté.

Phil Lageat_Rock Hard logo

Le magazine existe depuis 2001. Comment expliques-tu cette longévité ?
Le travail tout d’abord. Cela paraît évident mais on n’a rien lâché pendant toutes ces années. Nous avons toujours respecté nos dates de sortie mensuelles, ce qui est une première dans l’histoire de la presse Metal en France sur une période aussi longue. Les titres se sont succédé depuis les années 80 ce qui a, je pense, déstabilisé les lecteurs et les abonnés. Beaucoup ont été échaudés et il nous a fallu, au fil des ans, montrer qu’ils pouvaient compter sur nous afin de gagner leur confiance.

Je pense que c’est ce qui explique, pour l’essentiel, notre longévité. Ensuite, j’espère aussi qu’il y a la qualité de notre travail. Nous sommes des passionnés avant tout et j’espère que cette passion se ressent dans ce que l’on fait et peut inciter des personnes à acheter le magazine.
Il faut aussi savoir se renouveler. Au moment de la pandémie, nous avons pris le temps de réfléchir sur les changements à apporter au magazine et comment creuser notre différence par rapport à internet qui nous cause beaucoup de tort. De là est née l’idée de proposer des dossiers complets et d’autres choses qu’on ne trouve pas partout. La maquette a aussi été repensée en profondeur. Le magazine existe depuis 22 ans alors si tu ne fais pas des changements, tu finis par t’ennuyer et par lasser tes lecteurs.

Justement, comment fais-tu pour entretenir la flamme après toutes ces années à diriger un magazine, interviewer des centaines de musiciens et chroniquer des milliers de disques ?
Au début, je faisais énormément de concerts et d’interviews mais maintenant je me concentre sur mon rôle de rédacteur en chef qui est épuisant mais qui me plaît. Il m’est arrivé, dans le passé, de faire des interviews pour remplir le magazine. Cela ne veut pas dire que je n’y prenais pas de plaisir mais, maintenant, lorsque je fais une interview c’est parce que je tiens vraiment à la faire.

Et en quoi consiste le métier de rédacteur en chef ?
C’est un travail d’organisation et de coordination. Les journalistes et pigistes travaillent maintenant de chez eux. L’époque où nous partagions un bureau commun est révolue. Il manque l’effervescence d’une salle de rédaction, les brainstormings collégiaux et l’esprit d’équipe. Je le regrette mais c’est comme ça. Il me faut maintenant coordonner tout cela à distance et gérer davantage des individus qu’une équipe. Je dois aussi superviser la ligne éditoriale et la couverture d’un numéro. Généralement, je laisse les journalistes choisir leurs sujets. Il est rare que je mette mon véto car je préfère que les gens prennent du plaisir dans ce qu’ils font plutôt que de sentir cela comme une corvée. Si un journaliste veut parler d’un groupe c’est qu’il l’aime. 

Je fais aussi beaucoup de relationnel avec les labels pour obtenir des interviews ou monter des opérations spéciales.
Mais pour l’essentiel, mon travail est de m’assurer que le journal va sortir à l’heure et qu’il sera le meilleur possible dans le temps qui nous est imparti et avec l’argent dont nous disposons.

Phil Lageat_Rock Hard_acteur de l ombre 1

Combien de personnes composent la rédaction de Rock Hard et combien sont salariées ?
Nous sommes 13 ou 14 dont 3 salariés. L’équipe s’est un peu étoffée ces dernières années ce qui nous permet de fournir plus de contenu et notamment davantage de chroniques.

Ton métier est sans répit puisque, chaque mois, tu repars d’une page blanche pour élaborer le prochain numéro du magazine. Comment se prépare un nouveau numéro ?
On fonctionne d’une manière particulière. Comme je te l’ai dit, je donne une grande liberté aux membres de l’équipe. J’ai une grande confiance en eux et je me fie à leur bon ou mauvais goût (rires). Quand un numéro se termine, chacun me contacte pour me proposer des articles et des chroniques d’albums pour le prochain numéro. Je renseigne tout cela dans un tableur qui est partagé avec toute l’équipe. Cela permet à chacun de se tenir informé de l’évolution du sommaire. Si nous avions prévu de faire un numéro de 100 pages et qu’à la fin du mois on s’aperçoit qu’il y aura 106 pages alors faisons…108 pages. C’est aussi simple que cela. Nous sommes libres, et c’est vraiment un mot clé dans l’histoire de Rock Hard. Certes, on essaie de faire plus attention avec l’explosion du prix du papier mais l’idée est là.

C’est un mode de fonctionnement plutôt collégial.
Oui et ils font leur métier avec d’autant plus d’envie et d’enthousiasme. Si quelqu’un craque sur un album ou un groupe, je dis fonce alors que si j’impose un sujet à un journaliste, il le traitera mais à reculons. Je préfère que les gens soient heureux dans ce qu’ils font.

Je reviens sur les raisons de cette longévité du magazine, je pense que c’est aussi parce que nous avons essayé d’adopter un ton, de créer une certaine complicité et une sorte de promiscuité avec les lecteurs. Nous sommes aussi très transparents avec eux. Le lecteur doit retrouver cet enthousiasme et cette passion dans nos articles. Cela se retrouve aussi dans les dossiers que nous proposons depuis 3 ans. Ils permettent de sortir du cadre des interviews et représentent une vraie plus-value.

Effectivement, c’est clairement un atout car ces articles sont très intéressants et toujours très bien documentés. En revanche, n’est-ce pas risqué de faire de longs dossiers comme celui de « French Touch 80’s » consacré à des groupes confidentiels car vous touchez beaucoup moins de lecteurs ?
Je vais être très franc. Avant, je me demandais toujours ce que les lecteurs pouvaient attendre de nous. Maintenant, je me dis que l’important est de faire ce que l’on souhaite à 100% et c’est formidable si les gens nous suivent. La pandémie m’a fait réaliser plusieurs choses et notamment le fait de ne plus du tout vouloir faire de compromis. A ce stade de ma carrière, j’ai envie de me faire plaisir avant tout. Si demain, le magazine doit couler en raison de mauvais choix éditoriaux, qu’il en soit ainsi. On aura fait tenir ce mag pendant plus de vingt ans ce qui est une prouesse en soit. On se fait juste plaisir avec les dossiers « French Touch 80’s » initiés par Benji. On a eu l’opportunité de faire un gros papier sur H-BOMB grâce à Fabrice Dray qui a rédigé l’article. Lorsqu’il me l’a proposé, il m’a dit qu’il était trop long mais je lui ai dit que c’était juste super. On l’a gardé tel quel car il raconte une histoire émouvante qui va au-delà de celle du groupe. Je conçois que cela peut déplaire et que certains aurait préféré autre chose. Mais ce qu’ils ne savent pas c’est que le magazine devait faire 100 pages et qu’il en fait 116 au final. Ça n’a rien enlevé au contenu du magazine, c’est juste du bonus.

Le magazine anglais, Classic Rock, consacre l’essentiel de son sommaire à des groupes associés à « l’âge d’or » du Hard. Du côté de Rock Hard, il vous est arrivé de jouer sur la fibre nostalgique en consacrant des articles de fond et des couvertures à des albums mythiques. Es-tu tenté par l’idée de faire plus régulièrement ce genre de dossiers ?
Ce serait dommage de se concentrer uniquement sur la fibre nostalgique pour vendre le magazine alors qu’il n’y a jamais eu autant de groupes de Metal. Mais les metalleux qui achètent des magazines le font, pour beaucoup, en fonction du groupe qui est sur la couverture. C’est terrible mais c’est arrivé au point où cela peut changer l’histoire du magazine. C’est donc délicat et je suis le premier à regretter cette situation. J’aurais adoré faire des couvertures sur des groupes émergents mais, lorsqu’on a essayé, on s’est ramassé dans les grandes largeurs la plupart du temps. 

Une partie de notre lectorat est très fidèle et une autre est très volatile. Heureusement, le nombre d’abonnés a doublé en 3 ans pour représenter aujourd’hui 1/5ème de nos lecteurs. J’en profite d’ailleurs pour remercier nos lecteurs fidèles et tous nos abonnés. 
Et puisque la couv’ est si importante, on essaie de mettre du lourd chaque mois et comme il n’y a pas toujours de grosses sorties d’albums alors on fait vibrer la fibre nostalgique. Certaines fois, j’en suis ravi car cela me donne l’occasion de me replonger dans ces albums que j’ai découvert ado comme avec ‘Powerage’ d’AC/DC qui a fait la couv’ en juillet. Il faut savoir qu’à sommaire identique, tu peux avoir une différence de 3 000 exemplaires vendus selon que tu mets MAIDEN ou AVATAR en couverture. On ne peut pas se permettre de perdre autant de ventes à l’année sachant que magazine est tiré en moyenne à 25 000 exemplaires. Aujourd’hui, seuls METALLICA, MAIDEN et AC/DC permettent de faire des belles ventes. Sans ces groupes, Rock Hard n’existerait plus. Pour répondre à ta question, est-ce qu’on va en faire plus souvent ? J’espère que non mais est-ce qu’on va continuer à en faire ? Oui, c’est sûr.

Pour ne rien arranger, la situation s’est compliquée pour la presse ces dernières années avec, entre autres, l’augmentation du prix du papier et des coûts de fabrication. Dans ce contexte, comment le magazine s’en sort-il ?
Il s’en sort honorablement puisqu’il est toujours là mais je ne te cache pas que c’est difficile. La hausse de 65% du prix du papier depuis 2021 entraîne une perte qui dépasse la centaine de milliers d’euros sur une année. Cela nous met dans une position beaucoup plus précaire alors que nous proposons la meilleure mouture que le magazine ait connu. Heureusement, les changements entrepris en 2020 avec la refonte complète du mag, la création d’une version numérique, d’une ligne de merchandising et d’un site marchand nous ont sauvé. Sans cela, le magazine serait mort aujourd’hui. Le magazine n’a augmenté que de 90 centimes depuis ses débuts alors qu’il aurait fallu l’augmenter de 2 €. Mais nous ne pouvons plus continuer ainsi car l’équilibre du mag est plus précaire. Cette situation nous contraint à augmenter sensiblement le prix de vente du magazine dès la rentrée. C’est une question de survie.

Comment vois-tu l’avenir de la presse spécialisée en général et de Rock Hard en particulier ?
Pfff, la mort (rires). Ce n’est pas tout à fait ça mais on sent qu’il y a une érosion et que c’est inéluctable. C’est incroyablement dur pour la presse musicale et plusieurs titres sont en train d’agoniser. Et notre lectorat va avoir tendance à se réduire au fur et à mesure car les jeunes ne lisent pas de magazines. Je vois Rock Hard s’arrêter à très moyen terme à moins d’un changement dans les mentalités mais j’ai passé l’âge d’être naïf. Peut-être que ça reviendra à un moment mais ça fera longtemps que j’aurai raccroché. On va tout faire pour durer le plus longtemps possible mais je mentirais si je disais que l’avenir est radieux. C’est dommage car le magazine est florissant si on se base sur les chiffres de ventes et le nombre d’abonnés mais il y a eu une accumulation d’évènements trop impactant ces dernières années. On peut aussi évoquer la diminution des revenus publicitaires causés par la crise du covid. Mais nous sommes toujours là !

Pour continuer sur un ton plus léger, je te propose de répondre à un questionnaire de Proust revisité afin d’apprendre à te connaître.
Quelle expérience a été la plus enrichissante au sens propre ou figuré ?
Le fait que ce magazine soit toujours là 22 ans après sa création et tout ce que j’ai pu apprendre au fil des années, tant sur le plan humain que professionnel. Cela m’a donné aussi l’opportunité de rencontrer la plupart de mes idoles de jeunesse, et qui le restent d’ailleurs.

L’écriture des livres sur AC/DC et sur le Hellfest a été aussi très enrichissant car on ne connaissait rien du monde de l’édition. Lorsque je travaillais sur le premier volume de ‘AC/DC Tours de France’ avec Baptiste (Brelet) et Vanessa (Girth), on s’est dit que personne n’accepterait d’éditer ce livre de 712 pages. Il nous a fallu créer notre propre maison d’édition, Point Barre, pour le publier tel que nous l’avions imaginé. On a eu la chance que ce livre marche incroyablement bien ce qui nous a donné l’envie et l’opportunité de poursuivre cette expérience.

Phil Lageat Tours de France

As-tu le projet de sortir d’autres livres ?
Il y aura un 3ème livre consacré à AC/DC afin de boucler la boucle. J’attends la prochaine tournée du groupe pour clore le chapitre car ce sera, je pense, la dernière. Il y aura ensuite d’autres livres mais je ne sais pas encore sur quels sujets. 

Quand et comment es-tu tombé dans la marmite du Hard Rock ?
En 1978 à l’âge de 10 ans. Le grand frère d’un copain me fait découvrir, entre autres, le 45 tours de QUEEN, ‘We Are The Champions / We Will Rock You’. Ce disque me frappe visuellement, avec la tête du robot sur la pochette, et me prend aux tripes musicalement. Ensuite l’enchaînement a été très rapide car j’achetais Best et Rock & Folk tous les mois. Un samedi après-midi de la même année, je découvre l’album ‘Powerage’ d’AC/DC que j’écoute chez un disquaire. Le choc est encore plus fort sans pouvoir l’expliquer. ll y a une énergie et aussi cette image d’écolier qui me parle. A partir de ce moment-là, la musique du groupe va rythmer ma vie. C’est grâce à cet album si je fais ce que je fais aujourd’hui. Ce n’est pas un cliché de le dire, il y a eu des moments de ma vie où la musique d’AC/DC m’a vraiment aidé.

Quel a été ton 1er concert ?
AC/DC. Le 23 janvier 1981 au Parc de Penfeld à Brest sur la tournée ‘Back In Black’.

Les groupes que tu préfères ?
AC/DC en n°1 bien sûr. J’aime aussi beaucoup BLUE ÖYSTER CULT qui propose des choses très différentes. Le DEF LEPPARD des quatre premiers albums, MICHAEL SCHENKER, SCORPIONS jusqu’à ‘Love At First Sting’. ROSE TATTOO, un des groupes de ma vie, et quasiment tout de QUEEN. IRON MAIDEN m’a aussi beaucoup accompagné. Plus récemment, MASTODON, CLUTCH, GHOST, GOJIRA et DEVIN TOWNSEND. Mais j’en oublie des tonnes car j’écoute beaucoup de choses très différentes. Cela va de l’Electro au Reggae en passant par de la Pop ou de la Funk.

Les albums que tu préfères ?
‘Powerage’ et ‘Highway to Hell’ pour AC/DC, ‘Ride the Lightning’ (METALLICA), ‘High & Dry’ (DEF LEPPARD), ‘Taken by Force’ (SCORPIONS), ‘Ocean Machine’ de DEVIN TOWNSEND. Le premier ROSE TATTOO et ‘Face to Face’ de THE ANGELS. J’aime beaucoup le rock et le hard rock australien comme le MIDNIGHT OIL des débuts car il y a un son particulier. Et la liste est encore longue (rires).

Dans la rubrique Meet and Greet, cite une rencontre qui t’a marqué et pourquoi ?
Il y en a plusieurs mais je vais revenir sur AC/DC. En 1997, j’étais à Londres avec quatre journalistes français pour interviewer Angus qui assurait la promotion du coffret ‘Bonfire’. Je suis passé en dernier et Malcom m’a fait la surprise de se joindre à son frère. On a passé un long moment à échanger sur Bon Scott et ils ont même accepté de faire une session photos, ce qu’ils ne faisaient plus. Je garde un souvenir incroyable de cette interview surtout pour les rapports humains car il y avait vraiment de bonnes vibrations.

J’ai aussi le souvenir d’une interview de Ritchie Blackmore. Il logeait dans un manoir situé en périphérie de Paris et il n’acceptait de donner des interviews que de nuit (rires). Il a la réputation d’être détestable alors, pour essayer de l’amadouer, je suis venu avec une VHS de Michel Platini car il adore le foot. Résultat, il a été adorable et on a passé 1h30 à parler de tout et de rien (rires). J’étais aux anges car je suis vraiment un grand fan et cela aurait été compliqué pour moi s’il m’avait jeté comme il a fait avec d’autres journalistes avant moi.

Cite une rencontre que tu aimerais faire et pourquoi ?
J’aimerai rencontrer Axl Rose. C’est quelqu’un que je veux interviewer depuis toujours et l’occasion ne s’est jamais présentée. Mais je ne lâche pas l’affaire (rires). C’est un personnage surprenant, déstabilisant, compliqué et j’aime ce genre-là. J’ai toujours eu un faible pour les personnages qui ne sont pas aimés de tous. Déjà à l’époque des comics Marvel, je préférais les ‘méchants’ comme le Bouffon Vert ou le Dr Fatalis (rires).

Phil Lageat Rock Hard n1 Au rayon souvenirs, cite un grand moment de   satisfaction ?
 Probablement, voir le premier numéro de Rock Hard en   librairie. La veille au soir, toute l’équipe était à une soirée   promo organisée dans le cadre de la venue de SLAYER.   Au petit matin, nous sommes allés chez un libraire et le   numéro 1 était en rayon. Il y avait beaucoup d’excitation   dans l’air car nous étions au début d’une grande aventure.   C’est un moment que je chéris.

 Cite un grand moment de solitude ?
 Une de mes premières interviews, celle du groupe     TERRORVISION. Je n’aime pas interviewer un groupe au   complet car cela a tendance à être anarchique. Mais là, pas   de bol, les gars sont complètement bourrés et il y en a   même un qui est debout sur la table. L’interview n’a ni   queue, ni tête. Ils répondent à moitié à mes questions sous le regard éberlué de l’attachée de presse. Je me suis senti un peu seul et je ne sais même pas comment j’ai réussi à sortir mon papier (rires).

Rayon ménagerie. Le milieu Metal aime bien les dragons, les phénix et les bestioles couvertes d’écailles mais comme animal de compagnie, es-tu plutôt chat ou chien ?
J’aime bien les deux mais j’ai une chatte du nom de Fripouille. La famille s’est agrandie récemment car on a gardé deux des petits qu’elle a eu au printemps et qui s’appellent Chamallow et Wasabi. Il y a de l’animation à la maison !

Le Metal c’est vital mais as-tu d’autres passions ?
Je n’en ai pas vraiment mais mon point faible est ma collection de disques. J’aime bien écrire aussi et je suis très envieux de voir comment certains livres sont écrits.

Phil Lageat Hellfest

Tu es plutôt du genre à avoir des remords ou des regrets ?
Pas de remords car je suis un breton. Je suis têtu et même quand j’ai tort, je dis que j’ai raison (rires). Des regrets, oui forcément quelques-uns mais je n’en fais pas une fixette. Tu ne peux pas vivre avec des regrets.

Ce que tu détestes par-dessus tout ?
Le mensonge et il m’est arrivé d’avoir été baladé par des menteurs professionnels. J’aime les personnes franches et une des premières choses que j’ai apprise à mes enfants est de ne de pas mentir.

Le mot ou la phrase que tu utilises souvent ?
Je dis souvent ‘On a le cul bordé de nouilles’ quand j’arrive sur un festival et qu’il fait beau ou lorsqu’on a réussi surmonter un problème au journal. Il y a aussi une phrase que j’ai déjà employée 244 fois et que je prononce après chaque numéro de Rock Hard c’est : ‘En voilà un autre que les boches n’auront pas’. J’ignore d’où ça vient, peut-être bien du film la 7ème compagnie (rires).

Es-tu plutôt du genre « c’était mieux avant » ou « le meilleur est à venir » ?
Je me méfie du « c’était mieux avant » car je pense que mes parents et leurs parents avant eux disaient déjà ça. L’évolution des choses fait que tu es, la plupart du temps, en décalage avec la génération qui suit. Je vais te faire une réponse de normand en te disant que je suis entre les deux. Parfois, je me dis que c’était mieux avant et parfois je me dis qu’il y a encore plein de choses à faire.

Et enfin, quels sont tes espoirs et attentes pour les prochains mois ?
J’espère voir AC/DC une dernière fois. J’ai un peu peur mais je conçois difficilement le fait de rester sur le dernier concert que j’ai vu d’eux à Manchester avec Axl Rose. Parmi les autres attentes, j’espère mener à bien des projets avec la maison d’édition Point Barre. Et enfin que l’aventure Rock Hard perdure le plus longtemps possible.

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