J'ose à peine publier une telle requête, vu que cette rubrique semble désormais en quasi déshérence, mais se pourrait-il qu'il y ait quelques belles âmes passant par là et ayant prévu d'assister au concert des Scorpions à Toulouse ce mercredi 31 mai de l'an de (dis)grâce 2023 ?
Je m'étais inscrit ici peu avant le concert de ce même groupe à cette même «
venue » fin 2011 (précisément le 17/11/2011), et à cette lointaine époque (« puuutain douze ans ! » aurait dit feue la marionnette de feu Jacques Chirac — que de chouettes choses et de plus ou moins chouettes gens ont disparu au cours de ces douze années) ce forum était nettement plus actif, avec notamment de nombreux sujets où s'organisaient des rencontres d'avant et après concert (ce qui en était la vocation première, d'après le nom). J'avais d'ailleurs eu la fort agréable surprise de recevoir ce jour-là un message spontané d'une demoiselle (ça, à présent, ça ne m'arrive plus qu'en rêve !) dont c'était le premier concert et qui avait un peu les chocottes ; nous nous étions retrouvés en début de soirée pour y aller ensemble, l'avions savouré deux heures durant à quelques mètres de la scène, puis,
après que la fumée fût retombée, avions ensuite retrouvé dehors quelques membres de Rock Meeting pour échanger quelques impressions à chaud et faire quelques photos (quelques-unes avaient été publiées le lendemain sur le forum — ça m'a fait tout drôle de les revoir tout à l'heure en fouinant dans mes archives !). Comme elle était venue d'assez loin et n'avait pas prévu d'hébergement pour la nuit, je lui avais offert l'hospitalité de mon canapé, et avant de dormir, bien que passablement épuisés, nous avions encore échangé nos impressions sur le concert, ainsi que nos premiers émois liés à la découverte du groupe. Bref, tout s'était merveilleusement passé et c'est assurément un de mes plus beaux souvenirs toutes catégories.
Mais depuis l'air du temps a drôlement changé — ou plutôt a tout sauf drôlement changé ; je ne retrouve plus que très exceptionnellement une telle insouciance et une telle spontanéité, et l'idée même d'assister à un concert m'apparaît presque comme une incongruité, tant il semble que les humains soient devenus réticents à se retrouver pour un moment de joie partagée (à cet égard les deux années d'obnubilation covidienne ont évidemment eu un effet désastreux, même s'il s'agit d'une tendance de fond apparue lentement et subrepticement depuis en gros le début de ce siècle, à mesure que les visages cessaient de scruter le ciel pour se recroqueviller sur des écrans dévoreurs de temps, à mesure que la virtualité et les algorithmes gagnaient du terrain, réduisant peu à peu les espaces non quadrillés où puissent évoluer et s'épanouir les belles âmes — déjà en 2001 Iggy Pop demandait urgemment «
where is the soul?! »
dans un titre préminitoire). Pourtant j'ai eu envie de retenter l'expérience, espérant être agréablement surpris, ou à tout le moins pouvoir me dire que j'ai fait l'effort d'y croire encore, même si cela fait quelques décennies que l'on pérore que le
rock 'n' roll est mort.