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Auteur Sujet: R.I.P. FATS DOMINO, l'un des pioniers du Rock N Roll est décédé à 89 ans  (Lu 1832 fois)

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Miraculé in extremis de l'ouragan Katrina en 2005, le chanteur et pianiste mythique de la Nouvelle-Orléans vient de rendre l'âme à l'âge de 89 ans. Voici l'hommage de Telerama : ce pionnier incontesté du rock'n’roll avait brûlé la vie par les deux bouts et survécu à tout : la vitesse, l'alcool, les femmes, la ségrégation, le succès, l'embonpoint, le déclin...

Fats Domino est re-mort. La première fois, c'était fin août 2005 à la Nouvelle-Orléans, dans son quartier de toujours, le Lower Ninth Ward dévasté par Katrina. Peu après le passage de l'ouragan, des médias annoncèrent la disparition du chanteur et pianiste. Sur la façade kitsch de son manoir inondé, un anonyme avait déjà tagué : « R.I.P. Fats. Tu nous manqueras. » Il fallut prier trois jours avant que sa fille reconnaisse, sur une photo diffusée à la télévision, son père dans les bras des secouristes.
Cadillac rose et Steinway blanc

Alive And Kickin' (Vivant et en pleine forme) sera le titre de son ultime album, paru en 2006. Mais deux années furent nécessaires pour qu'il réintègre la Nouvelle-Orléans, dans une maison bâtie sur la rive opposée du Mississippi, où pouvait de nouveau trôner son canapé lové dans la carrosserie d'une Cadillac rose. Même son grand Steinway blanc fut restauré et exposé dans le Quartier français comme le symbole de la résurrection de la ville.

Fats Domino est re-mort, mais cette fois pour toujours. La Nouvelle-Orléans perd l'un de ses emblèmes – seul Louis Armstrong, disparu en 1971, lui disputait la palme de la popularité – et le rock'n’roll perd l'un de ses pionniers. Né en 1928, Fats Domino a vécu longtemps et grandi vite : à 20 ans, il était déjà marié et père du premier de ses huit enfants, il avait frôlé la mort en voiture, failli perdre une main dans l'usine où il travaillait, et il soignait sa timidité sur les scènes des honky tonks, notamment le Hideaway Bar qui le payait 3 $ la semaine. Benjamin d'une fratrie de sept, initié au créole avant de parler anglais, piètre écolier et pianiste autodidacte, il traînera toute sa carrière une réputation de fêtard porté sur les femmes et la bouteille.
“Big beat”

Doté d'un embonpoint et d'un sourire enjôleur, Fats Domino intègre le groupe du trompettiste Dave Bartholomew en 1949. Mais Bartholomew flaire le bon coup et pousse sur le devant ce surdoué dont il devient le producteur, co-compositeur et arrangeur. Propulsée par The Fat Man dont un million de copies sont vendues, puis Goin' Home (1952) et Going To The River (1953), la paire formera l'un attelage parmi les plus fructueux de l'histoire des musiques populaires. Devenu une valeur sûre des charts R&B, Fats Domino se distingue alors par la syncope caractéristique de son jeu de piano : héritée du blues, du ragtime et du boogie-woogie, elle est baptisée « big beat ». Un balancement appuyé qui apporte une contribution fondamentale à la genèse du rock'n’roll.

Emeutes

Cette rythmique est aussi celle de Ain't It a Shame, sorti cette fameuse année 1955 au cours de laquelle l'Amérique découvre Chuck Berry et Elvis Presley. Fats Domino a non seulement pris le train du rock'n’roll, il en est aussi l'une des locomotives pendant cinq ans, de I'm in Love Again à Whole Lotta Loving en passant par le standard Blueberry Hill auquel il offre une seconde jeunesse.

Ses concerts déclenchent hystérie et émeutes, comme en 1956 à Louisville quand ses musiciens et lui sont légèrement blessés après avoir sauté par la fenêtre pour échapper à une bagarre générale. De 1950 à 1962, période durant laquelle il reste fidèle à Dave Bartholomew et au label Imperial Records, Fats Domino placera quarante chansons dans le Top 10 des charts R&B. Onze d'entre-elles se hisseront même dans le Top 10 pop du public blanc, alors que la ségrégation a toujours cours.

Déclin

Oui mais voilà : Fats Domino est moins bad boy que Chuck Berry, moins fou que Jerry Lee Lewis, moins canon qu'Elvis. En perte de vitesse, il quitte momentanément Dave Bartholomew et signe chez ABC Records où on lui impose d'enregistrer à Nashville plutôt qu'à la Nouvelle-Orléans. Affaibli par ces mauvais choix et la désaffection des fans, il est balayé au milieu des sixties par l'invasion anglaise des Rolling Stones et autres Beatles, même si McCartney reconnut s'être inspiré du style de Fats Domino pour écrire Lady Madonna, tandis que Lennon reprendra Ain't It a Shame en 1975. L'histoire retient moins souvent l'autre de ses contributions aux musiques du siècle : écoutez Be My Guest (1959) dont le contretemps fut immédiatement adopté par le ska jamaïcain, ancêtre du reggae.

Avec les années, les albums se sont espacés et les tournées se sont réduites. Fats Domino a fini par moins quitter son manoir du Lower Ninth Ward, frappé de ses initiales sur le fronton, au point de bouder la cérémonie de son intronisation au Rock and Roll Hall of Fame (première promotion, 1986). Ses apparitions sur scène se sont raréfiées – il n'avait plus joué en Europe depuis vingt ans – même s'il honorait généralement le New Orleans Jazz & Heritage Festival de sa présence. Reclus auprès de son épouse malade, c'est lui qui refusa d'évacuer le manoir quand Katrina s'apprêtait à déferler. Ce n'est pas un ouragan, pensait-il, qui déracinerait Fats Domino, pilier de la Nouvelle-Orléans et pionnier du rock'n’roll. Sauf qu'il est mort et re-mort.

http://www.youtube.com/watch?v=8mix3gmzPa0#ws

« Modifié: Mer 25 Oct 17 18:23:09 par MetalDen »

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Je ne connais cet artiste que par la reprise Ain't It A Shame réalisée par CHEAP TRICK :beer:

<a href="http://www.youtube.com/watch?v=EyW1p7SpYW8" target="_blank" rel="noopener noreferrer" class="bbc_link bbc_flash_disabled new_win">http://www.youtube.com/watch?v=EyW1p7SpYW8</a>
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oui leur reprise est extra !  :love:

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oui leur reprise est extra !  :love:

C'est l'une des chansons qui m'a donné, adolescent, l'envie de découvrir CHEAP TRICK ;)
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Moi c est Dream police au début des 70s j ai encore le vinyl avec la pochette imprimée dessus.