16h, en train de faire le compte rendu du concert de Journey, je chope un putain de mal crâne à s'arracher les cheveux. Mon dernier aspégic 1000 n'y suffit pas. Je fonds dans le canapé, 2 oreillers sur les yeux. Ca ne passe pas.
Je regarde la fin de l'étape du tour d'un oeil et tente de trouver un sommeil réparateur. Rien n'y fait. Ce soir c'est feu d'artifice et ça va être sans moi.
20h30, je me rappelle que j'ai vu une affiche indiquant qu'il y avait Dr Feelgood en concert gratos juste avant le feu. Je vérifie sur le net, le concert est pévu à 21h30.
La première et dernière fois que j'ai vu Dr Feelgood c'était avec Lee Brilleaux en 1992. Pour une fois que ce n'est pas du reggae ou de la variétoche et qu'il y a un pur groupe de rock'n'roll à Grenoble je ne peux, que dis-je, je ne dois manquer ça !!!
Je sors de ma léthargie, mon semi coma, enfile mon Jean, hésite entre un tee shirt Foreigner ou Journey. J'opte pour le Journey vu que je n'ai cessé de mettre le Foreigner depuis le concert Parisien (je l'ai lavé entre temps quand même !!!).
Je file sur le lieu du concert, l'anneau de vitesse en plein air, le dernier Night Ranger dans les esgourdes.
Après 20 mn de marche et toujours ce mal de tronche, j'arrive sur place. Il doit y avoir déjà 5 à 8000 personnes.
Le concert ne tarde pas à commencer. Super son, ça claque. Le couple fender / marshall crache sa valda sous les doigts experts de Steve Walwyn. Le public est très hétéroclite et de tous âges. Je dois avoir 1 album de Dr Feelgood + une compil. C'est sympa sur album mais franchement ... rien ne vaut le live. En concert, les morceaux prennent une tout autre dimension. Le pub rock c'est vraiment une musique à écouter, que dis-je, à vivre ... "live". Ca ne peut être autrement ...
Je suis parti dans la précipitation et je n'ai pas pris mon appareil photo / vidéo pour immortaliser et partager ce moment magique. Tant pis.
Je n'aurais jamais cru que Robert Kane et sa bande puissent mettre une telle ambiance à Grenoble. Ca chantait, ca dansait. A côté de moi, de jeunes midinettes, à mon avis plus habituées à écouter Christophe Mahé et autres variétochards, se trémoussent et s'égosillent. Je pense qu'il y en a pas mal qui ont dû, ce soir, découvrir ce qu'était un vrai groupe de rock et que la musique ne se limitait pas à Jennifer ou Julien Doré.
Je m'aperçois qu'au bout du 3ème morceau, mon mal de tête a quasiment disparu. Est-ce la magie du Dr Feelgood qui opère ? Il faut bien le croire. En tout cas, force est de constater qu'on peut vaincre le mal par le mal. A quand du Dr Feelgood effervescent ? Je pense que le feeling de Steve Walwyn y est pour beaucoup.
22h30 après avoir distillé, telle une liqueur des pères Chartreux, leur boogie rock tonitruant, Dr Feelgood sort de scène sous les acclamations de la foule. Je suis, une fois de plus, ébahi et épaté de l'ambiance. Le groupe lui même ne devait pas s'attendre à un tel accueil.
A noter que Robert Kane fera des efforts pour parler Français tout au long du set, ce qui est fort appréciable.
Après un long rappel, le groupe revient sur scène. Et là... terrible, en même temps que les Feelgood recommencent à jouer, le feu d'artifice démarre sur le côté droit de la scène. Instant magique. Un magnifique feu d'artifice d'une demie heure au son de Dr Feelgood. Que dire de plus ...
A plusieurs reprise, Robert Kane, Steve Walwyn et P H Mitchell, le sourire aux lèvres, à tour de rôle, tenteront de se pencher sur le devant de la scène afin d'entrevoir une ultime fusée dans le ciel Grenoblois ... mais malheureusement ... sans résultat.
Voilà un 14 juillet dont je ne suis pas prêt d'oublier. Et dire que j'ai failli rester dans mon canapé !!!
Bravo à la mairie de Grenoble d'avoir tenté ce pari.
