Les Rolling Stones renouent avec le blues sur leur nouvel album "Blue & Lonesome" que RTL décrit ainsi :
On aurait adoré un disque de chansons inédites, mais ce sera peut-être pour la prochaine fois. Le 2 décembre, The Rolling Stones sont revenus avec leur premier album depuis A Bigger Bang (2005) : Blue & Lonesome, compilation de 12 reprises de standards du blues. De Little Walter à Eddie Taylor, en passant par Willie Dixon, les papys du rock rendent un triple hommage : aux pontes du blues, à leurs propres débuts, et aux origines du rock'n'roll.
Les chansons d'origine ont été enregistrées entre 1955 et 1971 et à l'époque, le format vinyle imposait une certaine concision. Les morceaux sont donc courts, brûlants. Le disque coule rapidement et une certaine homogénéité s'en dégage. Énergique, il fait parfois plonger dans une ambiance bonne enfant proche du saloon (Commit A Crime, Hoo Doo Blues). Quand des Britanniques rendent hommage à l'Amérique, à laquelle ils doivent tant.
Retour aux sources
La première fois que les jeunes rockstars foulent du pied le Nouveau Monde, c'est en 1964, 4 mois après les Beatles, qui avaient donc pris un peu d'avance. Mais comme les Fab Four, ils ont eu droit à un accueil de rois par une foule en délire à l'aéroport, et une escorte jusqu'à leur hôtel. Les 4 garçons dans le vent sont alors présentés comme des British aux cheveux longs un peu excentriques. Les médias se moquent d'eux.
À cette époque, leur musique est pourtant "classique", puisqu'elle est avant tout constituée de reprises de blues et de rhythm'n'blues, notamment de Chuck Berry et Bo Diddley. Cette musique est née dans la communauté afro-américaine, qui y voit une forme d'émancipation en racontant son quotidien et son mal-être.
Avec Blue & Lonesome, la boucle est bouclée. Après plus de 50 ans de carrière, la bande de Mick Jagger regarde dans le rétroviseur, pour mieux aller de l'avant. L'album compte pas moins de 4 reprises de Little Walter (Just Your Fool, Blue and Lonesome, I Gotta Go et Hate To See You Go), et reprend aussi des titres d'Eddie Taylor, Little Johnny Taylor ou Willie Dixon. Autant de musiciens, compositeurs et interprètes qui ont façonné le blues, et donné ses premiers balbutiements au rock, avant qu'Elvis Presley ne se l'approprie et le fasse basculer auprès d'un public blanc.
Un disque intense et joyeux
Il n'est donc pas étonnant qu'après plus de 50 ans de carrière, les Rolling Stones décident de regarder dans le rétroviseur. Après leur tournée marathon, qui les a emmenés pour leur premier et forcément exceptionnel concert à Cuba, Keith Richards, Mick Jagger, Charlie Watts et Ronie Wood ont rapidement repris le chemin des studios pour enregistrer Blue & Lonesome. Changeant au passage la couleur de leur logo iconique - une bouche pulpeuse avec la langue tirée - du rouge au bleu. Les papis du rock n'ont pas peur du changement.
Les albums de reprise sont souvent vus comme une facilité. Ils ne sont pas tombés dans cet écueil. Une énergie intense émane de Blue & Lonesome, notamment quand Mick Jagger s'empare d'un harmonica sur I Gotta Go ou Hate To See You Go. À 73 ans, sa voix n'a rien perdu de sa superbe, et hérisse les poils sur le morceau final, I Can't Quit You Baby.
Ce disque est presque un exercice de style, à l'écoute de titres comme All Of Your Love. C'est impeccablement joué, même si l'harmonica est parfois un peu trop criard. On sent que les 4 compères ont pris un véritable plaisir à l'enregistrer. Des petits moments volés donnent de l'authenticité : une guitare qu'on branche, un "drum roll" clôturant un morceau ou un échange de plaisanteries à la fin d'un titre. Rock'n'roll jusqu'au bout.
Les clips sur l'album, le 1er ci dessous est déjà a près de 4 millions de vues 3 jours après sa sortie :
http://www.youtube.com/watch?v=qEuV82GqQnE#wshttp://www.youtube.com/watch?v=lrIjMzBr-ck#ws