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the black crowes warpaint

Dire que "Warpaint" (Silver Arrow, 2008) était un album inespéré est un euphémisme. Après un split de 6 années nos noirs corbeaux revenaient à leurs fondamentaux, tels des aigles royaux majestueux ayant absorbé un quelconque élixir de jouvence régénérateur et salvateur. Cette résurrection inattendue surprit beaucoup de fans qui pensaient révolus les temps bénis des 3 premiers albums en ayant parfois même élevés ceux-ci au rang d'icones inaccessibles et d'un autre temps.

La force de "Warpaint" réside paradoxalement dans sa simplicité. Les morceaux sont bien ficelés, sans fioriture, sans enrobage, délivrant leur message Rock de façon directe et généreuse. Même s'il ne peut égaler les 3 premiers efforts studio du groupe des frères Robinson, "Warpaint" brise la spirale infernale des mauvais albums dont "Lions" resterait le témoin. Les mauvais coucheurs diront qu'il n'y a rien de neuf et que les BC font du BC. Oui. Mais ils le font bien et les chansons de cette galette ont une âme que les précédentes compositions n'avaient (presque) plus.

 Question line-up le départ d'Eddie Harsch (claviers, piano) est à déplorer alors que celui-ci était encore opérationnel à l'époque et sera même intégré à The Magpie Salute (avec Rich Robinson, Marc Ford et Sven Pipien tous ex-BC) en 2016, peu avant son décès en novembre de la même année. Exit également Marc Ford le talentueux guitariste dont on suppute que les sautes d'humeur de Chris aient pu avoir raison...Quant à ce même Chris Robinson il revint arborant une barbe hirsute ruisselant sur ses chemises à fleurs tel un vieil hippie en provenance directe des plaines d'Altamont!

Une fois n'est pas coutume les BC firent également un effort sur l'artwork de "Warpaint" qui décrivait une galerie de personnages ayant tous un lien avec les affres de la guerre. Ce tableau à plusieurs facettes contrastait avec la monochromie morne et plutôt fade enrobant la scène en s'étendant également à l'arrière de la pochette.

Question zike l'album démarre prudemment avec "Daughters of the Revolution" introduit calmement par les frappes de Gorman vite rejointes par la slide nonchalante de Rich, des notes de piano distillée légèrement par Adam McDougall remplaçant d'Harsch et avant que Chris ne viennent apposer son timbre de voix nasillard. Mélodique, déroulé sans accroc, ce morceau est d'emblée rassurant quant à ce qui va suivre. Contrairement aux 2 Lps précédents les chœurs restent à peine perceptibles sur les refrains ce qui maintient un équilibre parfait. Après ce premier morceau typiquement sudiste, les BC enchaînent sur "Walk believer walk" dans un parfait pied de nez à ceux qui les attendaient au tournant: morceau éminemment anti-conformiste, blues lourd et pachydermique, tellement lent qu'il pourrait être repris aisément par les cadors du doom, ce deuxième titre est absolument jouissif par sa cadence pulsatile et quasi martiale.

Quand les titres du pathétique "Lions" étaient presque tous en deçà des 4 minutes, comme si leurs géniteurs avaient envisagé pour chacun d'eux un possible passage radio, les compositions de "Warpaint" culminent pratiquement toutes à plus de 4 minutes 30, comme si les oiseaux noirs avaient voulu montrer leur nouvelle indépendance en reprenant un envol temporairement chaotique. Seule exception notable, l'excellente et swingante reprise du blues "God's got it" du pasteur Charlie Jackson revisité avec brio par les frères Robinson.

Outre le premier titre de la galette, deux autres singles furent publiés avec le remuant "Wounded bird" et la ballade "Oh Josephine". L'accueil de la critique fut bon, voire très bon, alors que les fans nouveaux comme anciens furent rassurés par cette galerie de 11 titres sans faute de goût. Même les ballades à l'instar de "There's gold in them hill" sont tout à fait acceptables sans tomber dans le mélo. Mais bien sûr c'est lorsque le rythme s'accélère que pour moi les Crowes sont les meilleurs comme sur "Movin' on down the line " ou encore le final "Whoa mule". 

Ce retour de 2008 fut donc gagnant pour les Black Crowes, qui reprirent leur essor vers les hautes sphères Rock n'Roll. Pourtant comme pour Icare et ses rêves fous d'évasion auxquels fut fatale la chaleur de l'astre du jour, les tensions chroniques entre les frères Robinson allaient bientôt de nouveau mettre en péril l'avenir de leur créature … A suivre



Tracklist :
"Goodbye Daughters of the Revolution" – 5:03
"Walk Believer Walk" – 4:39
"Oh Josephine" – 6:38
"Evergreen" – 4:20
"Wee Who See the Deep" – 4:50
"Locust Street" – 4:14
"Movin' On Down the Line" – 5:42
"Wounded Bird" – 4:23
"God's Got It" (Rev. Charlie Jackson) – 3:22
"There's Gold in Them Hills" – 4:47
"Whoa Mule" – 5:45



Line Up : 
Chris Robinson – vocals, harmonica, percussion

Rich Robinson – guitars
Luther Dickinson – guitar, mandolin on "Locust Street"
Steve Gorman – drums
Adam MacDougall – keyboards
Sven Pipien – bass guitar

Additional musicians
Paul Stacey – twelve string guitar on "Whoa Mule"

Label : V2 Records Japan Inc.
Sortie : 03/03/2008

Discographie :
Albums studio

1990 : Shake Your Money Maker
1992 : The Southern Harmony and Musical Companion
1994 : Amorica
1996 : Three Snakes and One Charm

1999 : By Your Side
2001 : Lions
2008 : Warpaint
2009 : Before the Frost...Until the Freeze
2010 : Croweology

Albums live
2000 : Live at the Greek (avec Jimmy Page)
2002 : Live
2005 : Freak 'n' Roll...Into the Fog
2009 : Warpaint Live
2013 : Wiser for the Time
2014 : Live at the Greek

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