Avec ce dixième album studio, BONFIRE et ses membres originaux - le chanteur Claus Lessmann et le guitariste Hans Ziller - fêtent le vingtième anniversaire du groupe, d’où le titre de cet album : Double X. Leur effort précédent, Free, était incontestablement le moins bon album de Bonfire, et avait déçu bon nombre de fans. Alors autant vous rassurer de suite, le groupe a su reprendre le cap du bon vieux hard rock avec ce mélange BON JOVI - SCORPIONS qui lui va si bien, pour produire un album dans la lignée de Fireworks. Comme d’habitude, il y aura bien quelques détracteurs pour déplorer l’absence de nouveauté ou d’originalité, qui fait que la notoriété de ce groupe restera limitée. Il y a du vrai là dedans, mais que cela ne nous empêche pas de déguster cet album en comité restreint ! En effet tous les ingrédients sont ici réunis, production impeccable, des vocaux bien en place avec ce petit grain caractéristique, des riffs et des solos affûtés. Et c’est bien cela le plus important. Après une intro évoquant le temps qui passe, le premier morceau - Day 11 - met les pendules à l’heure, tempo très rapide, riff d’enfer, refrain accrocheur, le ton est magnifiquement donné. Et au cas où on aurait toujours pas compris, ils enfoncent le clou, toujours sur un tempo soutenu, avec But We Still Rock, mais oui ils jouent toujours du rock ! Cry For Help vient calmer le jeu sur un mid-tempo et surtout une belle mélodie. Et ça repart de plus belle avec Bet Your Bottom Dollar, et son intro puis un superbe solo en forme de clin d’œil à VAN HALEN. Puis c’est le tour de What’s On Your Mind qui lorgne clairement vers Bon Jovi, avec là aussi un refrain dont vous aurez du mal à vous débarrasser, et un solo inspiré. Vient ensuite, enfin, dirait-on presque, par opposition à l’album précédent, la ballade Blink Of An Eye, imprégnée elle aussi de Bon Jovi, et pleine d’émotions au travers de la voix de Claus. Rap Is Crap relance la machine avec un riff efficace, et des paroles un peu faciles censés encourager le manque d’ouverture d’esprit d’une partie du bataillon des amateurs de métal, autant dire que je préfère la démarche des champions du cross-over récemment chroniqués ici, Waltari, qui ont carrément mélangé le rap au métal, sans le moindre a-priori. A prendre au second degré donc ! D’ailleurs le morceau suivant est beaucoup plus consensuel puisqu’il s’agit de… Notion On Love, qui poursuit dans la veine de Cry For Help, avec une toute aussi belle mélodie. L’album se termine sur trois autres rocks tout aussi efficaces, avec une mention spéciale pour le dernier à nouveau très speed : So What, après être passé par le grand Sud avec le très country Hard To Say. Retour réussi donc dans le monde du hard rock pour Bonfire avec ce bel album, qui, s’il ne révolutionne pas le genre, apporte une œuvre soignée et enthousiasmante, pleine d’énergie et de mélodies, où rien n’est à jeter, ce qui constitue en soi une bonne performance. Bonfire est comme le bon vin, il s’améliore en vieillissant, la cuvée 2006 est excellente, bon anniversaire et rendez vous pour le triple X !

NB : L'album est maintenant distribué dans le monde entier par NL Distribution, excepté en Allemagne où c’est Sony qui s’en charge.